lundi 25 août 2014

Trop de normes...

... ou pas assez de méthode ?

Vous le savez peut-être, je suis un des administrateurs du site Qualitionnaire, un site collaboratif fonctionnant sur un moteur MediaWiki , dont l'une des réalisations les plus importantes est un glossaire de termes du monde Qualité-Sécurité-Environnement-Développement durable. Nous avons à ce jour extrait des définitions réglementaires francophones (ou provenant de sources faisant autorité : Bureau International du Travail, Organisation Mondiale de la Santé, OTAN, INSEE, etc), pour plus de 18 000 termes et expressions. Et certaines fiches comportent plus de 100 entrées différentes. Un des objectifs est de montrer que parfois, la même notion est couverte par des définitions plus ou moins différentes selon que l'on consulte un Règlement Européen, un Arrêté français, ou un Traité International.

Aujourd'hui, alors qu'un remaniement ministériel va entériner le départ d'un des rares ministres qui pilotait un vrai processus (ministre du redressement productif, c'est être pilote d'un processus dont on voit clairement l'objectif et la valeur ajoutée. Alors que le (la) ministre de la fonction publique, ou celui (celle) du logement, s'ils ont un rôle, il apparaît moins clairement); aujourd'hui donc, j'ai entrepris d'intégrer les définitions contenues dans le Règlement Européen 260/2014 "modifiant, aux fins de son adaptation au progrès technique, le règlement (CE) n°440/2008 établissant des méthodes d’essai conformément au règlement (CE) n°1907/2006 du Parlement européen et du Conseil concernant l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances (REACH)" (sacré titre !). C'est un volumineux document (253 pages), qui contient nombre de méthodes analytiques. Chacune d'elle est suivie de son appendice, qui comprend des définitions. Et il y a aussi des définitions génériques, qui s'appliquent à toutes le document.

Et je suis tombé sur deux définitions différentes du même concept. Dans le même document ! Une définition générale assez détaillée, et une définition particulière beaucoup moins claire. C'est pour la notion de "coefficient de partage"
  • pour la définition générale, on a : 
  • Le coefficient de partage d’une substance entre l’eau et un solvant lipophile (1-octanol)
    caractérise la répartition à l’équilibre de la substance chimique entre les deux phases. Le coefficient de partage entre l’eau et le 1-octanol (POE) est défini comme étant le rapport des concentrations à l’équilibre de la substance d’essai dans du 1-octanol saturé avec de l’eau (CO) et dans de l’eau saturée avec du 1-octanol (CE).
    POE = CO / CE
    Le rapport de deux concentrations est une valeur adimensionnelle. Il est exprimé le plus souvent par son logarithme décimal (log POE). Le POE dépend de la température et les résultats rapportés doivent préciser la température de mesure.
  • pour le point 7 - toxicocinétique on a :
    Coefficient de partage :
    également appelé coefficient de distribution, il mesure la solubilité différentielle d’une substance chimique dans deux solvants.

N'y a-t-il donc personne pour relire les documents ? N'existe-t-il aucune méthode pour rédiger un Règlement européen ?

Il est où, le lobby des qualiticiens à Bruxelles ?

H

dimanche 17 août 2014

Revitaliser l'industrie...

... l'industrie américaine (dans un premier temps ?)

Comme la majorité d'entre vous (je suppose), je me suis abonné au fil des années à un certain nombre de sites internet et de lettres d'information en ligne. Je n'en lis qu'une infime partie, mais je garde un œil ouvert. Et de temps à autre, passe un perle. Et aujourd'hui est un jour de bonne pioche.

Le site Packaging world m'envoie donc un lien pour télécharger un ouvrage au format pdf (vendu 95 UD$ au format papier), le Manufacturing Workforce Development Playbook, ou "Scénarios pour le développement de la main d'œuvre dans l'industrie".

Ce livre fait plus de 200 pages, c'est une compilation d'articles "pour la revitalisation de l'industrie américaine" (je cite le commentaire d'un des vices président d'Apollo Group, Inc., un géant de l'enseignement aux USA : 44 000 salariés, un C.A de 3,6 milliards d'US$ en 2013, qui gère notamment l'Universités de Phoenix (Arizona), et chez qui un peu moins de 270 000 étudiants étaient inscrits en 2013. Ce Monsieur semble donc qualifié pour commenter l'ouvrage.)

