Connaissez-vous le "Lorem Ipsum", ou faux-texte ? Il s'agit de suite de mots en latin qui n'ont comme seule vocation que de remplir l'espace. C'est utilisé en imprimerie, par ceux qui font de la mise en page de journaux: il ne faut pas distraire le lecteur par du texte signifiant, il faut simplement montrer si les paragraphes seront harmonieux, si les mots seront coupés ou si de trop grands espaces vont les séparer. C'est aussi largement utilisé pour la création de sites internet, on créée automatiquement des pages qui ne sont pas totalement vides. Bref : tout sauf du sens.
Mais bien entendu, celui qui fait la mise en page ne fait qu'une partie du travail. Il s'occupe de la forme et laisse le fond à d'autres. En théorie, comme c'est le fond qui prime sur la forme (!), ceux qui doivent écrire le contenu ne devraient jamais - JA - MAIS ! - laisser subsister des paragraphes vides de sens. Alors, lorsque je tombe sur ceci:
je ne peux qu'être navré!
Madame la directrice, ou monsieur le directeur : pensez à l'image que vous donnez de vous !
H
mercredi 23 septembre 2015
lundi 21 septembre 2015
Les couts d'obtention de la qualité
Pour les pères fondateurs des principes du management de la qualité, et spécifiquement pour Philip CROSBY (l'auteur de Quality is Free), les couts de non-qualité, ou les couts d'obtention de la qualité (concept un peu plus large) sont un bon indicateur, sinon le meilleur, pour mesurer la maturité du système de management. Bien que peu d'études soient disponibles, il semble qu'une entreprise gérée "à l'ancienne" jette entre 20 et 30% de son chiffre d'affaires à la poubelle (rebuts, travail à refaire), dans les contrôles multiples du travail réalisé (y compris la vérification des feuilles de pointage horaire) et dans les mauvaises décisions prises un peu partout. Les très bonnes entreprises dépensent de 3 à 5% de leur CA.
Ce qui vient d'arriver à Volkswagen, menacée de 16, ou 18 milliards d'euros d'amende par le gouvernement étatsunien pour avoir installé un logiciel qui permettait de repérer les phases de test moteur, et de limiter les émissions polluantes est exemplaire en la matière. Le groupe fait environ 200 milliards d'euros de CA annuel. Même si l'amende ne se monte qu'à 10 milliards, cela représente 5% du CA. En une seule fois! Je ne parle pas des dégâts annexes (une capitalisation boursière qui s'effondre par exemple - le cours des actions, ça va ça vient, et d'autres vont profiter de la baisse pour acheter à bon compte, ou bien entendu des ventes qui risquent de chuter). Sans compter les éventuelles amendes dans d'autres pays.
Il y a donc eu un dirigeant au moins avec une éthique des affaires assez défaillante pour autoriser cet artifice. Et comme si ça ne suffisait pas, il a également pensé pouvoir cacher ça ad vitam æternam. Quel manque de lucidité! Une tricherie pareille ça finit toujours par remonter. Un seul salarié malheureux ou en colère, et c'est fini. Ce dirigeant (ou ces dirigeants) réunissait donc une éthique pitoyable et une incroyable naïveté.
Et ce sont ces personnes qui sont désignées comme les élites de nos sociétés. Pauvres de nous!
H
Ce qui vient d'arriver à Volkswagen, menacée de 16, ou 18 milliards d'euros d'amende par le gouvernement étatsunien pour avoir installé un logiciel qui permettait de repérer les phases de test moteur, et de limiter les émissions polluantes est exemplaire en la matière. Le groupe fait environ 200 milliards d'euros de CA annuel. Même si l'amende ne se monte qu'à 10 milliards, cela représente 5% du CA. En une seule fois! Je ne parle pas des dégâts annexes (une capitalisation boursière qui s'effondre par exemple - le cours des actions, ça va ça vient, et d'autres vont profiter de la baisse pour acheter à bon compte, ou bien entendu des ventes qui risquent de chuter). Sans compter les éventuelles amendes dans d'autres pays.
