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lundi 12 juin 2023

Parfois, on se demande ...

Je reçois régulièrement des offres d'emploi, qu'un réseau dit social m'envoie. Aujourd'hui, l'annonce est gratinée.

Il s'agit d'un recrutement pour un "établissement public local" créé en 2022 (mais qui existait sous une autre forme auparavant). Son titre : Responsable de la conformité et de la qualité interne. Déjà, je flaire le problème. Le contrôle interne, c'est une notion comptable (il s'agit de vérifier que l'argent ne s'évapore pas des comptes officiels). Donc l'expression "qualité interne" me laisse penser que l'on ne parle pas de la qualité telle que je la connais.

Les missions ensuite :


Contribuer à l'efficacité, faire du reporting à la DG, améliorer les processus, s'assurer du respect des procédures, faire de l'analyse des risques, faire entrer la structure dans une démarche qualité... Cela ressemble tout de même à un poste de responsable QSE.

La rubrique activités conforte cette idée - on y parle même d'une démarche RSE.

Mais les choses se gâtent ensuite :


Une formation de juriste. Pourquoi pas. Mais alors, il ne faudra pas se demander ensuite pourquoi ça ne fonctionne pas.

H.

jeudi 21 février 2019

W. Edwards DEMING et Laurent WAUQIUEZ sont dans un bateau...

La Région Auvergne-Rhône-Alpes serait, selon son président, "la mieux gérée de France". Pour preuve, les 300 millions d'euros de crédits de fonctionnement qui n'ont pas été dépensés depuis la création de cette nouvelle entité, en 2017. 300 millions d'euros, c'est une sacré somme. On devrait pouvoir s'en réjouir.

Oui, si les missions restent assurées. Et c'est là que le bât blesse. Le budget de fonctionnement est un terme vague que l'on a tendance à traduire comme étant les dépenses sur les salaires, l'éclairage, les frais de restauration, l'entretien des locaux... C'est vrai, il y a tout ça. Mais la comptabilité publique fait entrer les dépenses liées à la formation professionnelle dans le budget de fonctionnement. La moitié des 300 millions d'euros économisés l'ont été sur les dépenses en formation professionnelle continue, y compris celles liées aux formations des demandeurs d'emploi. Or il semble que l'inadéquation entre les compétences des chômeurs et les postes à pourvoir soit un frein réel au retour à l'emploi.

Les économies sont donc réalisées au détriment d'une mission d'intérêt public. Entre 2017 et 2018, le nombre d'entrées en formation en région AURA a diminué de 56%, et même de 64% pour les publics les plus en difficultés. C'est une rupture brutale par rapport à ce qui se passait sur le territoire depuis de nombreuses années.

Les conséquences sont triples :
  • les comptes de la Région se portent mieux
  • les publics en difficultés sont toujours en difficultés
  • les centres de formation ayant une trésorerie insuffisante vont disparaître (voir par exemple le cas du CNAM de Saint-Etienne)

Le dernier point est un vrai souci : si on attend que les structures à même d'assurer les formations disparaissent, sur qui pourra-t-on s'appuyer le jour où la politique changera ? Sur quel fournisseur s'appuyer quand on a laissé mourir le dernier ?

Edwards DEMING citait comme maladie mortelle pour les entreprises, la focalisation sur les profits à court terme. Il semble que ce soit valable aussi pour les collectivités.

Edwards DEMING citait aussi les 14 points essentiels pour le succès des entreprises. Parmi ceux-ci, on trouve :
  • gardez le cap
  • formez en permanence
  • instituez un programme de développement personnel

Il semble qu'une collectivité puisse aller à l'encontre de la performance de ses administrés. C'est navrant.

La question n'est pas de savoir si les formations étaient inadaptées, de mauvaise qualité ou trop couteuses : les remplacer par de meilleures formations aurait été un acte de saine gestion. Le problème ici est que les formations sont supprimées.

La question est : quel sera le cout à moyen terme de ces économies à court terme ?

Comme souvent, on ne le mesurera pas...

H

samedi 20 octobre 2018

Pour un réveil écologique

À l'attention des étudiantes et étudiants qui parcourent ces pages : allez lire, et pourquoi pas signer, le manifeste étudiant pour un réveil écologique.

Il suffit de suivre ce lien.

Je ne suis plus étudiant, sinon j'aurais signé des deux mains.

