jeudi 29 novembre 2018

Dispositifs médicaux

Mardi soir (le 26 novembre 2018), nouvelle émission "Cash Investigation" sur France 2. @EliseLucet présente les résultats d'une vaste enquête menée par des journalistes de multiples pays, sur les dispositifs médicaux. Pour faire court, il s'agit de démontrer que les états - et singulièrement l'État français - n'exercent qu'un contrôle minimum sur le marché des dispositifs médicaux, ces produits qui participent au maintien ou à l'amélioration de la santé.

Ce n'est pas une nouvelle ! Depuis des années, lorsque je parle de norme ISO 13485, celle qui permet aux fabricants de dispositifs médicaux de justifier de leur marquage CE, j'insiste sur le fait que tout le système, fondé sur une certification délivrée par un organisme privé, repose sur la bonne foi, ou l'éthique, de tous les acteurs. Et l'exemple le plus parlant, c'est celui de PIP, affaire dont j'ai déjà parlé, en 2013, et en 2017. Lorsque le patron d'une entreprise décide de tricher, l'auditeur n'a à peu près aucune possibilité rendre compte.

Pour réguler le marché des dispositifs médicaux, il faut redonner à la puissance publique les moyens d'inspecter, et de sanctionner. Bien entendu, cela passe par l'allocation de moyens. Et donc de la dépense publique.

Pas sûr que cela rejoigne les aspirations des citoyens d'aujourd'hui...


H

lundi 19 novembre 2018

Unité !

Notre vie quotidienne est immergée dans les unités. Sur la balance de la salle de bains, ce sont les kilogrammes; sur notre montre (ou notre téléphone portable, les secondes, les minutes, les heures; au volant de notre voiture (et sur les radars de la maréchaussée), les kilomètres par heure; quand nous passons à la pompe à essence, les litres; ...

Ces unités sont assez anciennes, elles ont été modifiées à de multiples reprises. Et on était habitués à les savoir communes à tout le monde, scientifique et économique. Seul le kilogramme, défini à partir d'un "prototype" en alliage de platine et d'iridium posait des problèmes, puisque ce prototype maigrissait doucement (quelques dizaines de microgrammes tout de même) depuis 150 ans. Mais comme c'était l'étalon, il ne pouvait - par définition - pas varier de masse. Ce sont toutes les autres masses qui devaient, en contrepartie, grossir.

Et puis, il y a d'autres unités, moins facile à visualiser : les décibels pour mesurer l'intensité sonore, ou les Watts par mètre qui mesurent le "débit d'absorption spécifique" de nos téléphones portables.

La semaine dernière, du 13 au 16 novembre 2018, des scientifiques de tous les pays se sont réunis en conférence, et ont adopté de nouvelles définitions pour les 7 unités de mesure fondamentales. On a notamment :
  • Le kilogramme, symbole kg, est défini en prenant la valeur numérique fixée de la constante de Planck, h, égale à 6,626 070 15 × 10–34 lorsqu’elle est exprimée en J s, unité égale à kg m2 s–1, le mètre et la seconde étant définis en fonction de c et ∆νCs.
  • L’ampère, symbole A, est l’unité de courant électrique du SI. Il est défini en prenant la valeur numérique fixée de la charge élémentaire, e, égale à 1,602 176 634 × 10–19 lorsqu’elle est exprimée en C, unité égale à A s, la seconde étant définie en fonction de ∆νCs.

Les unités sont donc (seront donc à compter du 20 mai 2019)
  1. dépendantes les unes des autres : pour définir le kg, on a besoin de la vitesse de la lumière et de la seconde, pour définir l'ampère on a besoin de la seconde, etc.
  2. quantiques... Elles nécessitent de connaître les constantes d'Avogadro, de Planck, de Boltzmann et la charge élémentaire de l'électron.

Bon, ça ne rendra pas mon régime plus facile, mais je vais regarder ma balance d'un autre œil...