Il y a donc eu un dirigeant au moins avec une éthique des affaires assez défaillante pour autoriser cet artifice. Et comme si ça ne suffisait pas, il a également pensé pouvoir cacher ça ad vitam æternam. Quel manque de lucidité! Une tricherie pareille ça finit toujours par remonter. Un seul salarié malheureux ou en colère, et c'est fini. Ce dirigeant (ou ces dirigeants) réunissait donc une éthique pitoyable et une incroyable naïveté.
Et ce sont ces personnes qui sont désignées comme les élites de nos sociétés. Pauvres de nous!
H
jeudi 17 septembre 2015
Simplifions le code du travail
Un chef d'entreprise me disait il y a quelques mois : "regardez le code du travail : il fait 3000 pages. 1 000 chômeurs par page [*], vous avez 3 millions de chômeurs."
Son approche est caricaturale, et je ne vais pas m'y attarder. Mais on entend depuis des mois ce refrain : il faut faire maigrir le code du travail. Et depuis quelques jours, le débat s'accélère : la refonte devient urgente. Pourtant, notre code du travail est assez récent. Il a fait l'objet d'une ré-écriture totale en 2008. Le fond n'a pas changé, c'est simplement la structure, les chapitres qui ont été ré-écrits. Comble de l'ironie (ou de la provocation ?), ce nouveau code a été publié ... le 1er mai 2008, jour du travail, le jour le plus férié-chômé qui soit.
L'épais code du travail qui nous est présenté à la télévision est l'édition qu'en fait un éditeur privé. Il comporte les articles, plus de nombreux commentaires et extraits de la jurisprudence. La police de caractère est petite, et le code lui-même représente probablement moins de la moitié du total (je n'ai pas vérifié). Si vous demandez à Legifrance de vous imprimer un fichier pdf du code du travail, vous obtiendrez un document de 2979 pages, en police Times New Roman corps 12, avec un espace de 30 points entre le n° de l'article et son contenu. Au format Dalloz (l'éditeur des livres à couverture rouge), on descendra sous les 1000 pages. Mais cela constitue tout de même, je le reconnais, un document imposant. Le simplifier doit être possible... Prenons ça comme un chantier d'amélioration continue !
Avant de commencer, le qualiticien que je suis doit se demander "Qui est le client ? Quelles sont ses exigences ?" La réponse est assez simple : la loi protégeant le faible, on peut faire l'hypothèse qu'elle protège le salarié, puisque le salarié est a priori en position de subordination vis à vis de son employeur (cette subordination est même une composante essentielle du contrat de travail). Les complications de la version actuelle du code proviennent donc probablement de négociations longues, ou de corrections de textes rendues nécessaires par l'utilisation de failles logiques par certains employeurs.
Pourquoi, par exemple, trouve-t-on dans le code du travail, les articles suivants ?:
Ces articles sont totalement superflus. On peut les enlever sans réfléchir, les barrer d'un trait de plume. Et voilà une demi-page traitée. On poursuit avec quoi ?
On peut jeter ces 3 articles aux oubliettes parce qu'on est là en présence de telles banalités, de telles évidences, qu'il n'est pas besoin de les rappeler. Aucun employeur doté d'une éthique minimum ne peut imaginer soumettre sciemment son personnel à des risques mortels. Bien entendu, si un ouvrier descend dans une cheminée, il doit être attaché ! Personne ne ferait le contraire. Pourquoi rappeler cette évidence, quand l'Article L4121-1 prévoit déjà que "l'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs" ?
Redescendons sur terre ! Si le code du travail prévoit toutes les circonstances où un travailleur doit être protégé, c'est qu'il existe des employeurs qui n'ont pas un curseur suffisamment bien réglé pour identifier les situations à risque. Ou d'autres qui n'ont pas l'éthique suffisante pour cela.
Simplifier le code du travail ? Facile ! Que ceux qui fixent les conditions de travail fassent preuve d'éthique, et les règles pourront être minimales; le simple bon sens suffira à trancher les cas non prévus.
Je crains que ce ne soit pas pour demain !
H
[*] : 1 000 et pas 10 000 comme je l'ai publié d'abord. Cette personne était brutale dans son approche, mais moi je ne me suis pas relu. Merci à Erwann de l'avoir fait pour moi !