Pour faire court, tout le livre porte sur le besoin d'améliorer grandement la formation des collaborateurs, en mettant tout le monde à contribution:
  • les salariés, qui ne souhaitent pas toujours se remettre en question (ou être remis en question)
  • les managers, qui ne savent pas toujours exprimer leurs besoins
  • les directions, qui considèrent trop souvent que "chez nous, c'est différent", et qui souhaitent que soient montés des modules parfois peu pertinents
  • les ressources humaines, qui choisissent parfois les stages sans réelle compétence, en se fondant sur le titre du stage, et son cout
  • les organismes de formation, qui ne comprennent pas toujours les besoins réels des entreprises
  • les formateurs enfin, qui eux aussi ne se remettent pas toujours en cause

Voilà un angle d'attaque pour "revitaliser l'industrie" qui ne fait pas appel à la diminution des salaires ou des impôts sur les sociétés. Et ça, c'est quelque chose qui me plait!

H

mercredi 13 août 2014

Les normes, ou la contrebande moderne

En France, il existe une Norme publiée par l'AFNOR, la NF C 15-100, qui traite de la conformité des installations électriques basse tension. Elle est d'application obligatoire, c'est à dire que les appartements (mais aussi les immeubles de bureaux) qui sont construits aujourd'hui possèdent nécessairement des installations électriques conformes aux préconisations de cette norme. En pratique, c'est plus ou moins vrai; la norme présentant des exigences parfois un peu ... exagérées, comme la présence de deux prises téléphoniques dans les logements d'une seule pièce (voir clause 771.559.6.1.1), ce qu'on ne retrouve pas de manière systématique.

Publiée en 2002, cette Norme a fait l'objet de nombreuses mises à jour, rectificatifs, amendements et fiches d'explications (18 au total). Épaisse de 606 pages, elle est publiée sous forme de compilation, vendue au prix de 327,50 € H.T., soit 393,00 € T.T.C. C'est une somme de connaissances non négligeable, mais également une somme d'argent importante.

En Grande-Breatgne, la situation est très semblable. British Standards Institution publie la Norme BS 7671 (17ème édition de 2008 avec un amendement en 3013), pour la somme de 85 £ (soit 110 € environ), 464 pages au total. Cette norme est également d'application obligatoire, et chaque électricien intervenant dans l'équipement d'un logement doit posséder sa copie papier. Cela doit représenter un chiffre d'affaires non négligeable.

Le 11 Août 2014, sur la chaîne de télévision BBC 2, un reportage faisait état de l'arrivée en Grande-Bretagne de palettes entières de Normes BS 7671 contrefaites ! C'est non seulement un manque à gagner pour l'institution, mais cela représente aussi des risques pour le client de l'électricien :
  1. d'avoir une installation non conforme
  2. de devoir payer plus cher, notamment dans un cas où la norme contrefaite exige des diamètres de fils électriques supérieurs à ce que la véritable norme demande.


Des normes falsifiées ! Après les laits maternisés adultérés, après les sacs à main, les téléphones portables, les pièces détachées automobiles ou électroniques imités, après les médicaments contrefaits, nous voici donc dans un nouveau créneau de la copie illicite : les normes.

Je ne veux pas relancer ici le débat sur le cout et le prix des normes, ni sur ce que pourrait apporter à l'économie une meilleure diffusion des normes. Mais l'anecdote devrait nous faire réfléchir.

H

samedi 9 août 2014

les ions perchlorate

Les ions perchlorate, de formule chimique ClO4-, sont utilisés comme comburants (apporteurs d'oxygène) dans les feux d'artifice, mais aussi dans un certain nombre d'applications militaires (munitions, roquettes, missiles, grenades sous-marines, etc.). Pas étonnant qu'en ces temps agités, on en fabrique ici où là. (Il faut reconnaître que certaines argiles en produisent naturellement, et que la surface de Mars semble en contenir). Et il a aussi des applications en tannerie ou en teinture, et enfin dans les systèmes pyrotechniques d'amorçage des air-bags

Je vous recommande à ce propos la lecture des documents suivants : Il se trouve que les ions perchlorate sont des perturbateurs endocriniens (ils inhibent l'incorporation de l'iode dans la thyroïde, perturbant dès lors la synthèse des hormones thyroïdiennes). On le sait depuis une vingtaine d'années au moins. Il se trouve aussi que l'ANSES, l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, se préoccupe de la santé publique, et donc des ions perchlorate.

En 2012, il a été procédé à des analyses de la teneur en ions perchlorate dans des points de distribution d'eau destinée à la consommation, et dans les laits infantiles.

Les résultats sont encourageants pour l'eau potable : les trois-quarts des 703 prélèvements sont en-dessous de 0,5 µg/L. Et seulement 2% des prélèvements dépassent le seuil de 4 µg/L, "valeur guide de gestion" définie par la Direction Générale de la Santé pour l'alimentation des enfants de moins de 6 mois (il est étonnant de constater que la définition de cette "valeur guide de gestion" est, sinon introuvable (en tout cas pour moi, aujourd'hui), du moins ... difficile à trouver).

