jeudi 21 novembre 2013

Le bal des casse-pieds - 2

Cet après-midi je suis au bureau. Et donc le téléphone sonne. Cette fois-ci, c'est l'Institut Ipsos qui me demande 6 minutes de mon temps pour un sondage sur la finance. Allons-y, pour une fois.

Première question sur mon âge : j'ai bon, on passe à la deuxième : "dans quelle tranche se situe le montant de votre épargne, qui comprend les comptes courant, les livrets A, les plans d'épargne en actions, mais qui ne comprend pas les biens immobiliers : moins de 100 000 €, entre 100 et 200 000 euros, plus de 200 000 euros ?" Je réponds honnêtement : "Moins de 100 000 euros". "Le sondage est à présent terminé, au revoir monsieur".

Je viens de me faire traiter de pauvre ! Et cette dame n'a pas pris de gants ! (bon, je reconnais que c'est probablement son guide d'entretien qui est rédigé comme ça. Elle n'y est pas pour grand-chose. Mais tout de même !)

Et dire que l'on nous rebat les oreilles avec des considérations sur les impôts qui étranglent les contribuables, sur la TVA qui va nous ruiner, qui va faire que les gens ne vont plus acheter (la TVA standard augmente en effet de 0.4%, ce qui représente une augmentation de 3.30 € pour un achat de 1000 €. Ce chiffre vous perturbe ? C'est pourtant simple : 836.12 € HT + 19.6% = 836.12 + 163.88 = 1000.00 € TTC, alors que 836.12 € HT + 20% = 836.12 + 167.22 = 1003.30 € TTC.)

La France donc serait en voie de paupérisation avancée, mais lorsqu'un institut de sondage souhaite parler finance à des particuliers, son échantillon doit avoir un bas de laine supérieur à 100 k€ ? Il doit donc rester quelques personnes aisées ?

La fois précédente, j'avais eu au bout du fil un monsieur qui voulait parler me présenter une mutuelle de santé. Je l'ai interrompu lorsqu'il m'a affirmé "Ce n'est donc pas du démarchage à domicile, c'est de l'information." Je crois que je lui ai reproché de de moquer de moi, avant de raccrocher. Une fois encore, drôle de manière de témoigner du respect à son client...

H

mercredi 6 novembre 2013

Le bal des casse-pieds

J’exerce une activité professionnelle qui m'amène à me déplacer chez mes clients, et qui me permet également de travailler depuis chez moi. Cette dernière option présente de nombreux avantages : un code vestimentaire plus relâché, une musique de fond à ma guise, une cantine excellente ... Mais il y a aussi des inconvénients. Vous êtes harcelés par les vendeurs de fenêtres, les offreurs de repas gastronomiques pour retraités, les démarcheurs en assurance complémentaires santé... Pas une journée sans appel - parfois sur mes deux lignes téléphoniques à la même seconde !

Aujourd'hui, comme hier, comme la semaine dernière, c'est LIBRE TELECOM (code acteur à l'ARCEP : LITE, créé le 7 août 2013). Je ne sais pas comment ils font pour être aussi pénibles, mais je sais qu'ils sont très mauvais en relation clients. En effet, dès leur premier contact avec les prospects, ils commencent par mentir. Je passe sur les prénoms francisés des téléconseillers dont l'accent rend le montage improbable, pour insister sur l'accroche. "Je vous appelle pour activer votre réduction téléphonique". Le verbe "activer" laisse entendre que nous sommes déjà en affaires, qu'il y a une option de mon contrat que je n'ai pas activée, ou quelque chose de cette sorte.

Il n'en est rien - bien entendu. C'est un réalité un opérateur concurrent de celui avec lequel je suis en contrat, qui, une fois que j'aurai signé avec lui, me promet un tarif défiant toute concurrence ("1 centime la minute, contre 10 centimes la minute avec orange, monsieur". Mais comment savent-ils si j'ai un abonnement avec un forfait ou pas ? Mystère ? Non en fait, ils ne le savent pas, bien entendu. Nouveau mensonge !).

En France, une seule entreprise s'appelle LIBRE TELECOM, elle est domiciliée dans un centre d'affaires à Merignac. Son gérant gère aussi un café à Bordeaux, dont les comptes 2010 ne sont pas florissants. Je ne sais pas s'il s'agit des mêmes personnes, puisque le code APE est celui du commerce de détail, ce qui ne correspond pas à une activité d'opérateur téléphonique. J'ai demandé avec insistance à la pauvre dame au bout du fil de me passer son superviseur, puis le directeur de la plate-forme - ce qu'elle a refusé de faire. Je lui ai demandé ensuite avec insistance (et probablement une certaine dose d'énervement) de faire en sorte que je ne sois plus jamais rappelé. On verra si elle peut le faire.

Comment peut-on imaginer créer quoi que ce soit de durable sur des bases aussi malsaines ? Si comme moi vous pensez que c'est impossible, alors la seule conclusion que l'on doit en tirer est : "il s'agit de personnes avec une éthique réglée à un niveau très bas, qui ne reculent devant aucun artifice pour générer de l'argent". Votre mère serait-elle fière de vous ?

H