Son approche est caricaturale, et je ne vais pas m'y attarder. Mais on entend depuis des mois ce refrain : il faut faire maigrir le code du travail. Et depuis quelques jours, le débat s'accélère : la refonte devient urgente. Pourtant, notre code du travail est assez récent. Il a fait l'objet d'une ré-écriture totale en 2008. Le fond n'a pas changé, c'est simplement la structure, les chapitres qui ont été ré-écrits. Comble de l'ironie (ou de la provocation ?), ce nouveau code a été publié ... le 1er mai 2008, jour du travail, le jour le plus férié-chômé qui soit.
L'épais code du travail qui nous est présenté à la télévision est l'édition qu'en fait un éditeur privé. Il comporte les articles, plus de nombreux commentaires et extraits de la jurisprudence. La police de caractère est petite, et le code lui-même représente probablement moins de la moitié du total (je n'ai pas vérifié). Si vous demandez à Legifrance de vous imprimer un fichier pdf du code du travail, vous obtiendrez un document de 2979 pages, en police Times New Roman corps 12, avec un espace de 30 points entre le n° de l'article et son contenu. Au format Dalloz (l'éditeur des livres à couverture rouge), on descendra sous les 1000 pages. Mais cela constitue tout de même, je le reconnais, un document imposant. Le simplifier doit être possible... Prenons ça comme un chantier d'amélioration continue !
Avant de commencer, le qualiticien que je suis doit se demander "Qui est le client ? Quelles sont ses exigences ?" La réponse est assez simple : la loi protégeant le faible, on peut faire l'hypothèse qu'elle protège le salarié, puisque le salarié est a priori en position de subordination vis à vis de son employeur (cette subordination est même une composante essentielle du contrat de travail). Les complications de la version actuelle du code proviennent donc probablement de négociations longues, ou de corrections de textes rendues nécessaires par l'utilisation de failles logiques par certains employeurs.
Pourquoi, par exemple, trouve-t-on dans le code du travail, les articles suivants ?:
- Article R4412-20 L'employeur, pour toutes les activités comportant un risque d'exposition à des agents chimiques dangereux, prévoit des mesures d'hygiène appropriées afin que les travailleurs ne mangent pas, ne boivent pas et ne fument pas dans les zones de travail concernées.
- Article R4412-21 L'accès aux locaux de travail où sont utilisés des agents chimiques dangereux est limité aux personnes dont la mission l'exige.
Ces locaux font l'objet d'une signalisation appropriée rappelant notamment l'interdiction d'y pénétrer sans motif de service et l'existence d'un risque d'émissions dangereuses pour la santé, y compris accidentelles. - Article R4412-22 Lors de travaux susceptibles d'exposer à des gaz délétères dans des espaces confinés tels que les puits, conduites de gaz, canaux de fumée, fosses d'aisances, cuves ou appareils quelconques, les travailleurs sont attachés ou protégés par un autre dispositif de sécurité.
Ces articles sont totalement superflus. On peut les enlever sans réfléchir, les barrer d'un trait de plume. Et voilà une demi-page traitée. On poursuit avec quoi ?
On peut jeter ces 3 articles aux oubliettes parce qu'on est là en présence de telles banalités, de telles évidences, qu'il n'est pas besoin de les rappeler. Aucun employeur doté d'une éthique minimum ne peut imaginer soumettre sciemment son personnel à des risques mortels. Bien entendu, si un ouvrier descend dans une cheminée, il doit être attaché ! Personne ne ferait le contraire. Pourquoi rappeler cette évidence, quand l'Article L4121-1 prévoit déjà que "l'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs" ?
Redescendons sur terre ! Si le code du travail prévoit toutes les circonstances où un travailleur doit être protégé, c'est qu'il existe des employeurs qui n'ont pas un curseur suffisamment bien réglé pour identifier les situations à risque. Ou d'autres qui n'ont pas l'éthique suffisante pour cela.
Simplifier le code du travail ? Facile ! Que ceux qui fixent les conditions de travail fassent preuve d'éthique, et les règles pourront être minimales; le simple bon sens suffira à trancher les cas non prévus.