H

mercredi 22 août 2018

processus

L'approche processus est un des 7 principes fondamentaux de la qualité. Comme c'est aussi un outil assez mal compris, j'ai écrit un dossier sur le sujet que vous lirez en suivant ce lien.

N'hésitez pas à me dire si vous le trouvez clair...

H

vendredi 19 janvier 2018

Mon classement Lactalis : le palmarès bouge !

Bienvenue à M. Mélanchon, grâce à cette fine analyse de l' "affaire Lactalis" : "Ça se paye de détruire l'Etat, ça se paye cher", ajoutant "C'est [Bruno Le Maire], quand il était ministre d'autre chose dans un autre gouvernement qui a supprimé des centaines de postes de contrôleurs". "Si vous ne contrôlez pas, ne vous étonnez pas qu'il y ait des problèmes".

Monsieur le député, ex-sénateur, ex-ministre, j'ai bien peur que vous n'ayez dépassé les limites de vos compétences - qui sont probablement très étendues. Mais elle restent insuffisante en matière de maîtrise de l'hygiène alimentaire.

Les contrôleurs, à eux seuls, auraient donc plus de pouvoir que les statistiques ? Malheureusement, uUn niveau de contamination aussi faible, les contrôleurs, publics ou privés, ne peuvent pas le voir avec les méthodes traditionnelles.

Mais ce qui me choque le plus, monsieur le député, c'est le parti pris que vous avez, consistant à considérer que, si l'on est riche, alors nécessairement on n'a pas de morale. Le patron du groupe Lactalis est riche (plus que vous, plus que moi), et sa richesse s'appuie (au moins en partie) sur la répartition très inégale des profits avec les éleveurs laitiers. Pour cela, d'accord, on peut suspecter une morale défaillante. Mais je pense qu'aujourd'hui rien ne permet d'affirmer que les fabricants avaient connaissance de la contamination des lots commercialisés. Encore une fois, parce que le niveau de contamination semble très faible.

Et je ne pense pas que la décision de commercialiser sciemment un ou plusieurs lots reconnus comme contaminés serait remontée jusqu'à lui. C'est en tout cas ce que je connais du fonctionnement des grands groupes. Il y aurait au moins eu un directeur sur le parcours menant du labo découvrant la contamination jusqu'au sommet de l'organigramme du groupe pour bloquer l'information. Car ce genre d'information fait courir un risque trop important de passer pour un incompétent.

En résumé, ce n'est pas parce que tout le monde est appelé à donner son avis qu'il faut en rajouter.

Ou alors, il faut amener une véritable information.

H

lundi 9 octobre 2017

"C'est une ânerie" (le Ministre)

Ce matin, alors que j'arrive chez un client, j'écoute France Inter, qui a un invité de marque : Bruno Le Maire, ministre de l'économie. Il est interrogé sur la politique fiscale française, et déclare "Je ne crois pas un instant à la théorie du ruissellement de l'argent, du ruissellement de la fortune, du ruissellement des riches. C'est une ânerie." Cette affirmation me fait plaisir, car de mon côté, je n'y crois pas non plus. Les très très riches vont faire ruisseler leur argent dans des paradis fiscaux, ou vont s'entre-échanger leurs jets privés, leurs appartements ou leurs hôtels, leurs œuvres d'art et leurs montres extravagantes. L'ouvrier local ne verra jamais la couleur de quoi que ce soit. L'état, un peu, puisque les voitures de grosse cylindrée vont consommer du carburant et générer de la TIPP, et les producteurs de champagne aussi.

Mais plus tard, ça se gâte. Je vous recommande d'écouter le replay, entre 03:06 et 03:37. Vous y entendrez ceci : "Le choix que nous faisons, c'est de réinjecter plus de capital dans l'économie française qui a besoin de mieux se financer. Quand vous regardez la situation économique française, c'est très simple : nous avons des entreprises qui ont du mal à se financer. Qui ne sont pas assez profitables. Et comme elles ne sont pas assez profitables, au lieu d'investir, d'innover, elles ne peuvent pas. Elles n'ont pas l'argent pour acheter un robot, pour se digitaliser, pour se moderniser, pour améliorer la qualité de leurs produits. On le sait tous, que nous avons un problème d'offre, que nos produits ne sont pas forcément aux meilleurs standards, et ne tiennent pas compte suffisamment des exigences de compétitivité."

