samedi 25 octobre 2014

économie : encore et toujours les mêmes visions stupides

Je lis ce matin un article sur le site orange.fr, qui reprend une information de l'AFP, et qui parle d'Amazon, le géant de la vente en ligne.

Chez Amazon, nous explique-t-on, rien ne va plus : une perte annoncée de 437 millions de dollars au 3ème trimestre; le cours de l'action a chuté de 30% depuis "le record historique de janvier" 2014; la croissance stagne à 7%, là où elle atteignait encore il y a peu les 20%. La faute, semble-t-il, à des investissements hors du cœur de métier, qui agacent les investisseurs.

Je vais citer ici le passage qui me fait sursauter : "La goutte d'eau qui semble avoir fait déborder le vase, c'est le Fire Phone. Lancé cet été, ce premier téléphone d'Amazon n'a pas trouvé son public et des stocks importants lui sont restés sur les bras, occasionnant une lourde charge trimestrielle."

Résumons :
  • Une entreprise a vu son cours de bourse atteindre un sommet, mais les analystes s'étonnent que le sommet ne soit pas dépassé encore et toujours. Ma vision du sommet, c'est qu'après, on descend. C'est d'ailleurs prévu par la théorie économique de base, vous savez bien : le marché qui s'auto-régule, la concurrence salvatrice qui fait descendre les prix, qui rogne les ailes du puissant dès lors que sa position éveille les appétits. Donc, la surprise est-elle de mise, chez les professionnels donneurs de leçon ?
  • Une entreprise a une croissance de 7%, telle une économie en voie de développement, là où les États peinent à dépasser les 2%, et on lui en tient rigueur? Comment ces analystes, ou ces investisseurs, feraient-ils, pour atteindre les objectifs qu'ils fixent?
  • Une entreprise lance un produit nouveau, qui implique des développements longs, une industrialisation, et on regarde le résultat au bout d'un trimestre? Un trimestre, c'est à peine le temps qu'il faut pour stabiliser une ligne de fabrication ! Je reconnais que la fabrication se fait sur des lignes en Asie, lesquelles fonctionnent depuis longtemps. Mais attendre un résultat au bout de 3 mois ! Sauf à posséder une boule de cristal en bon état, il est impossible de garantir qu'un lancement sera un succès en quelques semaines...
Bien entendu, chacun peut penser ce qu'il veut du modèle Amazon, de ses pratiques vis à vis du paiement de l’impôt, de l'impact de sa croissance sur le devenir des "petits".

À côté de cela, pas grand monde pour commenter les "stress tests" que les banques ont subi. Ceux réalisés en 2011 n'étaient pas sérieux, parait-il, ceux de 2014 sont forcément bien meilleurs. Vous êtes priés d'avoir confiance, et d'y croire! Pas grand monde pour s'interroger sur la structure du capital des banques : 3% vient des actionnaires (des propriétaires) et 97% vient des emprunts que les banques se consentent entre elles. En d'autres termes, quand une banque risque 100, elle peut perdre au maximum 3, et faire perdre 97 aux autres... À mon avis, si les actionnaires des banques jouaient leur argent, ces dernières agiraient avec une prudence infinie.

Mais je ne suis pas économiste...

H

mardi 14 octobre 2014

Compétitivité, encore et toujours

Ce matin, j'écoutais le 7/9 de France Inter. L'invité politique est Alain Juppé, venu nous annoncer son optimisme, au vu de sondages récents. Et à un moment, il annonce qu'il sait ce qu'il faut faire pour aider les entreprises françaises. C'est, je le reconnais, une annonce d'importance, puisque tout ce qui est fait depuis des années n'a pas réussi à montrer son efficacité. J'écoute donc attentivement.

"Il faut", dit-il donc en substance (je ne cite pas, allez donc ré-écouter l'interview), "baisser les charges sur les salaires, revoir le temps de travail, revoir le Code du Travail, garantir un prix de l'énergie bas, diminuer les impôts et revoir la formation puisque les entreprises ne trouvent pas de bons candidats alors que des diplômés ne trouvent pas de travail". Eh bien, cela valait le coup d'attendre. Une superbe vision comptable du problème. La même que celle de tous les autres politiques, tous les journalistes et chroniqueurs économiques, tous les grands patrons d'entreprise.

Bref, rien de neuf. Rien que l'on ne connaisse déjà. Ces méthodes ont été essayées, elles ne donnent que des résultats très insuffisants. "Si les entreprises tournent mal, c'est la faute du contexte, c'est la faute de l'environnement, c'est la faute des contraintes extérieures" : excuses pitoyables. Ce ne serait jamais de la responsabilité du chef d'entreprise, du système qu'il a mis en place, ou qu'il a laissé mettre en place, ou qu'il n'a pas su modifier ? Pour W. Edwards Deming, 94% des décisions permettant d'améliorer le fonctionnement des entreprises sont du ressort de la direction.

94%... L'action n°1 à entreprendre, sans délai, est la formation de nos élites dirigeantes.

H

samedi 11 octobre 2014

La géographie

"Ceux qui font l'histoire défont la géographie". Je ne sais plus qui a dit ça (ou à qui on attribue ça), mais l'expression fait référence aux grands conquérants, les Alexandre le Grand, Jules César, ou même Napoléon.

J'ai reçu un courriel d'une compagnie aérienne. Le métier des compagnies aériennes, c'est de transporter des individus ou des marchandises d'un point A à un point B. On peut donc s'attendre à ce qu'une compétence de base soit la connaissance de la géographie.

Voici l'image qui accompagne le courriel :

Rien ne vous choque ? Tous ceux qui sont allée à Prague, en république Tchèque (et même pour certains, en Tchécoslovaque, c'est dire si je connais des anciens), tous, donc, m'en ont vanté la beauté. J'envisage donc de m'y rendre. Et comme je dispose d'un certain nombre de miles (de points pour bénéficier de voyages gratuits), j'envisage de m'y rendre avec cette compagnie aérienne.

Mais voilà : faut-il que je prenne un billet à destination de Vienne, en Autriche ?

Bon, vous me direz, "ce n'est pas comme si cette entreprise voulait redorer son image"...

H