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lundi 10 septembre 2018
Cherchez l'erreur...
La photographie n'est pas parfaite certes et on ne lit pas tout. Mais faites-moi confiance, le produit dont il s'agit est du "saumon fumé des Highlands".
Dans les souvenirs de géographie qui me restent, les Highlands se situent au nord-ouest du fameux Loch Ness, en Écosse, à au moins 500 kilomètres au nord du nord de l’Île de France.
Alors, quelle est la légitimité de ma marque "mangeons local en Ile de France" qui est bien visible sur l'emballage?
Cette marque est la propriété du Centre Régionale (sic!) d’Innovation Agricole et Alimentaire (CERVIA) Paris Ile-de-France, organisme associé à la Région Ile-de-France. Son site Internet regorge de considérations toutes plus écologiques les unes que les autres :
Une démarche en mouvement
Il est cinq heures, Paris s’éveille… Ici et dans tous les terroirs d’Ile-de-France, on travaille déjà. On cultive, on élève, on sème, on transforme, on cuisine, on sélectionne. Agriculteurs, artisans, PME, restaurateurs, commerçants, tous regroupés au sein de la grande famille Mangeons Local en Ile-de-France s’attachent à vous proposer du bon, du frais, et du local.
Repérez-les en un clin d’œil !
Une marque pour les produits
Comment distinguer une pomme francilienne, un jambon de Paris, un yaourt d'Ile-de-France ? Ils arborent fièrement la marque Mangeons Local en Ile-de-France. Gage d'origine, cette marque identifie les producteurs qui s’engagent à cultiver le savoir-faire local et à protéger l’environnement régional.
Manger local, un engagement citoyen
Ultra frais et savoureux, les produits locaux sont fiers de leurs qualités nutritionnelles.
Vous connaissez l’origine des aliments consommés, vous participez à la réduction des gaz à effet de serre et soutenez l’économie locale.
Faire faire plusieurs centaines de km en avion à des poissons ne me semble pas répondre à ce que je viens de lire. Alors quoi ? Si seule la dernière étape de transformation suffit à conférer le statut de "local", est-on bien dans la philosophie du "locavorisme" ? Je suis loin d'en être sûr.
Mais bon, le saumon était excellent...
H
lundi 19 février 2018
Si c'est vrai ...
On lit aujourd'hui sur Marianne.net, qui reprend une information de Europe1.fr, que Lactalis aurait obtenu des résultats "de complaisance" de la part d'un laboratoire d'analyses. Ouest France prend le risque de citer Eurofins, un géant mondial de l'analyse, notamment biologique. Les analyses porteraient sur la présence de traces d'allergènes, et pas de micro-organismes...
Lactalis dément l'information.
Peu importe le nom du laboratoire. Il est de toutes façons accrédité ISO 17025 par le Cofrac. La norme insiste sur le fait que le personnel du laboratoire doit être protégé, par sa hiérarchie, de toute pression ne nature à mettre en cause la confiance que l'on peut accorder au résultat.
Le problème avec les normes comme l'ISO 9001, l'ISO 13485 ou l'ISO 17025, c'est que l'auditeur (ou l'évaluateur dans le cas de l'accréditation), n'a absolument pas les moyens de déceler les mensonges. Souvenez-vous de l'affaire PIP, entreprise certifiée ISO 13485 et pourtant fabricant délibérément des produits non conformes...
Tout le système de certification, et même d'accréditation, repose sur l'idée que les différents acteurs sont de bonne foi. L'auditeur n'est pas un inspecteur assermenté, il ne dispose que de peu de pouvoir réel - au pire la certification ou l'accréditation seront refusées.
Aux États-Unis, les contrôles sont faits par une Agence Fédérale. La seule FDA s'occupe aussi bien de l'alimentation, des médicaments que des dispositifs médicaux. Des agents fédéraux disposent d'un réel pouvoir. Un employé pris à mentir risquerait de passer du temps dans un pénitencier. C'est évidemment plus sérieux.
Honnêtement, j'ai beaucoup de mal à croire qu'un labo comme Eurofins prenne le risque d'un comportement aussi déviant. Quand on perd sa crédibilité, on perd ses clients. Et je ne suis pas le seul à faire confiance au labo, puisque la bourse n'a pas vu chuter le cours de l'action aujourd'hui (-1.3% sur la journée, mais +16% sur un an, et même +1600% (oui, le cours a été multiplié par plus de 160) depuis février 2010).
Mais si les faits sont avérés, je pense que cela remettra en cause l'approche européenne de la surveillance des marchés par des acteurs privés (les organismes de certification) dont la compétence, si étendue soit-elle, ne permettra jamais remplacer le manque d'autorité.
H
Lactalis dément l'information.
Peu importe le nom du laboratoire. Il est de toutes façons accrédité ISO 17025 par le Cofrac. La norme insiste sur le fait que le personnel du laboratoire doit être protégé, par sa hiérarchie, de toute pression ne nature à mettre en cause la confiance que l'on peut accorder au résultat.
Le problème avec les normes comme l'ISO 9001, l'ISO 13485 ou l'ISO 17025, c'est que l'auditeur (ou l'évaluateur dans le cas de l'accréditation), n'a absolument pas les moyens de déceler les mensonges. Souvenez-vous de l'affaire PIP, entreprise certifiée ISO 13485 et pourtant fabricant délibérément des produits non conformes...
Tout le système de certification, et même d'accréditation, repose sur l'idée que les différents acteurs sont de bonne foi. L'auditeur n'est pas un inspecteur assermenté, il ne dispose que de peu de pouvoir réel - au pire la certification ou l'accréditation seront refusées.
Aux États-Unis, les contrôles sont faits par une Agence Fédérale. La seule FDA s'occupe aussi bien de l'alimentation, des médicaments que des dispositifs médicaux. Des agents fédéraux disposent d'un réel pouvoir. Un employé pris à mentir risquerait de passer du temps dans un pénitencier. C'est évidemment plus sérieux.
Honnêtement, j'ai beaucoup de mal à croire qu'un labo comme Eurofins prenne le risque d'un comportement aussi déviant. Quand on perd sa crédibilité, on perd ses clients. Et je ne suis pas le seul à faire confiance au labo, puisque la bourse n'a pas vu chuter le cours de l'action aujourd'hui (-1.3% sur la journée, mais +16% sur un an, et même +1600% (oui, le cours a été multiplié par plus de 160) depuis février 2010).
Mais si les faits sont avérés, je pense que cela remettra en cause l'approche européenne de la surveillance des marchés par des acteurs privés (les organismes de certification) dont la compétence, si étendue soit-elle, ne permettra jamais remplacer le manque d'autorité.
H
lundi 12 février 2018
Le statut des fonctionnaires
Ainsi donc le gouvernement souhaite modifier le statut des fonctionnaires. Pour le rapprocher de celui des salariés du privé. Pourquoi pas ? Tous les gouvernements de la Vème république ont, un jour ou l'autre, annoncé qu'il n'existait pas de tabou sur tel ou tel sujet.
Et l'on entend sur les radios (enfin, sur les radios que j'écoute) des échanges vigoureux pour savoir si l'administration a des "usagers" ou des "clients". Les "clients" renverraient nécessairement à une vision mercantile de la société, et les "usagers" à une vision désintéressée. Il est amusant de constater que ce même discours se retrouve dans les structures médico-sociales ou médicales. "Nous, nous travaillons avec l'humain" est la réponse universelle à toutes les propositions. Travailler avec l'humain, certes, mais en échange d'un salaire, n'est-ce pas ? Il n'est donc pas totalement absurde de faire entrer un peu d'argent dans le tableau ? Alors, client ou usager, peu importe : il faut que l'activité du professionnel puisse générer de la valeur.
Et cette valeur peut fort bien être un service. Ou toute autre prestation immatérielle. Il suffit que quelqu'un considère que cette prestation a de la valeur pour que ça marche. Lorsqu'un citoyen se rend dans sa mairie pour obtenir un extrait de naissance, ou une carte d'identité, il reconnait que l'administration municipale va l'aider dans sa démarche, ne serait-ce qu'en la traitant.
Cette personne, c'est ce qu'on appelle un client. Acceptons cette définition et ne lançons pas de polémique sur le vocabulaire, ça n'apporte pas de valeur au débat ! La reconnaissance de valeur dans l'activité rend ipso facto le citoyen client. Donc l'administration devient fournisseur.
Les organisations sont au service de leurs clients. Et le client n'est pas nécessairement le client externe, celui qui paye, ni celui ou celle qui bénéficie du service. Le client peut aussi être un client interne. Et même dans l'administration, il y a des clients internes et des fournisseurs internes. Un professeur des écoles, un professeur de collège ou de lycée, sont autant de fournisseurs de service. Mais le rectorat est également un prestataire, au service de ses clients que sont (que devraient être) les enseignants.