Et bien, Monsieur le Ministre, et avec tout le respect que je vous dois, vous venez de proférer une autre ânerie (voire deux, puisque je ne vois pas le rapport entre ne pas pouvoir se financer et ne pas être profitable : les deux choses me semblent indépendantes, mais bon, je vous fais confiance)

Que certaines entreprises n'aient pas assez de réserves pour investir dans un nouvel outil de production qui leur permettrait une diversification, pour changer de technologie ou pour augmenter considérablement leurs capacités de production, je l'admets volontiers. Que la réponse à ce problème soit une plus grande disponibilité de capitaux que des propriétaires pourraient investir, je veux bien le croire aussi.

Mais lier les problèmes qualité des entreprises au manque de capitaux, ou à une taxation trop importante des revenus du capital, c'est n'importe quoi. Vraiment. La qualité des produits n'est que rarement liée à l'investissement. Le plus souvent, elle est due à de mauvaises décisions. À l'emploi de personnes non formées. À la recherche du profit à court terme. À un management par objectifs qui oublie la cohérence du système pour insister sur de optimums locaux (l'acheteur par exemple va diminuer son budget achats et sera récompensé pour cela, quelles que puissent être les conséquences sur ses collègues de production).

Le problème de l'économie française, Monsieur le Ministre, c'est que tous les décideurs - dont vous faites partie depuis de nombreuses années - parlent de qualité sans avoir la moindre idée de ce que ce concept recouvre.

Et plus ça va, moins ça me fait rire.

H

jeudi 6 avril 2017

Travailleurs détachés, clause Molière et les Zetazini

L'industrie chimique a, depuis longtemps, identifié le fait que les accidents arrivaient surtout lorsque des personnes étrangères à une activité intervenaient sur une installation. Par étrangère, il faut comprendre étrangère à l'installation. Bien entendu, lorsque le travailleur ne parle pas la langue, ça complique les choses.

Alors, on utilise ce facteur de risque pour exclure les étrangers (comprendre : non-français) des chantiers publics en France. Sous le nom créatif de "Clause Molière". Bon, c'est oublier qu'une part non négligeable des francophones ne sont pas Français : selon l'Organisation Internationale de la Francophonie, pas moins de 274 millions de personnes parlent français dans le monde. Nous ne représentons donc qu'un quart du total.

Les États-Unis eux, emploient des étrangers hors des États-Unis. Et pour leur sécurité... ils leur parlent dans leur langue.

J'ai été épaté de voir le poster en créole haïtien
Il y a d'autres langues disponibles

J'aimerais voir la même chose à destination des locuteurs créole Français : SE LALWA !

H

jeudi 3 novembre 2016

Aller au devant des attentes du client

J'ai dormi à l'hôtel cette nuit. Bonne literie, peu de bruit malgré la proximité de la circulation, rien à dire. Mais le message d'accueil sur la page web qui s'affiche après connexion au réseau wifi est pour le moins amusante :
Ils s'engagent à satisfaire ... toute volonté que je pourrais exprimer ? Wahou ! ils ne savent pas à quoi ils s'attendent ! Voilà ce qu'on appelle de la satisfaction du client !

A moins qu'il ne s'agisse, plus prosaïquement, d'un manque de sérieux dans le travail ?

H

mercredi 5 octobre 2016

Les bras m'en tombent !

Le lecteur qui me connaitrait mal pourrait penser que j'ai une dent contre l'Éducation Nationale : il n'en est rien !

D'abord parce que mon dentiste risque de ne pas trouver la plaisanterie à son goût. Ensuite parce que je suis un produit de l'Éducation Nationale, que je lui ai confié mes enfants, et qu'ils y ont appris moult choses.

Mais là ! La photo est floue - je vous l'accorde. Mon contact au sein de cette administration qui fut qualifiée d'éléphantesque il y a quelques années n'a pas osé traverser la salle pour bénéficier d'une meilleure exposition.

Mais je crois que même s'il était net, ce schéma ne pourrait que contribuer à rendre flou le message véhiculé. Il s'agit de présenter une innovation majeure, que le monde entier va, à n'en pas douter, nous envier bientôt. Je veux parler du nouveau livret scolaire unique du CP à la troisième, cet "écosystème dense." Je rappelle que le mot écosystème se rapporte aux échanges entre des êtres vivants. Le livret scolaire serait-il devenu vivant ? Quel docteur Frankenstein s'est-il vu confier cette mission terrible ?

