lundi 29 février 2016

Fukushima

On a appris aujourd'hui qu'il y aurait un procès Fukushima. Les autorités japonaises, 5 ans après l'accident - la catastrophe - de l'usine TEPCO, vont rechercher des coupables.
Cette décision, si elle a un peu tardé, n'est pas totalement surprenante.

Dès juillet 2012, un peu plus d'un an après l'accident, une commission officielle, composée d'universitaires, d'un journaliste, de juristes, présidée par un médecin a rendu un rapport dans lequel la première conclusion est la suivante :

A “manmade” disaster
The TEPCO Fukushima Nuclear Power Plant accident was the result of collusion
between the government, the regulators and TEPCO, and the lack of governance by said
parties. They effectively betrayed the nation’s right to be safe from nuclear accidents.
Therefore, we conclude that the accident was clearly “manmade.” We believe that the root causes were the organizational and regulatory systems that supported faulty rationales for decisions and actions, rather than issues relating to the competency of any specific individual.


Je traduis :
Un désastre "créé par l'homme"
L'accident de la centrale nucléaire TEPCO de Fukushima fut le résultat de la collusion entre le gouvernement, l'autorité de régulation et TEPCO, et du manque de gouvernance par les dites parties. Elles ont effectivement trahi le droit de la nation à être prémunie des accidents nucléaires. Aussi, nous concluons que l'accident fut clairement "causé par l'homme". Nous croyons que les causes racines furent les systèmes organisationnels et réglementaires qui ont permis des raisonnements erronés pour les décisions et les actions, plutôt que des problèmes liés à la compétence de tel ou tel individu.


J'aimerais lire des affirmations aussi tranchées dans des rapports chez nous.

H

samedi 20 février 2016

Compétence (bis)

Je ne suis pas rapide pour mettre à jour ce blog, mais je me dois de faire une mise à jour sur le post précédent. La personne qui installe les rouleaux d'essuie-mains n'est pas formée, mais elle fait des efforts. Lundi dernier, au même endroit, les rouleaux avaient été installés d'une manière différente. Malheureusement, toujours inappropriée.

Le tissu étant bloqué, les utilisateurs ont brutalisé le système, ce qui a amené d'une part un rouleau de tissu déchiré, et d'autre part un dérouleur endommagé. Et je ne parle pas des sentiments de la pauvre dame (je le sais, je l'ai croisée, le premier soir, avant de savoir que c'était son premier soir) qui ne pourra que constater que l'abandon dont elle est victime de la part de son employeur a des répercussions néfastes chez le client, en plus de la fierté à laquelle ne peut pas prétendre.

Quel gâchis !

H

vendredi 12 février 2016

Compétence ...

vu ce jour :

A l'évidence, la personne qui a installé les rouleaux d'essuie-mains ne savait pas comment procéder. Le soir venu, lorsqu'elle contemplera le désastre, elle ne pourra que se sentir mal à l'aise.

La sous-traitance des activités de nettoyage auprès d'entreprises qui font valser leurs salariés au gré des contrats conduit à ce genre de situations. Il faut une personne tel jour à telle heure à tel endroit. On la trouve et on l'envoie. Nul besoin de perdre du temps à lui donner un minimum de formation : faire le ménage, après tout, c'est à la portée du premier (de la première) venu(e). Non ? Cela pourrait-être un vrai métier ?

Bien entendu, c'est un métier, un vrai métier ! Comment peut-on laisser un salarié, qui prend un poste solitaire, en fin de journée, dans des locaux vides, en lui interdisant d'avoir confiance en lui ? Comment ignorer qu'il est désastreux de savoir que l'on a mal travaillé, et que personne ne peut vous aider à bien travailler ?

Quand donc les employeurs comprendront-ils que la peur éprouvée par les salariés, alliée à l'impossibilité d'être fier de son travail, sont deux des plus pernicieuses maladies des entreprises ? W. Edwards DEMING en parlait pourtant il y a plus de 30 ans .

La compétence devrait commencer en haut de la pyramide hiérarchique...

H

jeudi 11 février 2016

Je suis un grand naïf

Je suis également un grand rêveur. Je lis des romans, et je rêve. J'écoute la radio, et je rêve. Je rêve aussi d'un monde dans lequel l'organisation de l'État serait logique, claire, simple. Un monde géré simplement - et efficacement. En d'autres termes : un monde dans lequel les principes de base du management de la qualité seraient appliqués de manière naturelle.

Aujourd'hui, il y a eu un remaniement ministériel. J'ai encore rêvé de voir apparaître spontanément des ministères qui seraient autant de processus, ajoutant de la valeur en transformant des "éléments d'entrée" en "éléments de sortie". Ces processus seraient pilotés par des ministres. Comme se seraient des pilotes, on les reconnaitrait à leurs attributs intangibles : compétence, autorité, moyens.

J'imagine que tous les ministres sont compétents. Je veux croire aussi qu'ils disposent réellement de l'autorité. Mais pour certains, j'ai du mal à croire qu'ils disposent des moyens. Le (la) ministre du travail, par exemple, n'a pas les moyens d'embaucher, ce qui ferait baisser le nombre de chômeurs. On le (la) rend comptable des chiffres du chômage, mais sans possibilité d'agir (on nous répète que seuls les entrepreneurs peuvent créer de l'emploi, que l'emploi public est une abomination), on ne peut que constater le résultat. Que les résultats montent ou baissent, le (la) ministre n'y est pour rien. Triste à dire, mais ce n'est que la réalité.

Mais ça, on le sait depuis longtemps. Aujourd'hui une nouvelle marche a été franchie. Un (une) secrétaire d'état à la biodiversité... J'avoue mon total désarroi. De quels outils le (la) ministre peut-il (elle) disposer pour faire évoluer, dans un sens ou dans un autre, la biodiversité ? Et de quelle autorité pourra-t-il (elle) user pour obtenir des actes de la part des autres pilotes capables de faire bouger les indicateurs (agriculture, aménagement du territoire, transports notamment) ? Mystère !

Un motif d'espoir toutefois : nous avons des politiques créatifs. Peut-être cette créativité sera-t-elle un jour mieux exploitée !

H

PS : je ne trouve pas l'angle humoristique pour aborder le cas du ministère de la famille, de la jeunesse et des droits des femmes. Une telle caricature me laisse pantois...