C'est probablement là que les choses vont coincer. L'Administration publique dépense une énergie non négligeable à s'auto-surveiller, dans des procédures qui n'identifient pas toujours les véritables clients. Alors, on tombe dans la bureaucratie, avec des personnes dont la seule activité est de vérifier que le travail des contrôleurs est bien fait. Ces personnes travaillent, mais quelle valeur ajoutent-elles au système ? Quelle valeur ont-elles à proposer à celles et ceux qui sont au contact direct des clients finaux ? Et si elles sont au service de la direction (du ministre), peuvent-elles être exclusivement au service du ministère ?
Avant de s'écharper sur les distinctions envisageables entre "client" et "usager", il serait bon de se poser la question du but : quelle est la valeur que tel ou tel pan de l'administration doit apporter à la Société.
Ensuite on construira.
H
Et l'on entend sur les radios (enfin, sur les radios que j'écoute) des échanges vigoureux pour savoir si l'administration a des "usagers" ou des "clients". Les "clients" renverraient nécessairement à une vision mercantile de la société, et les "usagers" à une vision désintéressée. Il est amusant de constater que ce même discours se retrouve dans les structures médico-sociales ou médicales. "Nous, nous travaillons avec l'humain" est la réponse universelle à toutes les propositions. Travailler avec l'humain, certes, mais en échange d'un salaire, n'est-ce pas ? Il n'est donc pas totalement absurde de faire entrer un peu d'argent dans le tableau ? Alors, client ou usager, peu importe : il faut que l'activité du professionnel puisse générer de la valeur.
Et cette valeur peut fort bien être un service. Ou toute autre prestation immatérielle. Il suffit que quelqu'un considère que cette prestation a de la valeur pour que ça marche. Lorsqu'un citoyen se rend dans sa mairie pour obtenir un extrait de naissance, ou une carte d'identité, il reconnait que l'administration municipale va l'aider dans sa démarche, ne serait-ce qu'en la traitant.
Cette personne, c'est ce qu'on appelle un client. Acceptons cette définition et ne lançons pas de polémique sur le vocabulaire, ça n'apporte pas de valeur au débat ! La reconnaissance de valeur dans l'activité rend ipso facto le citoyen client. Donc l'administration devient fournisseur.
Les organisations sont au service de leurs clients. Et le client n'est pas nécessairement le client externe, celui qui paye, ni celui ou celle qui bénéficie du service. Le client peut aussi être un client interne. Et même dans l'administration, il y a des clients internes et des fournisseurs internes. Un professeur des écoles, un professeur de collège ou de lycée, sont autant de fournisseurs de service. Mais le rectorat est également un prestataire, au service de ses clients que sont (que devraient être) les enseignants.
C'est probablement là que les choses vont coincer. L'Administration publique dépense une énergie non négligeable à s'auto-surveiller, dans des procédures qui n'identifient pas toujours les véritables clients. Alors, on tombe dans la bureaucratie, avec des personnes dont la seule activité est de vérifier que le travail des contrôleurs est bien fait. Ces personnes travaillent, mais quelle valeur ajoutent-elles au système ? Quelle valeur ont-elles à proposer à celles et ceux qui sont au contact direct des clients finaux ? Et si elles sont au service de la direction (du ministre), peuvent-elles être exclusivement au service du ministère ?
Avant de s'écharper sur les distinctions envisageables entre "client" et "usager", il serait bon de se poser la question du but : quelle est la valeur que tel ou tel pan de l'administration doit apporter à la Société.
Ensuite on construira.
H
jeudi 11 mai 2017
GM&S
Les médias font en ce moment la part belle à la transition politique qui résulte de l'élection présidentielle de dimanche dernier - et c'est bien normal. Mais on parle aussi beaucoup de la détresse des salariés de l'usine de La Souterraine (dans la creuse) de GM&S. On les a notamment vu détruire des outils de production, et disséminer des bouteilles de gaz.
Je suis allé consulter le site internet de ce fabricant - que je ne connaissais pas auparavant. Dès la page d'accueil, c'est sans appel :
Regardons de plus près :
En 13 mots, 5 fautes ! Et au chapitre "qualité", encore !
Une chose est certaine, la direction de cette entreprise fait preuve ici d'une légèreté déconcertante. Que personne n'ait relu la page d'accueil du site internet semble inimaginable. Que ceux qui aient relu n'aient pas de réelles compétences en français est plus probable. Mais il est de la responsabilité de la direction de s'assurer que les acteurs à qui sont confiées des tâches particulières possèdent les compétences nécessaires à l'accomplissement des tâches en question !
Je ne suis pas loin de penser que c'est une marque de mépris envers les clients.
Et que se passe-t-il lorsque le client s'en rend compte ?
H
Je suis allé consulter le site internet de ce fabricant - que je ne connaissais pas auparavant. Dès la page d'accueil, c'est sans appel :
Regardons de plus près :
- Qualité avec un accent grave !
- "des notres"
- "produits procédés" sans une petite conjonction de coordination que l'on attend pourtant
- "un des nos"
- "un valeur"
En 13 mots, 5 fautes ! Et au chapitre "qualité", encore !
Une chose est certaine, la direction de cette entreprise fait preuve ici d'une légèreté déconcertante. Que personne n'ait relu la page d'accueil du site internet semble inimaginable. Que ceux qui aient relu n'aient pas de réelles compétences en français est plus probable. Mais il est de la responsabilité de la direction de s'assurer que les acteurs à qui sont confiées des tâches particulières possèdent les compétences nécessaires à l'accomplissement des tâches en question !
Je ne suis pas loin de penser que c'est une marque de mépris envers les clients.
Et que se passe-t-il lorsque le client s'en rend compte ?
H
jeudi 6 avril 2017
Travailleurs détachés, clause Molière et les Zetazini
L'industrie chimique a, depuis longtemps, identifié le fait que les accidents arrivaient surtout lorsque des personnes étrangères à une activité intervenaient sur une installation. Par étrangère, il faut comprendre étrangère à l'installation. Bien entendu, lorsque le travailleur ne parle pas la langue, ça complique les choses.
Alors, on utilise ce facteur de risque pour exclure les étrangers (comprendre : non-français) des chantiers publics en France. Sous le nom créatif de "Clause Molière". Bon, c'est oublier qu'une part non négligeable des francophones ne sont pas Français : selon l'Organisation Internationale de la Francophonie, pas moins de 274 millions de personnes parlent français dans le monde. Nous ne représentons donc qu'un quart du total.
Les États-Unis eux, emploient des étrangers hors des États-Unis. Et pour leur sécurité... ils leur parlent dans leur langue.
J'ai été épaté de voir le poster en créole haïtien
Il y a d'autres langues disponibles
J'aimerais voir la même chose à destination des locuteurs créole Français : SE LALWA !
H
Alors, on utilise ce facteur de risque pour exclure les étrangers (comprendre : non-français) des chantiers publics en France. Sous le nom créatif de "Clause Molière". Bon, c'est oublier qu'une part non négligeable des francophones ne sont pas Français : selon l'Organisation Internationale de la Francophonie, pas moins de 274 millions de personnes parlent français dans le monde. Nous ne représentons donc qu'un quart du total.
Les États-Unis eux, emploient des étrangers hors des États-Unis. Et pour leur sécurité... ils leur parlent dans leur langue.
J'ai été épaté de voir le poster en créole haïtien
Il y a d'autres langues disponibles
J'aimerais voir la même chose à destination des locuteurs créole Français : SE LALWA !
H
mardi 31 janvier 2017
Internet et vie privée
Vous ne connaissez probablement pas ce logo. C'est celui du "Privacy shield", le bouclier pour la vie privée, un accord négocié entre 2015 et 2016 par l'Union Européenne, la Suisse et les États-Unis. Il s'agissait entre autres de permettre aux citoyens européens d'agir en justice aux États-Unis en cas de violation de leur vie privée par une entreprise américaine. Vous avez ici la page web du système aux États-Unis, et là la page que lui consacre la CNIL en France.
Las ! Dans l'Executive Order : Enhancing Public Safety in the Interior of the United States (Décret présidentiel : améliorer la sécurité publique à l'intérieur des États-Unis), signé par le Président Donald J. Trump le 25 janvier 2017, on peut lire:
Sec. 14. Privacy Act. Agencies shall, to the extent consistent with applicable law, ensure that their privacy policies exclude persons who are not United States citizens or lawful permanent residents from the protections of the Privacy Act regarding personally identifiable information.
En français, cela donne : "les agences doivent, dans les limites prévues par la réglementation applicable, s'assurer que leurs politiques concernant la vie privée excluent les personnes qui ne sont pas des citoyens américains, ou des résidents permanents légaux des protections accordées par le Privacy Act en ce qui concerne les informations permettant de les identifier personnellement."