En revanche, pour les laits infantiles, on peut arriver à 10 µg/L. On a alors un risque de dépassement des valeurs toxicologique de référence pour 2% des nourrissons, ceux vivant dans un endroit pour lequel l'eau du robinet contient plus de 2 µg/L d'ion perchlorate. 2% d'une tranche d'âge, ce n'est pas rien (cela représente environ 16 000 enfants chaque année). Mais si on considère que la majorité des dépassements se concentre dans la région Nord-Pas de Calais, c'est encore pire; on doit approcher les 25 ou 30% des nourrissons exposés. Pour toute autorité en charge de santé publique, c'est tout simplement inacceptable. Il y a donc lieu de prendre des décisions fortes.

L'ANSES recommande donc"aux industriels, de diminuer la présence d’ions perchlorate dans les laits infantiles commercialisés en France". Une recommandation aussi sévère, ça doit faire peur aux industriels en question. Enfin j'espère.

Quant à la solidarité européenne, ou internationale, on s'assied dessus. Il n'est pas explicitement recommandé aux industriels de vendre les lots contaminés à l'export, mais s'ils le font et que les lots commercialisés en France sont conformes, alors on ne pourra rien leur reprocher. Sérieusement, soit la molécule est dangereuse, et elle l'est pour tous les nourrissons de la Terre, soit elle n'est dangereuse pour personne. Imaginez-vous que si l'industriel chinois qui avait adultéré du lait infantile à la mélamine n'avait rien vendu sur le territoire chinois, et tout exporté, on lui aurait trouvé des circonstances atténuantes ? "... dans les laits infantiles commercialisés en France." Cette phrase me glace le sang.

Vous trouverez à lire ici :

H

jeudi 3 juillet 2014

Qualité, compétitivité !

Ce matin, sur France Inter, le débat économique du vendredi. Bernard MARIS affirme ce qui est pour moi une vérité première : Si le problème est l'emploi, dit-il, ce n'est pas la suppression des comités d'entreprise, ou la diminution du temps de travail des femmes de ménage qui sera la solution. Pas plus d'ailleurs que le pouvoir d'achat. Non, dit-il, la solution réside dans la qualité du produit et l'intelligence organisationnelle.

M. MARIS, vous m'avez ravi. Merci.

H

lundi 16 juin 2014

Lettre ouverte à M. Edouard DUCRAY

Cher Monsieur DUCRAY, En tant que professionnel du e-mailing, vous (votre société Dreamlead Interactive) contribuez à inonder nos boites e-mail d'annonces que vous facturerez ensuite à vos "partenaires" (que j'identifie quant à moi comme des clients). C'est une activité dans laquelle vous excellez semble-t-il, ce dont je vous félicite.

Votre site internet "la petite fouine" possède une page "charte" dans laquelle on lit que vous faites tout pour respecter la réglementation, que si nous recevons des courriels, c'est que nous avons dit à quelqu'un, un jour, que nous l'acceptions. Je reconnais que c'est probablement le cas, et que, si ma boîte aux lettres ressemble aujourd'hui (après plus de 15 ans de bons et loyaux services) à une poubelle, je dois avoir une part de responsabilité.

Les choses sont différentes quand vous mentez. L'e-mail que j'ai reçu hier est différent. "Félicitations ! Chaque jour nous sélectionnons au hasard l'un des visiteurs de notre site pour en faire notre heureux gagnant. Le tirage du jour vous a désigné comme le gagnant potentiel. Le prix suivant à remporter : Peugeot 308." Puis un bouton "Participez" qui fait un lien sur http://t.petitefouine.com.

Je ne sais pas ce que vous faites chaque jour, cher Monsieur. Mais je sais qu'en ce qui me concerne, je ne visite pas la petite fouine. Votre accroche est donc un mensonge.

Petite question pour vous : quel but poursuivez-vous, lorsque vous mentez à vos clients, ou aux clients de vos clients ?

En tout cas, je ne serai pas le petit blaireau...

H

PS : la syntaxe de vos message est approximative; ça ne fait pas très professionnel.

mardi 10 juin 2014

ISO 9001 : 2015

Mon cœur de métier, c'est le management de la qualité. La norme "de base" en la matière est l'ISO 9001. Cette norme évolue, et une nouvelle version est en cours de gestation.

Vous trouverez sur mon site Internet une première analyse du DIS (Draft for International Standard, ou "version brouillon"). Je vous en souhaite une bonne lecture.

H