vendredi 28 février 2014

Honte sur nous !

On estime qu'en France, en 2014, 30% de la population est "à mobilité réduite" : personnes âgées, enfants en bas âge, et handicapés.

Le 30 juin 1975, la Loi 75-534 "d'orientation en faveur des personnes handicapées" disposait déjà que les espaces publics devaient être accessibles aux personnes handicapées. 25 ans plus tard, la Loi 2000-1208 du 13 décembre 2000 modifie légèrement l'article 49 du Code de l'Urbanisme, mais on reste dans le principe : les handicapés doivent pouvoir accéder à l'espace public.

En 2005, les choses n'ont pas beaucoup bougé, alors la Loi 2005-102 sur l'égalité des chances, un grand chantier de Jacques Chirac, mené à bien par Lionel Jospin), dans son article 41 prévoit que "les établissements recevant du public existants devront répondre à ces exigences, dans un délai (... n'excédant pas ...) dix ans à compter de la date de publication". Comme cette Loi a été publiée le 12 février 2005, le Conseil d'État a fixé la limite au 1er janvier 2015.

L'Arrêté du 21 mars 2007 rappelle cette date limite du 1er janvier 2015.

Nous avons trop de règles, entend-on régulièrement. Ce sont des entraves inacceptables. Supprimons-les... Mais pour avoir besoin de les supprimer, encore faudrait-il les appliquer, ou les faire appliquer ! Le retard pris dans l'application de cette loi de 1975 (trente-neuf ans ! ) ou même de la Loi de 2005 est tel que, le 26 février 2014, un simple communiqué de presse du 1er Ministre annonce le report de la date du 1er janvier 2015:
  • Pour les Établissements Recevant du Public de 5ème catégorie (80% du cadre bâti), le report pourra atteindre 3 ans
  • Pour "les patrimoines plus importants et/ou plus complexes" (?), ce report pourra aller jusqu'à 6 ou 9 ans

Dans 9 ans, il fera jour. Et les mauvaises volontés ne seront (probablement) toujours pas sanctionnées.

Il y avait là pourtant une opportunité excellente, avec un projet ayant fait l'unanimité en période de cohabitation :
  • un projet fédérateur et apolitique
  • un exemple donné de rigueur et de continuité de l'action publique
  • qui fait œuvre de justice sociale
  • qui donne de l'activité au secteur de la construction : moins de chômage, moins de déficit de l'Unedic
  • qui fait rentrer de la TVA dans les caisses de l'État
  • qui fait rentrer aussi des impôts sur le revenu dans les mêmes caisses du même État

Quel gâchis !

H.

jeudi 13 février 2014

Maladresse, ou univers parallèles ?

Ce jeudi, je suis à Grenoble, j'attends le train pour Lyon. La ligne TER Lyon-Grenoble possède une très mauvaise image, avec des retards jugés beaucoup trop fréquents par les utilisateurs.

Justement, une annonce "Mesdames et messieurs, en raison de la panne d'un train en gare de Rives, le TER numéro ... est maintenu à quai". Rapidement, ce TER "est supprimé". Puis les trains pour Lyon sont annoncés avec "un retard indéterminé". Les quais prévus sont effacés; le public retourne en salle d'attente.

Pour rompre le silence, un nouveau message (je cite de mémoire, les mots sont peut-être un peu différents) "mesdames et messieurs, pour assurer votre sécurité, nous vous informons que vous devez monter à bord du train deux minutes avant son départ".

Mon train a déjà plus de 20 minutes de retard, et il n'est toujours pas annoncé ! J'aimerais bien monter à bord deux minutes avant son départ ! Et je suis loin d'être le seul !

Comment peut-on ne pas penser au voyageur qui subit ces retards à répétition ? comment peut-on ne pas penser que cet humour pourrait ne pas être apprécié ?

Est-ce de la maladresse, ou tout simplement une indifférence absolue, totale et définitive ? (j'ai lu quelque part que pour appuyer une idée, il fallait l'illustrer 3 fois de suite). En tout cas, j'espère qu'il n'y avait pas de provocation, car ce serait minable, stupide et inélégant (je recommence!). Les agents vivent dans le même monde que les voyageurs, n'est-ce pas ?

Tiens, une idée ! Regardons les statistiques sur le site dédié de notre bonne vieille SNCF. Amusant, si on entre "ponctualité" dans le champ de recherches, on obtient la désespérante réponse "Nous sommes désolés, aucun résultat ne correspond à votre requête". Ah bon ? H

Nous sommes finalement parti, nous avons stationné dans une gare sans arrêt pour laisser passer un train plus pressé que nous, semble-t-il. Bilan: pas loin de 35 minutes de retard, ce qui fait beaucoup pour moins de 100 km...