En d'autres termes, le bouclier n'est pas remis en cause, seulement il ne protège plus que les américains. Si vous avez des informations dans "le cloud", demandez-vous par qui elles sont hébergées - et où elles sont hébergées. Et n'oubliez pas que, même si vous décidiez de tout effacer aujourd'hui même, vous ne saurez jamais combien de copies existent, ni où elles sont physiquement.
Ah ! les miracles de la technologie ...
H.
PS : il faut lire aussi ceci : Sec. 17. Personnel Actions. The Office of Personnel Management shall take appropriate and lawful action to facilitate hiring personnel to implement this order. Dans la langue de Molière : "Les ressources humaines fédérales doivent prendre les actions appropriées pour faciliter l'embauche du personnel nécessaire à la mise en œuvre de ce Décret" Au moins, il va y avoir des embauches...
Las ! Dans l'Executive Order : Enhancing Public Safety in the Interior of the United States (Décret présidentiel : améliorer la sécurité publique à l'intérieur des États-Unis), signé par le Président Donald J. Trump le 25 janvier 2017, on peut lire:
Sec. 14. Privacy Act. Agencies shall, to the extent consistent with applicable law, ensure that their privacy policies exclude persons who are not United States citizens or lawful permanent residents from the protections of the Privacy Act regarding personally identifiable information.
En français, cela donne : "les agences doivent, dans les limites prévues par la réglementation applicable, s'assurer que leurs politiques concernant la vie privée excluent les personnes qui ne sont pas des citoyens américains, ou des résidents permanents légaux des protections accordées par le Privacy Act en ce qui concerne les informations permettant de les identifier personnellement."
En d'autres termes, le bouclier n'est pas remis en cause, seulement il ne protège plus que les américains. Si vous avez des informations dans "le cloud", demandez-vous par qui elles sont hébergées - et où elles sont hébergées. Et n'oubliez pas que, même si vous décidiez de tout effacer aujourd'hui même, vous ne saurez jamais combien de copies existent, ni où elles sont physiquement.
Ah ! les miracles de la technologie ...
H.
PS : il faut lire aussi ceci : Sec. 17. Personnel Actions. The Office of Personnel Management shall take appropriate and lawful action to facilitate hiring personnel to implement this order. Dans la langue de Molière : "Les ressources humaines fédérales doivent prendre les actions appropriées pour faciliter l'embauche du personnel nécessaire à la mise en œuvre de ce Décret" Au moins, il va y avoir des embauches...
mardi 6 septembre 2016
Attentes implicites
C'est la rentrée !
La salle de cours du centre de formation dans laquelle j'interviens aujourd'hui a été rénovée pendant les vacances. Un bel écran de projection, plusieurs tableaux blancs, des écrans plats... Du bel équipements, rendant facile le travail de sous-groupes. Et ça a été bien installé : les tableaux sont horizontaux, tous à la même hauteur.
Quoique...
Si on regarde de plus près, à la verticale de chaque trou percé dans le mur en béton, il y a un joli cône de poussière.
Les trous ont été bien faits, les tableaux bien posés, mais le ménage n'a pas été fait après. Ce n'était pourtant pas difficile, ni long. Mais cela n'a pas été fait. Ce n'était probablement pas dans le bon de commande !
Bon de commande ou pas, l'absence de nettoyage suffit à jeter un voile très négatif sur le travail réalisé. L'attente est implicite, évidente pour tout le monde, pas besoin de le spécifier pour attendre que ce soit fait. Tout le monde sait ça, sauf visiblement la personne qui s'est occupée de l'aménagement de cette salle.
Et aussi celle qui a réceptionné les travaux. Deux, cela commence à ressembler à une épidémie.
H
La salle de cours du centre de formation dans laquelle j'interviens aujourd'hui a été rénovée pendant les vacances. Un bel écran de projection, plusieurs tableaux blancs, des écrans plats... Du bel équipements, rendant facile le travail de sous-groupes. Et ça a été bien installé : les tableaux sont horizontaux, tous à la même hauteur.
Quoique...
Si on regarde de plus près, à la verticale de chaque trou percé dans le mur en béton, il y a un joli cône de poussière.
Les trous ont été bien faits, les tableaux bien posés, mais le ménage n'a pas été fait après. Ce n'était pourtant pas difficile, ni long. Mais cela n'a pas été fait. Ce n'était probablement pas dans le bon de commande !
Bon de commande ou pas, l'absence de nettoyage suffit à jeter un voile très négatif sur le travail réalisé. L'attente est implicite, évidente pour tout le monde, pas besoin de le spécifier pour attendre que ce soit fait. Tout le monde sait ça, sauf visiblement la personne qui s'est occupée de l'aménagement de cette salle.
Et aussi celle qui a réceptionné les travaux. Deux, cela commence à ressembler à une épidémie.
H
lundi 29 février 2016
Fukushima
On a appris aujourd'hui qu'il y aurait un procès Fukushima. Les autorités japonaises, 5 ans après l'accident - la catastrophe - de l'usine TEPCO, vont rechercher des coupables.
Cette décision, si elle a un peu tardé, n'est pas totalement surprenante.
Dès juillet 2012, un peu plus d'un an après l'accident, une commission officielle, composée d'universitaires, d'un journaliste, de juristes, présidée par un médecin a rendu un rapport dans lequel la première conclusion est la suivante :
A “manmade” disaster
The TEPCO Fukushima Nuclear Power Plant accident was the result of collusion
between the government, the regulators and TEPCO, and the lack of governance by said
parties. They effectively betrayed the nation’s right to be safe from nuclear accidents.
Therefore, we conclude that the accident was clearly “manmade.” We believe that the root causes were the organizational and regulatory systems that supported faulty rationales for decisions and actions, rather than issues relating to the competency of any specific individual.
Je traduis :
Un désastre "créé par l'homme"
L'accident de la centrale nucléaire TEPCO de Fukushima fut le résultat de la collusion entre le gouvernement, l'autorité de régulation et TEPCO, et du manque de gouvernance par les dites parties. Elles ont effectivement trahi le droit de la nation à être prémunie des accidents nucléaires. Aussi, nous concluons que l'accident fut clairement "causé par l'homme". Nous croyons que les causes racines furent les systèmes organisationnels et réglementaires qui ont permis des raisonnements erronés pour les décisions et les actions, plutôt que des problèmes liés à la compétence de tel ou tel individu.
J'aimerais lire des affirmations aussi tranchées dans des rapports chez nous.
H
Cette décision, si elle a un peu tardé, n'est pas totalement surprenante.
Dès juillet 2012, un peu plus d'un an après l'accident, une commission officielle, composée d'universitaires, d'un journaliste, de juristes, présidée par un médecin a rendu un rapport dans lequel la première conclusion est la suivante :
A “manmade” disaster
The TEPCO Fukushima Nuclear Power Plant accident was the result of collusion
between the government, the regulators and TEPCO, and the lack of governance by said
parties. They effectively betrayed the nation’s right to be safe from nuclear accidents.
Therefore, we conclude that the accident was clearly “manmade.” We believe that the root causes were the organizational and regulatory systems that supported faulty rationales for decisions and actions, rather than issues relating to the competency of any specific individual.
Je traduis :
Un désastre "créé par l'homme"
L'accident de la centrale nucléaire TEPCO de Fukushima fut le résultat de la collusion entre le gouvernement, l'autorité de régulation et TEPCO, et du manque de gouvernance par les dites parties. Elles ont effectivement trahi le droit de la nation à être prémunie des accidents nucléaires. Aussi, nous concluons que l'accident fut clairement "causé par l'homme". Nous croyons que les causes racines furent les systèmes organisationnels et réglementaires qui ont permis des raisonnements erronés pour les décisions et les actions, plutôt que des problèmes liés à la compétence de tel ou tel individu.
J'aimerais lire des affirmations aussi tranchées dans des rapports chez nous.
H
dimanche 31 janvier 2016
Le Code du Travail, ses évolutions possibles et les blocages annoncés.
Le Gouvernement a rendu public le rapport du Comité Badinter, chargé de définir les principes essentiels du droit du travail. J'invite ici chacun à lire ces 5 pages (le rapport en compte 12 au total, avec le titre, la page de garde, l'introduction, etc.) Comme l'écrit Robert Badinter : "L'énoncé des principes gagne à la concision."
Les 61 principes énoncés semblent relever du bon sens, mais comme ils ne font que décrire la situation actuelle, nous sommes probablement conditionnés à les considérer comme naturels. Aucun chiffre, tout est renvoyé à la Loi (congés, durée du travail, repos, etc.)
Nous sommes ici en présence de l'idéal de la documentation d'un système de management : un Manuel qui ne reprend que les principes essentiels, qui vont rester immuables, et des modes opératoires, ou des listes, gérés par des comités ad-hoc, qui pourront évoluer au gré du contexte. Je tire très respectueusement mon chapeau devant la précision de ce résultat.
