mardi 28 juin 2016

Autopromo - bis

Encore un petit moment de satisfaction nombriliste : voici un petit article sur la revue de direction, que j'ai publié dans la revue Biologiste Infos.

Laboratoires comme industrie, c'est un moment souvent perdu !

H

dimanche 12 juin 2016

C'est beau, les convictions !

Dans les blogs et les forums sur Internet, on lit de très nombreuses opinions. Pas toujours reluisantes, souvent ineptes, vulgaires, méchantes. Mais là, j'en ai trouvé une qui m'a fait sourire.

Je vous ai parlé de la vente possible / probable / prochaine ? de l'école qui m'a formé aux Qataris propriétaires du PSG. Le commentaire de ce lecteur est plein d'indignation : "J'ai honte pour la France !" écrit-il, en ajoutant "Pays des droits de l'homme vendu à ses monarchies moyenageuse !".

Je vais faire l'impasse sur l'orthographe approximative, pour m'intéresser à l'avatar du bonhomme. J'ai cliqué dessus et j'ai vu ceci (j'ai anonymisé les infos) :


J'ai l'impression que, dans son esprit, les "monarchies moyenâgeuses" ne sont pas si détestables que cela, puisqu'il consacre au moins une partie de ses loisirs à se plonger dans ce qui ressemble à un semblant de nostalgie vaguement guerrière...

Certaines personnes n'ont pas de filtre !

H

samedi 11 juin 2016

Le saviez vous ?

On trouve des tas de trucs intéressants sur Internet.
Et puis des erreurs aussi. Ce n'est pas une grande nouveauté que je vous livre là - tout le monde est au courant. Une question que je me pose, c'est de savoir si l'erreur est volontaire ou non. On se souvient (les plus anciens se souviennent) du secrétaire général de la CGT, le sympathique Henri Krasucki, s'emmêlant les pinceaux entre anciens et nouveaux Francs. À l'évidence, l'erreur est involontaire. Mais parfois, on vise la désinformation.

Le cas du site Internet Gerbeaud.com est intéressant. Édité par une SARL ayant un seul salarié qui atteint un CA dépassant les 100 000 €, on y trouve des conseils de jardinage; il contient en particulier une page consacrée au désherbage manuel, sur laquelle on trouve l'encadré suivant :
Le saviez-vous ?

1 seul gramme de la substance active d’un pesticide suffit pour rendre impropre à la consommation 10 000 m³ d'eau soit l’équivalent de 3 piscines olympiques, ou encore la consommation de 50 foyers de 4 personnes pendant un an !

1 gramme de pesticide suffit à polluer un ruisseau d’un mètre de large et un mètre de profondeur sur 10 km.


Les chiffres sont impressionnants, inquiétants, même. Mais à y regarder de plus près...

"Un gramme de la substance active d'un pesticide" sous-entend que tous les pesticides sont identiques. C'est à l'évidence une affirmation fantaisiste - puisque le même site recommande d'utiliser le savon noir. Si le savon noir est actif, c'est ... qu'il possède une substance active ! Mais celle-là ne poserait aucun problème ?

"rendre impropre à la consommation" implique que la définition de ce qui est propre ou impropre à la consommation soit partagée. C'est là encore difficile à garantir - ne serait-ce que parce que les différentes autorités de réglementation (Organisation Mondiale de la Santé, Union Européenne, Administration Américaine de l'alimentation et du médicament pour n'en citer que trois) ne sont pas d'accord entre elles. On peut même rajouter une couche de confusion en faisant remarquer que certaines associations écologistes demandent à revoir (à la baisse) les quantités maximum autorisées aujourd'hui.

À présent, voyons les calculs:
le site du Centre d'Information sur l'eau nous dit qu'un foyer de 4 personne consomme 150 m3 d'eau par an. Pour arriver à 10 000 m3, il faut 10000/150 = 66,7 foyers. En n'en comptant que 50, l'auteur fait une petite approximation, par défaut pour sa démonstration - rien à dire.

Uns piscine olympique mesure 50 m x 25 m x 2 m de profondeur au minimum, et 3 m recommandés. Une piscine olympique mesure donc entre 2500 et 3750 m3, et il faut entre 2,6 et 4 piscines olympique pour contenir 10 000 m3 - toujours rien à redire.