Sans rire, les gars ! Vous êtes payés pour ça ? Vous dépensez des sous en places de TGV pour que vos collègues viennent applaudir ? Et vous vous étonnez que l'on puisse y trouver matière à raillerie ?

Réveillez-vous ! (*)

H

(*) non, non, aucune allusion subliminale. Juste une injonction.

vendredi 30 septembre 2016

Interopérabilité

J'ai reçu récemment la photo ci-dessous, avec le défi suivant : identifier de quoi il est question. Je me suis pris au jeu.



















Même si je n'avais pas su que mon correspondant est inspecteur de l'éducation nationale, le logo en haut à gauche m'aurait renseigné. Donc, c'est un truc projeté lors d'un congrès, ou une réunion, d'inspecteurs. C'est déjà ça.

La DGESCO : facile, c'est la Direction Générale de l'Enseignement SCOlaire.

Les ENT, ce sont les Espaces Numériques de Travail.

La DNE : je sèche. Même le Site Internet du Ministère de l'Éducation Nationale, qui dispose pourtant d'une page dédiée aux sigles, sèche (il y en a pourtant pas moins de 91 qui commencent par la lettre D - la preuve en suivant ce lien). On va considérer qu'il s'agit d'une Direction quelconque.

La recherche du mot "transversalité", sur le même site, renvoie sur une page impressionnante, qui contient un lien vers un document de 32 pages, exposant les subtilités du S3IT, ou Schéma Stratégique des Systèmes et Technologies de l'Information et de la communication du Ministère de l'ÉN. Très joli, avec de belles couleurs, mais faisant le bilan en 2013 d'un programme 2011-2013. Quoi qu'il en soit, on apprend que c'est une sacré priorité : "Les priorités retenues dans le S3IT 2013 : neuf axes stratégiques déclinés en 17 programmes pluriannuels pour répondre à trois enjeux majeurs." 17 programmes, 9 axes stratégiques, 3 enjeux : pas étonnant qu'il faille une formation pour que les inspecteurs s'y retrouvent!

Parmi les axes stratégiques, il y a par exemple :

Pilotage-Décisionnel

Le développement des outils d'aide au pilotage et à la décision était déjà reconnu comme une des priorités du précédent schéma [*]. Dans un contexte où les transformations du cadre de gestion et les contraintes budgétaires sont de plus en plus prégnantes, il convient de poursuivre le développement d'un système d'information décisionnel performant répondant aux besoins de réactivité et de prévision.
Le SSID : un programme SI décisionnel en quatre volets pour répondre aux enjeux

* poursuivre la construction d'outils permettant de mesurer le suivi et l'aide au pilotage des dispositifs éducatifs
* concevoir et mettre en œuvre le volet décisionnel de siRHen et consolider les outils existants
* renforcer le pilotage financier au sein du ministère et à tous les niveaux de son organisation, centrale et déconcentrée, en maximisant les potentialités des nouveaux outils
* accroître la vision transversale en croisant différents indicateurs.


[*] Si je lis entre les lignes, et avec une vision déformée et critique : "C'était une priorité, mais comme nous n'avons pas fait assez, c'est donc encore une priorité".
Je crois que c'est le dernier volet qui décroche la palme de mon respect : "accroître la vision transversale en croisant différents indicateurs". Attention au strabisme !

Et je crois aussi que je n'ai pas réussi le défi. Je sais simplement que l'on parle informatique. Il faudra qu'un jour ou l'autre les espaces numériques de travail arrivent à travailler en bonne intelligence avec des programmes qui viendront d'ailleurs. Pour l'instant le DG machin et la DN truc y travaillent. Et on a bon espoir.

Je sais également que celui qui parle d'informatique ne sait pas accorder le féminin. Qu'en pense sa ministre ?

H

mardi 20 septembre 2016

Je crois que j'ai fait une boulette !