Je m'étonne aujourd'hui des réactions agressives que l'on lit un peu partout, sur les "objectifs cachés" ou les "non-dits", ou encore sur ce que ces principes "ne disent pas". Car enfin, si un très grand nombre de personnes s'accordent pour déclarer que l'actuel Code du Travail est trop volumineux, ces mêmes personnes devraient se féliciter qu'on ait pu trouver une manière si élégante de résumer Mais que manque-t-il donc ? Pourquoi aller chercher des non-dits, des objectifs cachés, des pensées secrètes, sinon parce que la défiance fait le socle des relations entre les partenaires sociaux, employeurs et syndicats ?
J'ai déjà abordé la simplification de la partie réglementaire du Code du Travail, laquelle n'a d'autre vocation que de contraindre les actions dictées par un manque évident de la plus rudimentaire éthique. Et là, à peine envisage-t-on de recommencer sur des bases plus saines, que l'on redémarre aussitôt la même moulinette, qui va conduire à la même inflation rédactionnelle.
J'échangeais il y a peu avec un ami, travailleur français émigré au Canada, qui me disait s'étonner que la France soit absolument impossible à faire évoluer. "Au Canada, me disait-il, le Code du Travail est minimaliste, mais les syndicats sont puissants, ce qui fait que les accords de branche, ou d'entreprise, sont tout à fait acceptables. Mais ces syndicats puissants utilisent les cotisations des adhérents pour investir dans des start-up. Je suis moi-même actionnaire, via mon syndicat, d'entreprises qui créent des emplois. C'est ça aussi, la mission des syndicats. Et le fait, pour un syndicat, d'être gestionnaire d'entreprises sur le marché concurrentiel, le rend plus avisé lors des négociations avec les employeurs."
On pourrait en effet commencer par là.
H
Les 61 principes énoncés semblent relever du bon sens, mais comme ils ne font que décrire la situation actuelle, nous sommes probablement conditionnés à les considérer comme naturels. Aucun chiffre, tout est renvoyé à la Loi (congés, durée du travail, repos, etc.)
Nous sommes ici en présence de l'idéal de la documentation d'un système de management : un Manuel qui ne reprend que les principes essentiels, qui vont rester immuables, et des modes opératoires, ou des listes, gérés par des comités ad-hoc, qui pourront évoluer au gré du contexte. Je tire très respectueusement mon chapeau devant la précision de ce résultat.
Je m'étonne aujourd'hui des réactions agressives que l'on lit un peu partout, sur les "objectifs cachés" ou les "non-dits", ou encore sur ce que ces principes "ne disent pas". Car enfin, si un très grand nombre de personnes s'accordent pour déclarer que l'actuel Code du Travail est trop volumineux, ces mêmes personnes devraient se féliciter qu'on ait pu trouver une manière si élégante de résumer Mais que manque-t-il donc ? Pourquoi aller chercher des non-dits, des objectifs cachés, des pensées secrètes, sinon parce que la défiance fait le socle des relations entre les partenaires sociaux, employeurs et syndicats ?
J'ai déjà abordé la simplification de la partie réglementaire du Code du Travail, laquelle n'a d'autre vocation que de contraindre les actions dictées par un manque évident de la plus rudimentaire éthique. Et là, à peine envisage-t-on de recommencer sur des bases plus saines, que l'on redémarre aussitôt la même moulinette, qui va conduire à la même inflation rédactionnelle.
J'échangeais il y a peu avec un ami, travailleur français émigré au Canada, qui me disait s'étonner que la France soit absolument impossible à faire évoluer. "Au Canada, me disait-il, le Code du Travail est minimaliste, mais les syndicats sont puissants, ce qui fait que les accords de branche, ou d'entreprise, sont tout à fait acceptables. Mais ces syndicats puissants utilisent les cotisations des adhérents pour investir dans des start-up. Je suis moi-même actionnaire, via mon syndicat, d'entreprises qui créent des emplois. C'est ça aussi, la mission des syndicats. Et le fait, pour un syndicat, d'être gestionnaire d'entreprises sur le marché concurrentiel, le rend plus avisé lors des négociations avec les employeurs."
On pourrait en effet commencer par là.
H
dimanche 3 janvier 2016
Bonne année
Je vous souhaite à tous une bonne année 2016
J'espère seulement que cette colombe trouvera un coin de planète pas trop éloignée de vous, où se poser. Notre monde a bien besoin de paix et de sérénité.
En guise d'étrennes, je vous invite à aller consulter la page que je consacre à la nouvelle version de l'ISO 9001.
Les modifications sont nombreuses, et vont dans le bon sens. Un motif pour espérer !
H
J'espère seulement que cette colombe trouvera un coin de planète pas trop éloignée de vous, où se poser. Notre monde a bien besoin de paix et de sérénité.
En guise d'étrennes, je vous invite à aller consulter la page que je consacre à la nouvelle version de l'ISO 9001.
Les modifications sont nombreuses, et vont dans le bon sens. Un motif pour espérer !
H
vendredi 13 novembre 2015
Sidération
6 attentats, au moins 100 morts dans Paris hier soir.
Régulièrement, je rappelle à mes étudiants, à mes clients, l'attention que l'on doit porter à la recherche de l'optimum global d'un système, en acceptant d'oublier les optimum locaux qui nous font tant plaisir d'habitude (comme par exemple l'acheteur qui est fier, heureux d'avoir trouvé une matière première 12% moins chère au kilo, mais qui entraînera ensuite de nombreux surcouts pour son contrôle ou sa mise en œuvre. Et la direction générale obligée de récompenser ce résultat néfaste croira s'en sortir en fixant un objectif différent au directeur industriel, etc.)
Mais là, je suis incapable d'identifier quel est l'optimum local. Qu'est-ce que ces comportements meurtriers, haineux peuvent faire gagner au système ? À un compartiment quelconque du système ? J'échoue à imaginer quoi que ce soit.
Je pense à la douleur des familles et des proches. Ma compassion est dérisoire face à votre épreuve.
H
Régulièrement, je rappelle à mes étudiants, à mes clients, l'attention que l'on doit porter à la recherche de l'optimum global d'un système, en acceptant d'oublier les optimum locaux qui nous font tant plaisir d'habitude (comme par exemple l'acheteur qui est fier, heureux d'avoir trouvé une matière première 12% moins chère au kilo, mais qui entraînera ensuite de nombreux surcouts pour son contrôle ou sa mise en œuvre. Et la direction générale obligée de récompenser ce résultat néfaste croira s'en sortir en fixant un objectif différent au directeur industriel, etc.)
Mais là, je suis incapable d'identifier quel est l'optimum local. Qu'est-ce que ces comportements meurtriers, haineux peuvent faire gagner au système ? À un compartiment quelconque du système ? J'échoue à imaginer quoi que ce soit.
Je pense à la douleur des familles et des proches. Ma compassion est dérisoire face à votre épreuve.
H
lundi 21 septembre 2015
Les couts d'obtention de la qualité
Pour les pères fondateurs des principes du management de la qualité, et spécifiquement pour Philip CROSBY (l'auteur de Quality is Free), les couts de non-qualité, ou les couts d'obtention de la qualité (concept un peu plus large) sont un bon indicateur, sinon le meilleur, pour mesurer la maturité du système de management. Bien que peu d'études soient disponibles, il semble qu'une entreprise gérée "à l'ancienne" jette entre 20 et 30% de son chiffre d'affaires à la poubelle (rebuts, travail à refaire), dans les contrôles multiples du travail réalisé (y compris la vérification des feuilles de pointage horaire) et dans les mauvaises décisions prises un peu partout. Les très bonnes entreprises dépensent de 3 à 5% de leur CA.
Ce qui vient d'arriver à Volkswagen, menacée de 16, ou 18 milliards d'euros d'amende par le gouvernement étatsunien pour avoir installé un logiciel qui permettait de repérer les phases de test moteur, et de limiter les émissions polluantes est exemplaire en la matière. Le groupe fait environ 200 milliards d'euros de CA annuel. Même si l'amende ne se monte qu'à 10 milliards, cela représente 5% du CA. En une seule fois! Je ne parle pas des dégâts annexes (une capitalisation boursière qui s'effondre par exemple - le cours des actions, ça va ça vient, et d'autres vont profiter de la baisse pour acheter à bon compte, ou bien entendu des ventes qui risquent de chuter). Sans compter les éventuelles amendes dans d'autres pays.
Il y a donc eu un dirigeant au moins avec une éthique des affaires assez défaillante pour autoriser cet artifice. Et comme si ça ne suffisait pas, il a également pensé pouvoir cacher ça ad vitam æternam. Quel manque de lucidité! Une tricherie pareille ça finit toujours par remonter. Un seul salarié malheureux ou en colère, et c'est fini. Ce dirigeant (ou ces dirigeants) réunissait donc une éthique pitoyable et une incroyable naïveté.