Ensuite, j'ai été regarder la directive européenne 98/83/CE, relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. On y liste un certain nombre de matières, avec des limites maximum admissibles. Pour chaque pesticide, on est par exemple à 0,1 µg/L. Cela fait 0,1 mg/1000 L, ou 0,1 g pour 1000 m3, ou 1 gramme pour 10 000 m3. Donc, oui, un gramme de substance active peut en effet poser des problèmes importants. Mais allons plus loin.

Je suis allé chercher une molécule bien toxique, pour laquelle la limite est de 0,01 µg/L, il s'agit du benzo(a)pyrène. Cancérogène reconnu, produit par la combustion incomplète du bois, du charbon de bois (c'est à cause de lui qu'il faut limiter la consommation de grillades), du diesel, ou ... de la cigarette.

0,01 µg/L, c'est 10 ng/L (une cigarette peut en générer jusqu'à 5 fois plus), ou 10 µg/1000 L, ou 10 mg/1000 m3, ou 1 g/100 000 m3. 1 g de benzo pyrène rend impropre à la consommation CENT MILLE MÈTRES CUBES d'eau potable. Là, on peut dire que c'est un produit super toxique, Dix fois pire que les substances actives des "pesticides"

Que penser alors de ceux qui recommandent d'utiliser une décoction de mégots de cigarettes, pour protéger leurs plantes des fourmis ou des pucerons ?

H

jeudi 9 juin 2016

Ah mon beau château

Ce blog ne draine pas une audience folle, mais je vais profiter de votre passage pour vous demander de faire un geste en faveur de "mon" école, l'Institut National Agronomique Paris-Grignon (qui s'appelle aujourd'hui Agro ParisTech)

Le magnifique domaine de Thiverval-Grignon, dans lequel se trouve le château ci-contre, est en passe d'être vendu au Paris Saint Germain, le club de foot. Je n'ai rien contre le club en question (rien pour non plus, je dois le reconnaître, comme d'ailleurs l'ensemble du football professionnel), mais je serais désolé de voir le reste des installations, musée, arboretum, sortis du monde de la recherche et de l'enseignement.

J'accepte l'idée que l’État ait besoin de récupérer des sous, et que pour cela il doive vendre des actifs. Mais de grâce, trouvons un projet qui valorise les acquis du lieu...

Et donc, merci de signer la pétition.

H

lundi 6 juin 2016

Où va-t-on ?

J'ai reçu un courriel en début d'après-midi. Un organisme de formation ayant pignon sur rue (il y en a un certain nombre) me demandait s'il me serait possible d'organiser et de dispenser un module de formation à la Norme ISO 17025 (celle qui traite de la compétence des laboratoires d'étalonnage et d'essais). Le client final est une entreprise fort connue, dont certains produits comportent des fonctions de sécurité. Rien d'étonnant à ce que leur(s) laboratoire(s) soient accrédités par le Cofrac.

Ce qui est plus étonnant c'est que cette demande (je me répète, reçue aujourd'hui 6 juin 2016) devait être honorée avant lundi prochain, 13 juin. Pourquoi ce délai aussi serré ? Parce que l'évaluation du laboratoire est planifiée pour le mardi 14, et que le formation doit avoir lieu avant.

Heureusement pour moi, mon agenda est plein à craquer, et je ne peux pas réaliser cette action. Mais même sans cela, je crois que j'aurais décliné. Organiser en catastrophe une formation pour le personnel du laboratoire, cela ressemble trop à la course à l’échalote d'un responsable qui ne souhaite qu'obtenir un papier tamponné (l'attestation de présence à la formation) - et certainement pas la compétence de ses salariés.

Quand donc les managers accepteront-ils l'idée que pour bien faire son travail, c'est à dire pour contribuer efficacement à la création de valeur, il faut des compétences réelles. Et que celles-ci ne peuvent en aucun cas s'obtenir la veille de la visite des évaluateurs ?

Plus ça va, et plus le monde qui m'entoure me semble marcher sur la tête.

H