Aujourd'hui, j'étais dans un centre de formation dans lequel j'interviens régulièrement. Un des permanents me présente une de ses nouvelles collègues, chargée des formations en management. Quand je lui dis que j'interviens sur les hématiques de la qualité, elle répond "donc, nous n'allons pas travailler ensemble". "Comment ?" m'exclame-je (j'aime beaucoup cette expression) "mais au contraire, la qualité ce n'est que du management. La qualité, c'est la planification, l'organisation, pour bien travailler" (je suis volontiers enthousiaste, quand je défends mon domaine). "On peut en discuter", répond-elle.

Je crains que l'air un peu pincé qu'elle a eu en disant cela ne signifie l'exact contraire. Mais je conserverai cet enthousiasme, je recommencerai mon travail de sape, et un jour, les écoles de management intégreront des modules sur le management avec les outils de la qualité, comme l'approche processus par exemple.

La seule question est : est-ce que ce sera avant, ou après mon départ en retraite ?

H

lundi 6 juin 2016

Où va-t-on ?

J'ai reçu un courriel en début d'après-midi. Un organisme de formation ayant pignon sur rue (il y en a un certain nombre) me demandait s'il me serait possible d'organiser et de dispenser un module de formation à la Norme ISO 17025 (celle qui traite de la compétence des laboratoires d'étalonnage et d'essais). Le client final est une entreprise fort connue, dont certains produits comportent des fonctions de sécurité. Rien d'étonnant à ce que leur(s) laboratoire(s) soient accrédités par le Cofrac.

Ce qui est plus étonnant c'est que cette demande (je me répète, reçue aujourd'hui 6 juin 2016) devait être honorée avant lundi prochain, 13 juin. Pourquoi ce délai aussi serré ? Parce que l'évaluation du laboratoire est planifiée pour le mardi 14, et que le formation doit avoir lieu avant.

Heureusement pour moi, mon agenda est plein à craquer, et je ne peux pas réaliser cette action. Mais même sans cela, je crois que j'aurais décliné. Organiser en catastrophe une formation pour le personnel du laboratoire, cela ressemble trop à la course à l’échalote d'un responsable qui ne souhaite qu'obtenir un papier tamponné (l'attestation de présence à la formation) - et certainement pas la compétence de ses salariés.

Quand donc les managers accepteront-ils l'idée que pour bien faire son travail, c'est à dire pour contribuer efficacement à la création de valeur, il faut des compétences réelles. Et que celles-ci ne peuvent en aucun cas s'obtenir la veille de la visite des évaluateurs ?

Plus ça va, et plus le monde qui m'entoure me semble marcher sur la tête.

H

vendredi 27 mai 2016

Un étudiant courageux

Il se trouve que je donne des cours à des étudiants en Licence Professionnelle "Maintenance" en alternance. Je leur ai demandé de travailler, en groupes de 2 ou 3, sur des outils d'amélioration continue. L'un des groupes a choisi le SMED.

Pour les non-initiés, le SMED (pour Single-Minute Exchange of Die) est une démarche visant à réduire les temps de changements d'outils, ou de formats, à une durée se comptant en "single-minute, ou un nombre de minutes inférieur à 10.. En pratique, il s'agit de diminuer de manière significative les durées de changement. Les rois du SMED sont les écuries de Formule 1, qui changent 4 roues d'une voiture en moins de 5 secondes. Dans l'industrie pharmaceutique, si l'on passe d'une ligne de synthèse à une nouvelle configuration en moins de 2 semaines, alors qu'il fallait 23 jours auparavant, on pourra tout de même dire que l'on a fait du SMED.

Comme le groupe souhaitait apporter plus que des éléments récupérés sur le Net, l'un des étudiants a demandé à son tuteur d'entreprise l'autorisation d'entamer un projet SMED réel. L'ayant obtenu, il a choisi de travailler sur une machine d'usinage, la machine en question étant saturée. Toute minute gagnée sur les changements d'outils est donc une minute de production vendable libérée.

Avec une approche très simple (et même, à la limite du simpliste - mais ce n'est pas un reproche, il s'est lancé seul), et un temps limité, il a réussi à récupérer 15 minutes productives sur les 25 minutes de changement initiales.

Il y a environ 6 changements par jour, soit 1 h 30 de récupérées chaque jour (production en 2 x 8). La machine génère 4000 € de chiffre d'affaires par heure.

Cet étudiant, de sa propre initiative, en travaillant sur une seule machine, vient de faire gagner 6000 € par jour à son entreprise.