Et ce sont ces personnes qui sont désignées comme les élites de nos sociétés. Pauvres de nous!
H
Ce qui vient d'arriver à Volkswagen, menacée de 16, ou 18 milliards d'euros d'amende par le gouvernement étatsunien pour avoir installé un logiciel qui permettait de repérer les phases de test moteur, et de limiter les émissions polluantes est exemplaire en la matière. Le groupe fait environ 200 milliards d'euros de CA annuel. Même si l'amende ne se monte qu'à 10 milliards, cela représente 5% du CA. En une seule fois! Je ne parle pas des dégâts annexes (une capitalisation boursière qui s'effondre par exemple - le cours des actions, ça va ça vient, et d'autres vont profiter de la baisse pour acheter à bon compte, ou bien entendu des ventes qui risquent de chuter). Sans compter les éventuelles amendes dans d'autres pays.
Il y a donc eu un dirigeant au moins avec une éthique des affaires assez défaillante pour autoriser cet artifice. Et comme si ça ne suffisait pas, il a également pensé pouvoir cacher ça ad vitam æternam. Quel manque de lucidité! Une tricherie pareille ça finit toujours par remonter. Un seul salarié malheureux ou en colère, et c'est fini. Ce dirigeant (ou ces dirigeants) réunissait donc une éthique pitoyable et une incroyable naïveté.
Et ce sont ces personnes qui sont désignées comme les élites de nos sociétés. Pauvres de nous!
H
jeudi 17 septembre 2015
Simplifions le code du travail
Un chef d'entreprise me disait il y a quelques mois : "regardez le code du travail : il fait 3000 pages. 1 000 chômeurs par page [*], vous avez 3 millions de chômeurs."
Son approche est caricaturale, et je ne vais pas m'y attarder. Mais on entend depuis des mois ce refrain : il faut faire maigrir le code du travail. Et depuis quelques jours, le débat s'accélère : la refonte devient urgente. Pourtant, notre code du travail est assez récent. Il a fait l'objet d'une ré-écriture totale en 2008. Le fond n'a pas changé, c'est simplement la structure, les chapitres qui ont été ré-écrits. Comble de l'ironie (ou de la provocation ?), ce nouveau code a été publié ... le 1er mai 2008, jour du travail, le jour le plus férié-chômé qui soit.
L'épais code du travail qui nous est présenté à la télévision est l'édition qu'en fait un éditeur privé. Il comporte les articles, plus de nombreux commentaires et extraits de la jurisprudence. La police de caractère est petite, et le code lui-même représente probablement moins de la moitié du total (je n'ai pas vérifié). Si vous demandez à Legifrance de vous imprimer un fichier pdf du code du travail, vous obtiendrez un document de 2979 pages, en police Times New Roman corps 12, avec un espace de 30 points entre le n° de l'article et son contenu. Au format Dalloz (l'éditeur des livres à couverture rouge), on descendra sous les 1000 pages. Mais cela constitue tout de même, je le reconnais, un document imposant. Le simplifier doit être possible... Prenons ça comme un chantier d'amélioration continue !
Avant de commencer, le qualiticien que je suis doit se demander "Qui est le client ? Quelles sont ses exigences ?" La réponse est assez simple : la loi protégeant le faible, on peut faire l'hypothèse qu'elle protège le salarié, puisque le salarié est a priori en position de subordination vis à vis de son employeur (cette subordination est même une composante essentielle du contrat de travail). Les complications de la version actuelle du code proviennent donc probablement de négociations longues, ou de corrections de textes rendues nécessaires par l'utilisation de failles logiques par certains employeurs.
Pourquoi, par exemple, trouve-t-on dans le code du travail, les articles suivants ?:
Ces articles sont totalement superflus. On peut les enlever sans réfléchir, les barrer d'un trait de plume. Et voilà une demi-page traitée. On poursuit avec quoi ?
On peut jeter ces 3 articles aux oubliettes parce qu'on est là en présence de telles banalités, de telles évidences, qu'il n'est pas besoin de les rappeler. Aucun employeur doté d'une éthique minimum ne peut imaginer soumettre sciemment son personnel à des risques mortels. Bien entendu, si un ouvrier descend dans une cheminée, il doit être attaché ! Personne ne ferait le contraire. Pourquoi rappeler cette évidence, quand l'Article L4121-1 prévoit déjà que "l'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs" ?
Redescendons sur terre ! Si le code du travail prévoit toutes les circonstances où un travailleur doit être protégé, c'est qu'il existe des employeurs qui n'ont pas un curseur suffisamment bien réglé pour identifier les situations à risque. Ou d'autres qui n'ont pas l'éthique suffisante pour cela.
Simplifier le code du travail ? Facile ! Que ceux qui fixent les conditions de travail fassent preuve d'éthique, et les règles pourront être minimales; le simple bon sens suffira à trancher les cas non prévus.
Je crains que ce ne soit pas pour demain !
H
[*] : 1 000 et pas 10 000 comme je l'ai publié d'abord. Cette personne était brutale dans son approche, mais moi je ne me suis pas relu. Merci à Erwann de l'avoir fait pour moi !
Son approche est caricaturale, et je ne vais pas m'y attarder. Mais on entend depuis des mois ce refrain : il faut faire maigrir le code du travail. Et depuis quelques jours, le débat s'accélère : la refonte devient urgente. Pourtant, notre code du travail est assez récent. Il a fait l'objet d'une ré-écriture totale en 2008. Le fond n'a pas changé, c'est simplement la structure, les chapitres qui ont été ré-écrits. Comble de l'ironie (ou de la provocation ?), ce nouveau code a été publié ... le 1er mai 2008, jour du travail, le jour le plus férié-chômé qui soit.
L'épais code du travail qui nous est présenté à la télévision est l'édition qu'en fait un éditeur privé. Il comporte les articles, plus de nombreux commentaires et extraits de la jurisprudence. La police de caractère est petite, et le code lui-même représente probablement moins de la moitié du total (je n'ai pas vérifié). Si vous demandez à Legifrance de vous imprimer un fichier pdf du code du travail, vous obtiendrez un document de 2979 pages, en police Times New Roman corps 12, avec un espace de 30 points entre le n° de l'article et son contenu. Au format Dalloz (l'éditeur des livres à couverture rouge), on descendra sous les 1000 pages. Mais cela constitue tout de même, je le reconnais, un document imposant. Le simplifier doit être possible... Prenons ça comme un chantier d'amélioration continue !
Avant de commencer, le qualiticien que je suis doit se demander "Qui est le client ? Quelles sont ses exigences ?" La réponse est assez simple : la loi protégeant le faible, on peut faire l'hypothèse qu'elle protège le salarié, puisque le salarié est a priori en position de subordination vis à vis de son employeur (cette subordination est même une composante essentielle du contrat de travail). Les complications de la version actuelle du code proviennent donc probablement de négociations longues, ou de corrections de textes rendues nécessaires par l'utilisation de failles logiques par certains employeurs.
Pourquoi, par exemple, trouve-t-on dans le code du travail, les articles suivants ?:
- Article R4412-20 L'employeur, pour toutes les activités comportant un risque d'exposition à des agents chimiques dangereux, prévoit des mesures d'hygiène appropriées afin que les travailleurs ne mangent pas, ne boivent pas et ne fument pas dans les zones de travail concernées.
- Article R4412-21 L'accès aux locaux de travail où sont utilisés des agents chimiques dangereux est limité aux personnes dont la mission l'exige.
Ces locaux font l'objet d'une signalisation appropriée rappelant notamment l'interdiction d'y pénétrer sans motif de service et l'existence d'un risque d'émissions dangereuses pour la santé, y compris accidentelles. - Article R4412-22 Lors de travaux susceptibles d'exposer à des gaz délétères dans des espaces confinés tels que les puits, conduites de gaz, canaux de fumée, fosses d'aisances, cuves ou appareils quelconques, les travailleurs sont attachés ou protégés par un autre dispositif de sécurité.
Ces articles sont totalement superflus. On peut les enlever sans réfléchir, les barrer d'un trait de plume. Et voilà une demi-page traitée. On poursuit avec quoi ?
On peut jeter ces 3 articles aux oubliettes parce qu'on est là en présence de telles banalités, de telles évidences, qu'il n'est pas besoin de les rappeler. Aucun employeur doté d'une éthique minimum ne peut imaginer soumettre sciemment son personnel à des risques mortels. Bien entendu, si un ouvrier descend dans une cheminée, il doit être attaché ! Personne ne ferait le contraire. Pourquoi rappeler cette évidence, quand l'Article L4121-1 prévoit déjà que "l'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs" ?
Redescendons sur terre ! Si le code du travail prévoit toutes les circonstances où un travailleur doit être protégé, c'est qu'il existe des employeurs qui n'ont pas un curseur suffisamment bien réglé pour identifier les situations à risque. Ou d'autres qui n'ont pas l'éthique suffisante pour cela.
