mercredi 12 octobre 2016

Dénonciations ?

Alors, voilà que l'on demande aux employeurs de dénoncer lequel, parmi les salariés, a commis un excès de vitesse au volant d'un véhicule de société. Et voilà que les employeurs déclarent que ce serait délétère pour l'ambiance, et qu'ils ne peuvent pas, à aucun prix, livrer leurs employés à la police.

Cette approche est étrange. Ces employeurs, ces chefs d'entreprise, passent donc le message que non seulement il est normal de ne pas respecter les limitations de vitesse, mais encore qu'il est normal de ne pas respecter ceux-là même qui sont en charge de faire respecter les règles de notre société.

Ces employeurs, ces chefs d'entreprise, peuvent-ils ensuite s'étonner que leurs employés ne respectent pas non plus les règles internes ?

Autosuggestion ? Aveuglement ?

H

mercredi 5 octobre 2016

Les bras m'en tombent !

Le lecteur qui me connaitrait mal pourrait penser que j'ai une dent contre l'Éducation Nationale : il n'en est rien !

D'abord parce que mon dentiste risque de ne pas trouver la plaisanterie à son goût. Ensuite parce que je suis un produit de l'Éducation Nationale, que je lui ai confié mes enfants, et qu'ils y ont appris moult choses.

Mais là ! La photo est floue - je vous l'accorde. Mon contact au sein de cette administration qui fut qualifiée d'éléphantesque il y a quelques années n'a pas osé traverser la salle pour bénéficier d'une meilleure exposition.

Mais je crois que même s'il était net, ce schéma ne pourrait que contribuer à rendre flou le message véhiculé. Il s'agit de présenter une innovation majeure, que le monde entier va, à n'en pas douter, nous envier bientôt. Je veux parler du nouveau livret scolaire unique du CP à la troisième, cet "écosystème dense." Je rappelle que le mot écosystème se rapporte aux échanges entre des êtres vivants. Le livret scolaire serait-il devenu vivant ? Quel docteur Frankenstein s'est-il vu confier cette mission terrible ?

Sans rire, les gars ! Vous êtes payés pour ça ? Vous dépensez des sous en places de TGV pour que vos collègues viennent applaudir ? Et vous vous étonnez que l'on puisse y trouver matière à raillerie ?

Réveillez-vous ! (*)

H

(*) non, non, aucune allusion subliminale. Juste une injonction.

lundi 3 octobre 2016

Erreur, Monsieur TRICHET, profonde erreur...

Hier 2 octobre, Jean-Claude TRICHET, ancien gouverneur de la Banque de France puis de la Banque Centrale Européenne, la BCE, était invité de France Inter. Il a parlé doctement, il nous a rassurés sur la solidité de la Deutsche Bank (dont on craint ces jours-ci un genre de faillite). Il a commenté la situation de la France et de son industrie. Il a parlé du bitcoin et de sa "blockchain".

C'est en fin d'interview qu'il m'a déçu. En réponse à la question d'une auditrice, il a dit ce qui suit (écoutez le replay, c'est à 1:16:25) "Le patriotisme économique, ça consiste à trouver, dans quelque magasin que ce soit, que le rapport qualité-prix, aux yeux du consommateur, est bon pour les produits français, ou meilleur pour les produits français, que pour les produits des autres pays. Comment est-ce que l'on obtient ça ? On obtient ça à la fois parce que nos ingénieurs doivent être bons, nos ouvriers doivent être excellents, et parce que le cout, le prix qui est affiché est considéré comme un bon prix compte-tenu de la qualité que nous avons. C'est ça, le problème. C'est pour ça que le problème de la compétitivité est absolument essentiel. La compétitivité cout, je l'ai déjà énoncé à plusieurs reprises, et la compétitivité hors cout, c'est à dire la qualité de nos produits."

Monsieur TRICHET, je pense que vous avez tort, sur trois points. Le premier, c'est que le patriotisme économique peut aller - doit aller - jusqu'à accorder un "premium" au produits français. En d'autres termes, le consommateur français doit continuer à acheter, même si le rapport qualité/prix est (légèrement) défavorable au produit français. Ce n'est pas un gaspillage, c'est un investissement dans notre avenir. Comme tous les investissements, il rapportera. Pas directement de l'argent, mais des emplois pour nos enfants, un équilibre de nos comptes sociaux. Bref, ce ne sera pas de l'argent dépensé en vain.

Ensuite, la qualité, c'est bien entendu un élément de compétitivité-cout! Si l'on produit de bons produits du premier coup, évidemment, le cout global des produits conformes va baisser. La qualité ne se limite pas à la valeur que le client trouve dans le produit, mais elle englobe aussi les manières de faire.

Enfin, troisième point, il est facile de demander aux ingénieurs d'être bons et aux ouvriers d'être excellents. Mais quand donc allez-vous demander aux dirigeants d'entreprise d'être, eux aussi, bons ou même, pourquoi pas, excellents ? Quand les entreprises mettent dans leurs poubelles entre 10 et 30 % de leur chiffre d'affaire, simplement parce que les comités de direction prennent de mauvaises décisions (ou ne prennent pas de décisions, ce qui revient presque au même), n'y aurait-il pas là un gigantesque réservoir de compétitivité ?

Quant au journaliste et aux autres invités qui laissent passer de telles énormités sans réagir... no further comment.

H