Je ne sais pas ce que je ferai au prochain qui me répètera que la compétitivité des entreprise ne peut passer que par la diminution des charges salariales, ou par la limitation par la loi du montant des indemnités en cas de licenciement abusif.

Il y a des jours où je me dis que je devrais faire de la politique...

H

samedi 20 février 2016

Compétence (bis)

Je ne suis pas rapide pour mettre à jour ce blog, mais je me dois de faire une mise à jour sur le post précédent. La personne qui installe les rouleaux d'essuie-mains n'est pas formée, mais elle fait des efforts. Lundi dernier, au même endroit, les rouleaux avaient été installés d'une manière différente. Malheureusement, toujours inappropriée.

Le tissu étant bloqué, les utilisateurs ont brutalisé le système, ce qui a amené d'une part un rouleau de tissu déchiré, et d'autre part un dérouleur endommagé. Et je ne parle pas des sentiments de la pauvre dame (je le sais, je l'ai croisée, le premier soir, avant de savoir que c'était son premier soir) qui ne pourra que constater que l'abandon dont elle est victime de la part de son employeur a des répercussions néfastes chez le client, en plus de la fierté à laquelle ne peut pas prétendre.

Quel gâchis !

H

mercredi 16 décembre 2015

Compétence, attention et sécurité alimentaire

J'ai passé une nuit à l'hôtel. Cela m'arrive régulièrement, et ce n'est pas une information bouleversante. Je rentre du petit-déjeuner, et une grosse mouche, sur le jambon, a attiré mon attention. D'un geste de la main, je l'ai chassée, sous les yeux de la jeune femme qui s'occupait du buffet. Elle n'a pas eu un geste lorsque, 3 secondes plus tard, la mouche s'est reposée. Elle n'a posé aucune question lorsque j'ai pris la mouche en photo.


Je sais qu'il n'y a pas un risque mortel absolu et immédiat pour tous ceux qui vont consommer cette charcuterie. Mais cette absence de réflexe me semble symptomatique d'un système qui fonctionne mal. Et depuis longtemps. Parce que je ne suis pas le premier à la voir, cette petite bête.

Alors, bon appétit, et pensons à l'image que nous donnons de nous. A près de 190 euros pour un repas, une nuit et un petit déjeuner, même à Paris, le client peut avoir des exigences.

Non ?

H

mardi 16 juin 2015

Sushis - que de soucis !

Dimanche soir (14 juin 2015), reportage sur France 5 sur l'industrie du Sushi. J'ai eu la chance d'en manger au Japon, en France aussi. Je regarde. Le reportage est bien amené, tout n'est pas totalement nouveau, on se doute un peu que pour diminuer les couts, l'industrie va probablement utiliser des moyens assez classiques, du genre mettre plus de riz et moins de poisson, ou utiliser des poissons moins chers, ou des morceaux moins nobles. Mais ça se regarde bien.

Après 30 minutes, nous assistons à l'inspection d'un restaurant. L'inspectrice de la DDPP fait des remarques sur le lavabo (cassé depuis 5 jours), sur la poubelle, ouverte, sur les joints du frigo, pas propres, sur les rideaux, pas nettoyés, sur l'utilisation de plaques de polystyrène récupérées sur des caissettes de transport. Elle est dans son rôle, il n'y a rien à dire. Certes, elle pourrait avoir une charlotte, ça ne nuirait pas. Mais bon. "Ici plus qu'ailleurs, l'hygiène doit être irréprochable, car le poisson cru est sensible aux parasites et aux bactéries" nous dit la voix off. En plan moyen, l'inspectrice, qui va poser un thermomètre dans un poisson. "Dans le saumon. Puisque là, ça va être servi cru ?" demande-t-elle. Et là, stupeur : elle a manipulé du matériel souillé, elle ne porte pas de gants, elle manipule un thermomètre dont je vais supposer qu'il était stérile et transporté dans des conditions irréprochables, mais qu'elle vient à l'évidence de contaminer. Et elle l'enfonce entre deux morceaux de poisson, avant de refermer la vitrine, le temps que la température soit prise.


Mais comment peut-on donc ne pas se prémunir contre ce genre de dérapage. La caméra ne la filmait pas à son insu ? Sommes-nous là en présence d'une inspectrice désinvolte, ou d'une inspectrice dont les réflexes sont émoussés ? Le propriétaire du restaurant n'était pas irréprochable, loin de là. Mais s'il avait réagi de manière véhémente, il aurait été dans son rôle.