Simplifier le code du travail ? Facile ! Que ceux qui fixent les conditions de travail fassent preuve d'éthique, et les règles pourront être minimales; le simple bon sens suffira à trancher les cas non prévus.
Je crains que ce ne soit pas pour demain !
H
[*] : 1 000 et pas 10 000 comme je l'ai publié d'abord. Cette personne était brutale dans son approche, mais moi je ne me suis pas relu. Merci à Erwann de l'avoir fait pour moi !
mardi 18 août 2015
Compétitivité, croissance et qualité.
Il faut aider l'industrie française. Ce n'est pas une supplique, ce n'est pas une idée, c'est un fait. Si l'on veut que le PIB français augmente (la trop fameuse "croissance" sans laquelle aucun espoir n'est permis au plus grand nombre), il faut que l'industrie fonctionne. Jusque là, j'enfonce une prote ouverte.
Comme j'essaie de mettre en œuvre les idées que je défends, et comme j'avais besoin d'un réfrigérateur neuf, j'ai fait l'emplette en février 2012 d'un réfrigérateur-congélateur fabriqué par une marque française. Je ne suis pas certain qu'il ait été assemblé en France, mais au moins une partie du montant de mon achat est arrivé en France. Et comme on a vu, ces dernières années, des manifestations, des pneus brûlés devant des usines de ce groupe (il y en a une à moins de 10 km de chez moi), pour éviter les délocalisations, j'ai le sentiment de faire une bonne action, civique. J'ai aussi pris un modèle plus performant au niveau énergétique : tout pour être fier de son achat militant. Bon, à l'usage, le frigo est plus volumineux à l'extérieur, mais moins à l'intérieur. Ben oui, pour avoir de meilleures performances énergétiques, il est tout simplement mieux isolé, c'est à dire avec un isolant plus épais. Je m'en souviendrai.
En mai 2013, plus de froid dans le congélateur. la régulation ne se fait plus, ou se fait très mal. L'appareil est sous garantie, et un technicien intervient. Il a beaucoup de mal à diagnostiquer une panne et, au bout de 3 heures, change le module de régulation.
Comme la régulation ne se fait toujours pas, il revient le lendemain. Passe de nouveau plusieurs heures, remet l'ancienne carte électronique de régulation (et me laisse l'ancienne, puisqu'elle a déjà été sortie du stock et affectée à une intervention), puis change la sonde de température. C'était la bonne action, le frigo refonctionne.
Aujourd'hui (18 août 2015), la porte du frigo me reste entre les mains quand je l'ouvre. Je réussis à ne rien casser dans la cuisine (une bonne étoile veillait sur moi), et je regarde. Les charnières supérieure et inférieure de la porte sont cassées. C'est un alliage léger, genre zamac, et les deux axes sont cassés. Jamais je n'aurais pensé que ce genre de chose pouvait arriver. Il ne s'agit que de deux axes métalliques. Ils ne subissent en théorie que de petits efforts, jamais ils ne devraient casser ! Et bien si, ils cassent !
J'ai passé l'après-midi à chercher sur internet, à appeler des revendeurs, à rencontrer le SAV de l'enseigne qui m'a vendu le truc... Verdict : "nous ne pouvons pas obtenir les pièces demandées. Motif : épuisé définitivement chez le constructeur; il n'existe pas de pièce compatible."
J'ai même appelé la ligne SAV du constructeur. Après avoir tapé "étoile-ceci" et "étoile-cela", le répondeur m'a renvoyé sur un site internet qui ne vend ... aucune pièce détachée, mais des accessoires et des produits d'entretien. Pas mal pour un SAV !
Je résume :
À votre avis, aurais-je l'inconscience de commander chez le même constructeur ? Si j'étais vous, je ne parierai pas là-dessus.
Désolé, cher constructeur français. Vous avez voulu économiser quelques centimes en sous-dimensionnant vos charnières. Mon équipement, que je pensais amortir, va partir au recyclage. Et vous avez perdu un client. Et vous en perdrez d'autres. Et vos dirigeants demanderont au bureau d’études de sous-dimensionner d'autres pièces, pour vendre des produits un peu plus mauvais encore, mais aussi un peu moins chers. Belle spirale de l'échec.
Pensez à vos clients, et pensez à vos employés, auxquels vous faites faire des choses dont ils ont honte. Peut-être n'est-il pas trop tard ?
H
Comme j'essaie de mettre en œuvre les idées que je défends, et comme j'avais besoin d'un réfrigérateur neuf, j'ai fait l'emplette en février 2012 d'un réfrigérateur-congélateur fabriqué par une marque française. Je ne suis pas certain qu'il ait été assemblé en France, mais au moins une partie du montant de mon achat est arrivé en France. Et comme on a vu, ces dernières années, des manifestations, des pneus brûlés devant des usines de ce groupe (il y en a une à moins de 10 km de chez moi), pour éviter les délocalisations, j'ai le sentiment de faire une bonne action, civique. J'ai aussi pris un modèle plus performant au niveau énergétique : tout pour être fier de son achat militant. Bon, à l'usage, le frigo est plus volumineux à l'extérieur, mais moins à l'intérieur. Ben oui, pour avoir de meilleures performances énergétiques, il est tout simplement mieux isolé, c'est à dire avec un isolant plus épais. Je m'en souviendrai.
En mai 2013, plus de froid dans le congélateur. la régulation ne se fait plus, ou se fait très mal. L'appareil est sous garantie, et un technicien intervient. Il a beaucoup de mal à diagnostiquer une panne et, au bout de 3 heures, change le module de régulation.
Comme la régulation ne se fait toujours pas, il revient le lendemain. Passe de nouveau plusieurs heures, remet l'ancienne carte électronique de régulation (et me laisse l'ancienne, puisqu'elle a déjà été sortie du stock et affectée à une intervention), puis change la sonde de température. C'était la bonne action, le frigo refonctionne.
Aujourd'hui (18 août 2015), la porte du frigo me reste entre les mains quand je l'ouvre. Je réussis à ne rien casser dans la cuisine (une bonne étoile veillait sur moi), et je regarde. Les charnières supérieure et inférieure de la porte sont cassées. C'est un alliage léger, genre zamac, et les deux axes sont cassés. Jamais je n'aurais pensé que ce genre de chose pouvait arriver. Il ne s'agit que de deux axes métalliques. Ils ne subissent en théorie que de petits efforts, jamais ils ne devraient casser ! Et bien si, ils cassent !
J'ai passé l'après-midi à chercher sur internet, à appeler des revendeurs, à rencontrer le SAV de l'enseigne qui m'a vendu le truc... Verdict : "nous ne pouvons pas obtenir les pièces demandées. Motif : épuisé définitivement chez le constructeur; il n'existe pas de pièce compatible."
J'ai même appelé la ligne SAV du constructeur. Après avoir tapé "étoile-ceci" et "étoile-cela", le répondeur m'a renvoyé sur un site internet qui ne vend ... aucune pièce détachée, mais des accessoires et des produits d'entretien. Pas mal pour un SAV !
Je résume :
- le frigo a moins de 4 ans
- une pièce non stratégique (a priori : pas une pièce d'usure classique) casse
- sa petite sœur casse également
- le fabricant est passé à autre chose
- le client est tout seul face à son problème.
À votre avis, aurais-je l'inconscience de commander chez le même constructeur ? Si j'étais vous, je ne parierai pas là-dessus.
Désolé, cher constructeur français. Vous avez voulu économiser quelques centimes en sous-dimensionnant vos charnières. Mon équipement, que je pensais amortir, va partir au recyclage. Et vous avez perdu un client. Et vous en perdrez d'autres. Et vos dirigeants demanderont au bureau d’études de sous-dimensionner d'autres pièces, pour vendre des produits un peu plus mauvais encore, mais aussi un peu moins chers. Belle spirale de l'échec.
Pensez à vos clients, et pensez à vos employés, auxquels vous faites faire des choses dont ils ont honte. Peut-être n'est-il pas trop tard ?
H
mercredi 22 juillet 2015
Je n'aime pas les voleurs
Et si je suis la personne lésée, je les aime encore moins.
Internet est la meilleure et la pire des inventions du 20ème siècle. L'abondance de biens à disposition d'une part, l'anonymat d'autre part font que les tentations sont nombreuses. L'aisance avec laquelle, d'un simple clic de souris, on peut enregistrer facilite le passage à l'acte. Mais ce qui rend le système d'une immense perversité, c'est l'existence des "plate-formes", ces cours des miracles modernes où s'échangent des biens d'origine incontrôlée, et où les loueurs d'emplacement sont les seuls à gagner de l'argent.
