samedi 18 février 2023

Qualité médiocre

Pour les étrennes, cette année, j'ai eu droit à une fuite dans le ballon d'eau chaude de mon appartement. Plic-plic-ploc, il faut faire quelque chose. Pas simple, comme projet. Appel à l'agence immobilière, qui mandate un plombier que j'appelle et qui me dit "pas besoin de venir expertiser, on change." Ah bon ? Et si ce n'était qu'un joint défectueux ? ou un simple tuyau à resserrer ? Non, non, envoyez-nous des photos, et on s'occupe du reste. J'envoie les photos et finalement, ils décident qu'il faut une expertise. Un technicien se déplace, regarde, confirme le changement.

Et on attend. Une, deux, trois, six semaines pour que la pièce soit disponible. C'est un échange standard, la pose devrait être rapide. Vendredi, 2 plombiers arrivent avec le ballon neuf. Voilà à quoi il ressemble:



Le truc est neuf. Et il y a près d'un centimètre d'écart entre les différents filetages, lesquels n'ont pas pas non plus des axes parallèles. Qu'est-ce que ça couterait à Chaffoteaux de travailler proprement ? Parce que si l'on regarde le plan (donc la promesse faite au client), c'est plus "carré" :

Les entreprises doivent écouter leurs clients, et accessoirement les satisfaire. Dans ma petite aventure, on a deux problèmes: le plombier qui sans se déplacer décide de ce qu'il faut faire, et le fournisseur qui travaille comme un sabot.

"Pas grave, m'a dit le technicien, on a l'habitude, on va redresser ça".

vendredi 10 février 2023

Les abeilles (suite)

Je suis sollicité aujourd'hui par pollinis.org, qui lance une pétition pour que la commission européenne donne l'accès (prévu par les textes) aux comptes-rendus des réunions du CoPAFF, le Standing Committee on Plants, Animals, Food and Feed (voir ici leur page sur le site europa.eu).

C'est notamment ce CoPAFF qui se prononce sur les pesticides utilisables, leur toxicité, etc. Mais il semble que les industriels de l'agrochimie y soient, sinon représentés officiellement, du moins entendus.



Une fois encore, les insectes pollinisateurs sont au moins aussi importants que les salariés de la filière sucrière.

jeudi 9 février 2023

Agriculture et maladie d'Alzheimer

La France va donc interdire l'utilisation des insecticides néonicotinoïdes. Et les planteurs de betteraves sucrières (assistés par quelques journalistes ou éditorialistes) hurlent à la mort. Le gouvernement / les écologistes / l'Europe / les bobos veulent la disparition de la filière sucrière française. Il serait impossible de cultiver la betterave sans que les semences ne soient enrobées de ces produits...

On pourrait se poser la question de cette filière sucrière, des ravages des boissons sucrées (je sais, j'y ai contribué pendant des années). On pourrait se poser la question de le filière bettravière (l'amidon n'étant qu'un polymère de glucose, tout féculent, toute céréale est une source potentielle de sucre. Ce ne sera pas du saccharose, mais ça sucrera tout de même).

Mais on pourrait aussi se poser deux questions supplémentaires :
  1. la monoculture d'abord : les parcelles de dizaines d'hectares d'un seul tenant, qui facilitent la propagation des insectes - dont on cherche ensuite à se débarasser...
  2. les néonicotinoïdes ensuite : Le premier d'entre eux (si l'on oublie l'utilisation des toiles imbibées de jus de cigarettes enroulées autour des troncs d'arbres fruitiers), a été commercialisé en 1991. Il s'agit (dixit Wikipedia), de l'imidaclopride, mis sur le marché en 1991. Alors, comment faisaient donc les producteurs d'il y a trente-cinq ans ? Les pères des agriculteurs d'aujourd'hui ont peut-être des éléments de réponse à apporter.


On pourrait enfin ajouter une dernière question : le sort d'une branche de l'industrie agro-alimentaire peut-il être mis en balance avec celui des insectes pollinisateurs, auxiliaires indispensables à la survie d'autres branches de la même industrie agro-alimentaire ?

vendredi 3 février 2023

Alimentation et climat

Très intéressant rapport publié par le Réseau Action Climat, qui traite de l'impact de la grande distribution dans le changement climatique. La méthodologie est détaillée et les résultats sont ... préoccupants. On peut bien entendu discuter à l'infini sur les critères choisis et les pondérations appliquées, mais la comparaison reste exploitable. Avec les échelles proposées, aucun réseau de distribution français n'atteint la moyenne. Il reste du travail à accomplir !

Téléchargez le document ici

Merci à Jean-François Huneau, chercheur à AgroParisTech de me l'avoir signalé.

Monsieur Asselin !

[NB : cet article, écrit le 24 janvier 2023 était resté à l'état de brouillon non publié. C'est réparé...]

7 h 48 ce 24 janvier , François Asselin, le patron de la Confédération de Petites et Moyennes Entreprises (CPME, autrefois CGPME), est invité sur France Inter. Il vient faire la promotion de la réforme des retraites (sujet d'importance en ce début d'année 2023).

"Augmenter les cotisations : très bien. On a un énorme problème de compétitivté dans notre pays. Lorsqu'on parle de réindustrialisation et que nous sommes en compétition, en concurrence avec d'autres pays, très proches de nous, hein, qui en matière de cout du travail sont plus compétitifs que nous, on va pas commencer à augmenter les cotisations. Nous sommes quand même le pays champion d'Europe des prélèvements fiscaux et sociaux. Augmenter les cotisations des salariés, certains syndicats y seraient" "3 ou 4 euros" intervient Léa Salamé "y seraient favorables" reprend-il. "Mais c'est du pouvoir d'achat immédiatement en moins."



Monsieur Asselin ... vous nous parlez du principe de réalité, et des problèmes qu'auraient les Français avec la vérité. Mais en ce domaine, vous paraissez être un expert ! La réalité de la ré-industrialisation, c'est avant tout celui de la sindustrialisation. Dans les années 1970, 1980, 1990, ce sont des patrons de grands groupes mais aussi de très nombreuses ETI et PME-PMI qui ont en toute indépendance décidé d'abandonner le territoire national pour implanter leurs usines au Maroc, en Tunisie, en Roumanie, en Pologne... Ce faisant, ils ont contribué activement :

  • à augmenter le nombre de chômeurs et les dépenses de l'ASSEDIC
  • à diminuer la masse salariale sur laquelle les cotisations retraite étaient prélevées
  • à augmenter le déficit de la balance commerciale, puisqu'il leur fallait dorénavant importer ce qu'autrefois ils produisaient localement


Ils ont également contribué à augmenter l'impact sur le climat, en augmentant les distances à parcourir par des milliers de camions (*)

Que proposez-vous, Monsieur Asselin, pour compenser ces décisions individuelles de chefs d'entreprise qui exècrent les contraintes, et raffolent des aides d'État ?

(*) Ne me parlez pas des camions qui font "le dernier kilomètre", lmorsque je circule sur l'autoroute, les plaques minéralogiques sont essentiellement LT (Lituanie), PL (Pologne), BG (Bulgarie), TR (Turquie), RO (Roumanie), SK (Slovaquie), E (Espagne), NL (Pays-Bas), ... Les FR ne sont qu'une minorité. Et les "couples mixtes" (entendez par-là une remorque bulgare tirée par un tracteur lituanien, ou un tracteur polonais tirant une remorque néerlandaise) sont légion.