Que recommander au directeur de son service ? Des formations plus régulières ?

H

jeudi 11 juin 2015

La nécessaire maîtrise des langues étrangères

J'étais ce jeudi dans une institution française, réputée et accueillant de nombreux visiteurs chaque jour. Il y avait notamment un certain nombre de Japonais dans les couloirs.

À l'entrée du restaurant, une affiche annonçait "One furnished flat". J'ai mis du temps à comprendre. Il s'agit d'un plat garni (flat = l'adjectif plat, et furnished : livré avec des trucs dedans) ! Mais pour un anglophone, je pense que la meilleure approximation sera "un appartement meublé". Et pour un non-anglophone et non-francophone (pour un Japonais par exemple), je n'en ai pas la moindre idée...

Ce qui me surprend, ce n'est pas que l'affiche ait pu être écrite ainsi. Après tout, il n'est pas exigé de chacun de maîtriser l'anglais. Ce qui me surprend plus, c'est que personne n'ait remarqué cette approximation incompréhensible, et/ou que personne n'ait pris la moindre action pour la corriger.

Et le respect dû au client et aux partenaires, on en fait quoi ?

HB

PS : sur les outils en accès libre sur Internet, "plat garni", ça se traduit comment ? J'ai testé :
  • Sur Reverso.net : main course
  • Sur Google translation : main dish
  • sur Linguee : garnished dish
  • Bing traducteur : dish garnished
  • Linguatec : dish garnished
  • Voilà traduction : furnished dish
  • Systranet : furnished dish
  • online-translator : flat bedsit (en sachant que bedsit signifie "chambre meublée", et que flat peut se traduire par "appartement")
Pas terrible !

mardi 26 mai 2015

Empouvoirement

... ou empouvoirment (sans le "e"). Le mot m'épouvante. Je sais que c'est la traduction de l'anglais "empowerment", mais là, je bloque. C'est inélégant, laid, lourd (et un brin prétentieux.)

Le mot a fait son apparition dans les années 2000, pour traduire l'ensemble des actions qui permettent à un individu de prendre le pouvoir, dans la Société, dans son entreprise, dans son équipe. Il ne s'agit pas de coups de force ni de manipulation; mais de construire avec la personne les conditions de son évolution vers des niveaux de décision - de pouvoir - plus élevés que ceux qu'il ou elle fréquente.

Il est de la responsabilité des employeurs d'organiser cette évolution au sein des entreprises. Cela ne peut pas se faire sans que le responsable hiérarchique soit "dans la boucle". Et cela conduira nécessairement la personne "empouvoirée" (à barbarisme, barbarisme et demi !) à prendre une partie de l'autorité de ce supérieur. Sinon, à quoi bon la former ?

Alors, si en fait on ne faisait que parler de délégation bien comprise ? Pas la délégation-poubelle ("je n'ai ni envie ni le temps de faire ça, tu t'en occupes"), mais la véritable délégation, la transmission de l'autorité, de la responsabilité et des outils de pilotage qui vont avec. Et cela nécessite les compétences indispensables pour ne pas courir à l'échec.

Alors, un créatif pour trouver un mot moins hideux, ou on garde "délégation" ?

H

mercredi 20 mai 2015

knowledge management

Tout ministre de l'éducation (nationale ou pas, cela dépend des époques) qui se respecte doit laisser son nom à une réforme. C'est comme ça.