Oh, bien sur, ils ont des juristes, qui écrivent de belles pages, bien denses, en anglais, pour exiger de leurs membres qu'ils ne fassent entrer que des choses qui leur appartiennent. Ensuite, ils ferment les yeux. Un de leurs "membres" contrevient aux règles ? How shocking ! Mais comment aurions-nous pu le savoir ? Oh là là, ce n'est pas bien, nous allons effacer ça. C'est à la victime de faire l'effort, et ceux qui ne s'en rendent pas compte (c'est du boulot, de surveiller l'Internet) sont les cocus magnifiques de l'histoire.
Un des pires (à mes yeux) est scribd.com. Les "membres" mettent en vente des choses qu'ils ont récupéré ici ou là - des normes ISO par exemple, ou des pdf réalisés avec une imprimante virtuelle, lorsqu'on visite un site internet - comme le mien, au hasard.
J'ai découvert aujourd'hui une autre variété : Pinterest. Un réseau social, nous dit-on. Si on veut. Mais moi, je ne veux pas. Une image extraite de mon site internet (une représentation d'indicateur en forme de feux tricolores) apparaît sous le titre "Coloriage Feus (sic) Tricolores Page 2" Oublions la monstruosité orthographique, oublions que l'image est en couleurs, et que ce n'est donc pas un coloriage, il faut cliquer dessus pour voir apparaître "credit:bazin-conseil.fr"
C'est un peu facile. bazin-conseil.fr est un site internet. Mais les droits de propriété intellectuelle sont à mon nom personnel. Le fait que je sois aussi le propriétaire du site n'a rien à voir. Les droits appartiennent à l'auteur, les lois internationales sont sans ambiguïté. Et je n'ai autorisé personne à recopier mes images, pas plus qu'à les "épingler". Je l'interdit même de manière claire.
Là où les choses passent à un niveau supérieur, c'est quand on lit la page "http://pinstake.com/dmca", qui traite du copyright infringement (de la contrefaçon). Non seulement c'est en anglais (comme si le monde entier devait parler la langue de son voleur pour se faire entendre) mais encore on exige de celui qui se plaint d'envoyer par courrier, à un "Agent Désigné" en Espagne (qui a une adresse courriel chez gmail.com, ce qui ne fait pas très professionnel) tout un tas de documents, faute de quoi ils ne feront rien. Et s'ils font quelque chose, c'est dans les 10 jours, et si celui qui avait épinglé l'image n'est pas d'accord, ils peuvent la remettre en ligne, à leur simple bon vouloir.
Allez faire un tour à la foire aux voleurs : http://pinstake.com. Vous y verrez des photos de presse par dizaine (et les droits du photographe ou de son agence ?), des copies de bandes dessinées (et l'auteur, et l'éditeur ?), des photos publicitaires, de films, d'acteurs... Bref, rien de réellement créatif.
J'ai envoyé un e-mail à l'Agent Désigné, un autre au site. On verra bien.
H
Internet est la meilleure et la pire des inventions du 20ème siècle. L'abondance de biens à disposition d'une part, l'anonymat d'autre part font que les tentations sont nombreuses. L'aisance avec laquelle, d'un simple clic de souris, on peut enregistrer facilite le passage à l'acte. Mais ce qui rend le système d'une immense perversité, c'est l'existence des "plate-formes", ces cours des miracles modernes où s'échangent des biens d'origine incontrôlée, et où les loueurs d'emplacement sont les seuls à gagner de l'argent.
Oh, bien sur, ils ont des juristes, qui écrivent de belles pages, bien denses, en anglais, pour exiger de leurs membres qu'ils ne fassent entrer que des choses qui leur appartiennent. Ensuite, ils ferment les yeux. Un de leurs "membres" contrevient aux règles ? How shocking ! Mais comment aurions-nous pu le savoir ? Oh là là, ce n'est pas bien, nous allons effacer ça. C'est à la victime de faire l'effort, et ceux qui ne s'en rendent pas compte (c'est du boulot, de surveiller l'Internet) sont les cocus magnifiques de l'histoire.
Un des pires (à mes yeux) est scribd.com. Les "membres" mettent en vente des choses qu'ils ont récupéré ici ou là - des normes ISO par exemple, ou des pdf réalisés avec une imprimante virtuelle, lorsqu'on visite un site internet - comme le mien, au hasard.
J'ai découvert aujourd'hui une autre variété : Pinterest. Un réseau social, nous dit-on. Si on veut. Mais moi, je ne veux pas. Une image extraite de mon site internet (une représentation d'indicateur en forme de feux tricolores) apparaît sous le titre "Coloriage Feus (sic) Tricolores Page 2" Oublions la monstruosité orthographique, oublions que l'image est en couleurs, et que ce n'est donc pas un coloriage, il faut cliquer dessus pour voir apparaître "credit:bazin-conseil.fr"
C'est un peu facile. bazin-conseil.fr est un site internet. Mais les droits de propriété intellectuelle sont à mon nom personnel. Le fait que je sois aussi le propriétaire du site n'a rien à voir. Les droits appartiennent à l'auteur, les lois internationales sont sans ambiguïté. Et je n'ai autorisé personne à recopier mes images, pas plus qu'à les "épingler". Je l'interdit même de manière claire.
Là où les choses passent à un niveau supérieur, c'est quand on lit la page "http://pinstake.com/dmca", qui traite du copyright infringement (de la contrefaçon). Non seulement c'est en anglais (comme si le monde entier devait parler la langue de son voleur pour se faire entendre) mais encore on exige de celui qui se plaint d'envoyer par courrier, à un "Agent Désigné" en Espagne (qui a une adresse courriel chez gmail.com, ce qui ne fait pas très professionnel) tout un tas de documents, faute de quoi ils ne feront rien. Et s'ils font quelque chose, c'est dans les 10 jours, et si celui qui avait épinglé l'image n'est pas d'accord, ils peuvent la remettre en ligne, à leur simple bon vouloir.
Allez faire un tour à la foire aux voleurs : http://pinstake.com. Vous y verrez des photos de presse par dizaine (et les droits du photographe ou de son agence ?), des copies de bandes dessinées (et l'auteur, et l'éditeur ?), des photos publicitaires, de films, d'acteurs... Bref, rien de réellement créatif.
J'ai envoyé un e-mail à l'Agent Désigné, un autre au site. On verra bien.
H
jeudi 11 juin 2015
La nécessaire maîtrise des langues étrangères
J'étais ce jeudi dans une institution française, réputée et accueillant de nombreux visiteurs chaque jour. Il y avait notamment un certain nombre de Japonais dans les couloirs.
À l'entrée du restaurant, une affiche annonçait "One furnished flat". J'ai mis du temps à comprendre. Il s'agit d'un plat garni (flat = l'adjectif plat, et furnished : livré avec des trucs dedans) ! Mais pour un anglophone, je pense que la meilleure approximation sera "un appartement meublé". Et pour un non-anglophone et non-francophone (pour un Japonais par exemple), je n'en ai pas la moindre idée...
Ce qui me surprend, ce n'est pas que l'affiche ait pu être écrite ainsi. Après tout, il n'est pas exigé de chacun de maîtriser l'anglais. Ce qui me surprend plus, c'est que personne n'ait remarqué cette approximation incompréhensible, et/ou que personne n'ait pris la moindre action pour la corriger.
Et le respect dû au client et aux partenaires, on en fait quoi ?
HB
PS : sur les outils en accès libre sur Internet, "plat garni", ça se traduit comment ? J'ai testé :
À l'entrée du restaurant, une affiche annonçait "One furnished flat". J'ai mis du temps à comprendre. Il s'agit d'un plat garni (flat = l'adjectif plat, et furnished : livré avec des trucs dedans) ! Mais pour un anglophone, je pense que la meilleure approximation sera "un appartement meublé". Et pour un non-anglophone et non-francophone (pour un Japonais par exemple), je n'en ai pas la moindre idée...
Ce qui me surprend, ce n'est pas que l'affiche ait pu être écrite ainsi. Après tout, il n'est pas exigé de chacun de maîtriser l'anglais. Ce qui me surprend plus, c'est que personne n'ait remarqué cette approximation incompréhensible, et/ou que personne n'ait pris la moindre action pour la corriger.
Et le respect dû au client et aux partenaires, on en fait quoi ?
HB
PS : sur les outils en accès libre sur Internet, "plat garni", ça se traduit comment ? J'ai testé :
- Sur Reverso.net : main course
- Sur Google translation : main dish
- sur Linguee : garnished dish
- Bing traducteur : dish garnished
- Linguatec : dish garnished
- Voilà traduction : furnished dish
- Systranet : furnished dish
- online-translator : flat bedsit (en sachant que bedsit signifie "chambre meublée", et que flat peut se traduire par "appartement")
samedi 11 avril 2015
Respect
Je suis consultant, et je donne des cours. Parmi les choses que je n'aime pas faire, c'est corriger des copies. Mais je les corrige tout de même. Et je fais un effort pour expliquer la note que j'attribue.
