mardi 23 septembre 2014

Les gouttes enflamées

J'ai eu l'occasion de m'intéresser à une rubrique de la nomenclature ICPE. J'ai été chercher les textes de loi qui encadrent cette rubrique. Et j'ai été chercher les définitions (vous savez que j'entretiens le site Qualitionnaire et son glossaire). Et j'ai découvert quelque chose.

Dans l'Arrêté du 23 décembre 2008 relatif aux prescriptions générales applicables aux entrepôts couverts relevant du régime de la déclaration au titre de la rubrique n° 1510 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement (NOR: DEVP0827962A ), on trouve une annexe qui contient des définitions. Et il est écrit : "réaction et résistance au feu des éléments de construction, classe et indice de toiture, gouttes enflammées » : ces définitions sont celles figurant dans les arrêtés du 21 novembre 2002, du 22 mars 2004 et du 14 février 2003 susvisés".

Bon, ce n'est pas sympa, mais allons rechercher si on trouve les définitions annoncées dans les arrêtés "susvisés" (j'aime beaucoup ce mot). Par exemple "gouttes enflammées".
  • dans l'arrêté du 21 novembre 2002 relatif à la classification des matériaux selon leur réaction au feu , on ne trouve pas de référence à "goutte enflammée";
  • dans celui du 14 février 2003 sur les performances des toitures et couvertures de toiture exposées à un incendie extérieur , on n'en trouve pas non plus;
  • et dans celui du 22 mars 2004 sur la détermination du degré de résistance au feu des matériaux de construction, surprise, on ne trouve pas non plus
Amusant, non : la source citée (les sources citées) comme contenant la définition est vide (sont vides). Alors, peut-être que la définition est dans une norme annexe, non directement accessible. Mais je suis toujours surpris lorsque je constate que les textes sont mal écrits.

Ils sont où, les qualiticiens des ministères ?

H

dimanche 21 septembre 2014

C'est pas moi !

Comme je suis allergique aux kilos de dépliants publicitaires retrouvés dans les boîtes aux lettres, publicités qui vont directement à la poubelle, j'ai mis sur la mienne (sur ma boîte aux lettres) un signe "pas de publicité". Ce n'est pas un autocollant délavé, c'est une plaque gravée, avec un bon contraste, tout à fait lisible. Ça fonctionne plutôt bien, et il est exceptionnel que je retrouve des liasses de prospectus pour les grandes surfaces.

Mais il arrive que je trouve tout de même des cartons, généralement déposés par des "locaux", le plus souvent des agences immobilières. Là, il y avait 3 papiers. Deux (différents) provenaient d'un antiquaire qui m'assurait de son total dévouement, et une agence immobilière du quartier qui m'assurait elle aussi de son total dévouement. Comme j'ai peut-être un peu mauvais caractère, et que j'avais un peu de temps, je leur ai téléphoné. "Bonjour, j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres un prospectus venant de chez vous, et j'ai une petite question à vous poser". "Bien sûr monsieur, je vous écoute". "Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans "pas de publicité" ?". Et là, un petit blanc, puis "Ah ben oui, vous n'êtes pas le premier, je leur ai bien dit, mais vous comprenez, ce n'est pas moi qui fait la distribution." "Mais c'est votre nom, votre numéro de téléphone. Vous êtes responsable de l'activité, vous devez vous assurer que les choses sont bien faites." L'antiquaire m'a dit qu'il ne pouvait pas mettre en prison celui qui faisait la distribution, a ajouté que puisque j'étais écologiste, je n'avais qu'à mettre les prospectus dans la poubelle de recyclage et m'a raccroché au nez. La secrétaire de l'agence immobilière a essayé un argument ("ce n'est pas une publicité, c'est une information"), avant de me demander mon adresse pour retrouver celui qui était en faute.

J'ai dit à l'agence immobilière que l'image transmise aux clients était "Nous ne respectons pas vos désirs aujourd'hui, donc nous ne vous respecterons pas non plus si nous devons faire affaire un jour". J'ai insisté sur le caractère déplorable de cette approche. Je ne suis pas certain d'avoir été entendu.

Au-delà de cet aspect - qui à lui seul a des conséquences terribles sur le business - cela renvoie à la maîtrise des opérations sous-traitées. Il est tout à fait acceptable qu'une entreprise, quelle que soit sa taille, sous-traite une partie de son activité. Mais elle doit garder la maîtrise du processus comme elle en surveille le résultat. Je ne peux pas connaître le sous-traitant, et je ne peux que m'adresser au donneur d'ordre. Celui-ci a toujours tort quand il hausse les épaules.

L'intelligence entrepreneuriale a encore des progrès à faire...

H

mercredi 3 septembre 2014

A consommer avec modération

J'ai la chance de voyager pour mon travail. Aujourd'hui je suis à Cayenne.

J'avais besoin de marqueurs, alors je suis allé dans une grande surface pour en acheter. Et dans les rayons, j'ai vu ceci :

Dans un litre de rhum à 50°, il y a 500 mL d'alcool pur, soit 400 g d'alcool pur. A 4,75€, cela nous met le gramme d'alcool pur à 1,19 cents d' €.

J'ai cherché sur Internet, la bouteille de rhum Dillon la moins chère que j'ai trouvée, c'est 70 cL de rhum à 43°, pour 12,78 €. 70 cL de rhum à 43°, c'est 301 mL, soit 241 g d'alcool pur. Pour 12,78 €, on a le gramme d'alcool pur à 5,3 cents d'€. Il y a un facteur 4,5 (environ) entre la Guyane et la métropole.

Le prix bas vient notamment de taxes très inférieures en Guyane (les droits sur les alcools en particulier, qui se montent 8,59€ par litre d'alcool pur), ou la contribution sécurité sociale: 5,52 € par litre d'alcool pur, mais aussi la TVA "normale" est à 0% (et les tickets de caisse de l'hyper marché affichent au-dessous "TVA réduite : 0%" ! la logique scientifique est respectée). Droit sur les alcools + contribution sécurité sociale devraient donc atteindre 14,11 € pour un litre d'alcool pur, ou 7,05 € pour un litre de rhum à 50°. Et je ne parle pas de payer la bouteille, ni de rémunérer la distillerie ou le distributeur. Je ne compte que les taxes...

Le croirez-vous ? Le très sérieux INPES, l'Institut National pour la Prévention et l’Éducation en Santé, nous certifie pourtant (lire l'étude ici) que l'alcoolisme en métropole est pourtant plus important qu'aux Antilles et en Guyane :
Comme quoi la politique de l'offre n'est pas nécessairement un gage de réussite pour relancer la consommation !

H