  • En 1975, la réforme HABY supprime la différence entre Collèges d'Enseignement Général et Collèges d'Enseignement Secondaire : il ne reste que des "collèges" (pour mémoire, le CES était celui qui garantissait la meilleure culture générale, le CEG étant plus "professionnel"). Ce collège "unique" ne fonctionne pas très bien, puisque tous les élèves ne sont pas destinés à suivre, après 16 ans, le même genre de parcours.
  • En 1982, c'est la réforme SAVARY, qui doit lutter contre l'échec scolaire, au travers notamment du travail des professeur en véritables équipes pédagogiques. Mais seuls les établissements volontaires s'y engagent... "L'école libre" est vent debout contre la réforme, la manifestation du 24 juin 2014 rassemble au moins 850 000 personnes (chiffres de la Préfecture de Police). La réforme est supprimée, le ministre démissionne (le 1er ministre d'alors aussi.)
  • 1984, c'est Jean-Pierre CHEVÈNEMENT qui, tout en insistant sur l'apprentissage des fondamentaux (la lecture !), redonne un peu de lustre à l'enseignement technique.
  • 1986, son successeur René MONORY modifie le recrutement des professeurs d'enseignement général de collège (PEGC), issus des CEG - disparus 11 ans plus tôt
  • 1989, la loi JOSPIN bouleverse en profondeur le système, chaque école, collège, lycée devant élaborer (et mettre en oeuvre) un "projet d'établissement", qui adapte au contexte local les objectifs nationaux (c'est le premier pas vers un système de management de la qualité !). C'est aussi la création des IUFM.
  • 1993, la Loi BAYROU vise à apporter de la justice, en cassant l'uniformité du collège ("le problème, ce n'est pas que le collège soit unique, c'est qu'il soit uniforme, donc injuste."). Les parcours des élèves sont individualisés, les élèves en difficulté seront aidés, les classes seront dédoublées, et les élèves qui le souhaitent pourront commencer l'initiation au latin dès la cinquième.
  • Je vais faire l'impasse sur les réformes ALLÈGRE, ROYAL, LANG, FERRY, FILLON, DARCOS, CHATEL, PEILLON... Chacune d'entre elle est supposée mettre un terme aux difficultés observées, à l'absence de résultats, à la dégringolade des résultats de la France dans les enquêtes internationales.
À chaque fois, tout le monde râle : enseignants, élèves, parents, opposition politique. Les grèves sont fréquentes, les manifestations aussi. Les journalistes nous expliquent doctement les pourquoi et les comment de chaque réforme. Puis on oublie, on accepte, et on attend la prochaine fois.

Les commentateurs ont d'ailleurs le jeu facile lorsque les concepteurs des programmes utilisent - probablement avec quelque raison - une novlangue jargonnante (le ballon qui devient "référentiel bondissant") qui, une fois diffusée largement devient imbécile, ridicule, prétentieuse. Reprise, déformée, elle alimentera le discours des opposants. A tort ou à raison. [Lorsque je donne un cours sur la métrologie, j'interdis d'utiliser le mot "précision", puisqu'il n'est pas défini dans le Vocabulaire International de la Métrologie. Je sais pourtant ce que le terme signifie, et je n'aimerais pas qu'on me caricature en censeur psycho-rigide interdisant au plus grand nombre d'utiliser des mots simples et connus !]

Mais jamais personne ne prend le temps (ou n'a l'idée ?) de nous expliquer comment font les autres pays francophones. Quand y commence-t-on l’apprentissage du grec, du latin, des langues vivantes ? Quelle est l'autonomie des chefs d'établissement ? Les apprentissages se font-ils de manière disciplinaire, ou pluri-disciplinaire ? Leurs résultats sont-ils meilleurs que les nôtres ? Si oui, a-t-on étudié leurs méthodes ? Que pourrions-nous en retirer ? Quand-est-ce qu'on s'y met ?

Je suis certain que ces analyses, ces comparaisons sont faites, que les cabinets ministériels en connaissent les conclusions.

Alors, pourquoi cela n'intéresse personne ? Serions nous plus versés dans la querelle que dans la recherche de solutions ?

H

samedi 11 avril 2015

Respect

Je suis consultant, et je donne des cours. Parmi les choses que je n'aime pas faire, c'est corriger des copies. Mais je les corrige tout de même. Et je fais un effort pour expliquer la note que j'attribue.

Le scan ci-dessous provient d'une copie corrigée en avril 2015 par un professeur de l'université de Lyon 3. Non seulement la note est de 3/5 (pas facile à lire !), non seulement il n'y a pas une seule indication que la copie a été lue (pas un mot, une marque en marge), mais les commentaires sont ... comment dire ... illisibles ? indéchiffrables ? incompréhensibles ?



C'est en revanche et à coup sûr un manque de respect absolu. Comment peut-on demander à des étudiants de faire des efforts lorsqu'on est soi-même aussi méprisant envers son propre travail ?

Cela restera un mystère.

H

PS : notre meilleure approximation : "Les ... globalement bien restituées. Revoir la problématique" Toute contribution sera accueillie avec gratitude.