Le scan ci-dessous provient d'une copie corrigée en avril 2015 par un professeur de l'université de Lyon 3. Non seulement la note est de 3/5 (pas facile à lire !), non seulement il n'y a pas une seule indication que la copie a été lue (pas un mot, une marque en marge), mais les commentaires sont ... comment dire ... illisibles ? indéchiffrables ? incompréhensibles ?
C'est en revanche et à coup sûr un manque de respect absolu. Comment peut-on demander à des étudiants de faire des efforts lorsqu'on est soi-même aussi méprisant envers son propre travail ?
Cela restera un mystère.
H
PS : notre meilleure approximation : "Les ... globalement bien restituées. Revoir la problématique" Toute contribution sera accueillie avec gratitude.
Le scan ci-dessous provient d'une copie corrigée en avril 2015 par un professeur de l'université de Lyon 3. Non seulement la note est de 3/5 (pas facile à lire !), non seulement il n'y a pas une seule indication que la copie a été lue (pas un mot, une marque en marge), mais les commentaires sont ... comment dire ... illisibles ? indéchiffrables ? incompréhensibles ?
C'est en revanche et à coup sûr un manque de respect absolu. Comment peut-on demander à des étudiants de faire des efforts lorsqu'on est soi-même aussi méprisant envers son propre travail ?
Cela restera un mystère.
H
PS : notre meilleure approximation : "Les ... globalement bien restituées. Revoir la problématique" Toute contribution sera accueillie avec gratitude.
jeudi 26 mars 2015
Un virus, oui ! Mais intelligent?
Étrange publicité entendue à la radio hier. Le virus du SIDA, le HIV serait ... intelligent ? Et pour lutter contre cette "intelligence", la solution passe par la recherche. D'où la conclusion : "aidez la recherche !".
Je veux bien aider la recherche, mais je n'aime pas qu'on me raconte des sottises. Surtout pas venant de personnes présentées comme plus intelligentes. Donc, cette campagne de publicité, en ce qui me concerne, est contre-productive. Je ne sais pas combien l'agence de publicité a été rémunérée, mais l'argent aurait été mieux utilisé dans un laboratoire.
Quant à moi, j'aide la recherche au moyen de l'application de calcul partagé World Community Grid. Rejoignez-nous !
H
Je veux bien aider la recherche, mais je n'aime pas qu'on me raconte des sottises. Surtout pas venant de personnes présentées comme plus intelligentes. Donc, cette campagne de publicité, en ce qui me concerne, est contre-productive. Je ne sais pas combien l'agence de publicité a été rémunérée, mais l'argent aurait été mieux utilisé dans un laboratoire.
Quant à moi, j'aide la recherche au moyen de l'application de calcul partagé World Community Grid. Rejoignez-nous !
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mercredi 18 mars 2015
Bon appétit !
Les halls de gare voient fleurir les distributeurs de friandises et de boisson, et aussi les vendeur de sandwiches. Certains sont même bien installés avec un comptoir, quelques sièges, une table étroite. Sur cette table, nous posons nos sandwiches, nos muffins, nous mangeons... Et si quelques miettes tombent, nous n'hésitons pas à les récupérer et les avaler (à plus de 5 euros les 150 grammes de pain-beurre-saucisson, nous sommes presque dans le produit de luxe, au-delà de 30 €/kg).
Lui non plus n'hésitera pas !
Bon appétit !
H
Lui non plus n'hésitera pas !
Bon appétit !
H
mardi 17 mars 2015
Op-ti-mistes !
Les français sont optimistes !
À tout le moins, j'en ai rencontré un ce matin. Je vous raconte :
Le TGV de 5 h 51 approche de Paris (il est donc déjà 8 h 10, ou peu s'en faut). Comme beaucoup de voyageurs qui n'ont pas beaucoup de temps pour être à l'heure à leur rendez-vous parisien, je vais tenter de grappiller quelques minutes, et attraper le métro d'avant. Je suis donc au bout du wagon, prêt à sortir, avec 4 ou 5 autres personnes. Dont un jeune homme, je lui donne une trentaine d'années, cheveu coupé court, petite barbe bien taillée, "propre sur lui". Il est au téléphone et se soucie fort peu d'être entendu. Il s'exprime à voix forte. "oui, le devis ? Et bien 110, dont 56 à distribuer au black ... oui, il faut qu'on en parle ... Oui, demain à 10 heures, avec des croissants et un café. Ton chantier est où ? Rue xxx [tout le monde a entendu] Et bien d'accord. Demain 10 heures... Oui, tout à fait, c'est de gens comme toi dont j'ai besoin, tu fais bien ton travail, moi je suis dans le respect, ... oui, à demain, 10 heures". Je ne prétends pas citer avec exactitude, mais le sens est là.
Ce jeune homme est dans l'erreur, car il ne respecte pas tout. Pas la tranquillité des autres voyageurs, pour commencer. Pas la réglementation non plus, pour continuer. Et pas son propre futur non plus, les impôts et cotisations qui ne rentrent pas ne pourront jamais aider son secteur d'activité, ni sa famille, ni ses amis. Il a tout faux, du début à la fin.
Mais en revanche, il fait preuve d'un optimisme, d'une confiance dans sa bonne étoile, absolument époustouflants. Se préoccupe-t-il le moins du monde de l'image qu'il donne, ou qu'il pourrait donner ? Non. Imagine-t-il que parmi les passagers pourrait se trouver au choix, un fonctionnaire de police, un fonctionnaire des impôts, un inspecteur du travail ? Visiblement non. Craint-il un dénonciateur, un citoyen outré par ce qu'il entend ? Pas plus. Et pourtant, plus de 50% du devis en liquide, ça fait beaucoup. Et je n'imagine pas que ce soit un devis à 110 euros. 110 000 € semble plus probable. Et donc 56 000 € en liquide, ça commence à représenter une somme conséquente.
Je ne vais pas dénoncer ce citoyen, ce n'est pas ainsi que je vois la marche des choses (bien que "non-dénonciation de malfaiteur..." pourrait s'appliquer à mon cas. Mais je suis choqué par ce que j'ai entendu, autant que par le naturel avec lequel les propos ont été tenus.
La République est malade, cela me désole.
H
À tout le moins, j'en ai rencontré un ce matin. Je vous raconte :
Le TGV de 5 h 51 approche de Paris (il est donc déjà 8 h 10, ou peu s'en faut). Comme beaucoup de voyageurs qui n'ont pas beaucoup de temps pour être à l'heure à leur rendez-vous parisien, je vais tenter de grappiller quelques minutes, et attraper le métro d'avant. Je suis donc au bout du wagon, prêt à sortir, avec 4 ou 5 autres personnes. Dont un jeune homme, je lui donne une trentaine d'années, cheveu coupé court, petite barbe bien taillée, "propre sur lui". Il est au téléphone et se soucie fort peu d'être entendu. Il s'exprime à voix forte. "oui, le devis ? Et bien 110, dont 56 à distribuer au black ... oui, il faut qu'on en parle ... Oui, demain à 10 heures, avec des croissants et un café. Ton chantier est où ? Rue xxx [tout le monde a entendu] Et bien d'accord. Demain 10 heures... Oui, tout à fait, c'est de gens comme toi dont j'ai besoin, tu fais bien ton travail, moi je suis dans le respect, ... oui, à demain, 10 heures". Je ne prétends pas citer avec exactitude, mais le sens est là.
Ce jeune homme est dans l'erreur, car il ne respecte pas tout. Pas la tranquillité des autres voyageurs, pour commencer. Pas la réglementation non plus, pour continuer. Et pas son propre futur non plus, les impôts et cotisations qui ne rentrent pas ne pourront jamais aider son secteur d'activité, ni sa famille, ni ses amis. Il a tout faux, du début à la fin.
Mais en revanche, il fait preuve d'un optimisme, d'une confiance dans sa bonne étoile, absolument époustouflants. Se préoccupe-t-il le moins du monde de l'image qu'il donne, ou qu'il pourrait donner ? Non. Imagine-t-il que parmi les passagers pourrait se trouver au choix, un fonctionnaire de police, un fonctionnaire des impôts, un inspecteur du travail ? Visiblement non. Craint-il un dénonciateur, un citoyen outré par ce qu'il entend ? Pas plus. Et pourtant, plus de 50% du devis en liquide, ça fait beaucoup. Et je n'imagine pas que ce soit un devis à 110 euros. 110 000 € semble plus probable. Et donc 56 000 € en liquide, ça commence à représenter une somme conséquente.
Je ne vais pas dénoncer ce citoyen, ce n'est pas ainsi que je vois la marche des choses (bien que "non-dénonciation de malfaiteur..." pourrait s'appliquer à mon cas. Mais je suis choqué par ce que j'ai entendu, autant que par le naturel avec lequel les propos ont été tenus.
La République est malade, cela me désole.
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