Je crains que ce ne soit pas pour demain !
H
[*] : 1 000 et pas 10 000 comme je l'ai publié d'abord. Cette personne était brutale dans son approche, mais moi je ne me suis pas relu. Merci à Erwann de l'avoir fait pour moi !
samedi 12 septembre 2015
Créativité débridée
J'ai reçu un courriel amusant.
L'objet, écrit en majuscules en est : VOTRE RESERVATION PRIVILEGE "VENTES PRIVEES". Ça sent la vente de chaussures, ou peut-être la foire aux vins. Mais en lisant le message, j'en suis resté sans voix. Cela donne : "Nous tenons à vous faire bénéficier d'une OFFRE EXCEPTIONNELLE limitée. [nom de la banque] organise une vente privée d'offre de crédit au TAUX ATTRACTIF DE 2.4% (avec ouverture de compte).
Une vente privée d'offre de crédit ! Que voilà une manière créative de mettre les choses à l'envers. Je dois commencer à me faire vieux, parce que j'en étais resté au quidam qui, ayant besoin d'argent, poussait la porte d'une agence bancaire pour tenter d'obtenir un prêt. Et le banquier regardait le quidam sous toutes les coutures, vérifiait que l'argent ne serait pas gaspillé (qu'il pourrait si besoin récupérer le bien pour se payer en cas de difficultés). Puis il accordait, ou pas, le prêt en question.
Mais là, chapeau. Je vais pouvoir acheter une offre de crédit. Sans justificatif. Je n'ai pas à justifier d'un besoin quelconque. Je suis intéressé ? Ils me prêtent de 5 à 15 000 €, sur 12 à 48 mois.
Que veulent-ils donc que j'en fasse de cette "offre de crédit" ? Que je la revende ? Mais non, la vérité est plus prosaïque que ça. Pour bénéficier de cette vente privée, une seule formalité : remplir un formulaire, dans lequel je vais leur expliquer qui je suis, comment s'appelle mon employeur, si j'ai un CCD ou un CDI, combien j'ai d'enfants, mes revenus, le montant de mon impôt, mes crédits, le montant des allocations familiales... Au total, 58 cases à remplir. Autant d'informations qui valent une fortune.
En empruntant 5000€ sur 12 mois à 2.4%, le montant des intérêts est de 65€. Et on pense que je vais PAYER 65 euros pour DONNER des informations ?
Ça me rappelle ma jeunesse ! Rien que pour cela, j'ai le sourire !
H.
L'objet, écrit en majuscules en est : VOTRE RESERVATION PRIVILEGE "VENTES PRIVEES". Ça sent la vente de chaussures, ou peut-être la foire aux vins. Mais en lisant le message, j'en suis resté sans voix. Cela donne : "Nous tenons à vous faire bénéficier d'une OFFRE EXCEPTIONNELLE limitée. [nom de la banque] organise une vente privée d'offre de crédit au TAUX ATTRACTIF DE 2.4% (avec ouverture de compte).
Une vente privée d'offre de crédit ! Que voilà une manière créative de mettre les choses à l'envers. Je dois commencer à me faire vieux, parce que j'en étais resté au quidam qui, ayant besoin d'argent, poussait la porte d'une agence bancaire pour tenter d'obtenir un prêt. Et le banquier regardait le quidam sous toutes les coutures, vérifiait que l'argent ne serait pas gaspillé (qu'il pourrait si besoin récupérer le bien pour se payer en cas de difficultés). Puis il accordait, ou pas, le prêt en question.
Mais là, chapeau. Je vais pouvoir acheter une offre de crédit. Sans justificatif. Je n'ai pas à justifier d'un besoin quelconque. Je suis intéressé ? Ils me prêtent de 5 à 15 000 €, sur 12 à 48 mois.
Que veulent-ils donc que j'en fasse de cette "offre de crédit" ? Que je la revende ? Mais non, la vérité est plus prosaïque que ça. Pour bénéficier de cette vente privée, une seule formalité : remplir un formulaire, dans lequel je vais leur expliquer qui je suis, comment s'appelle mon employeur, si j'ai un CCD ou un CDI, combien j'ai d'enfants, mes revenus, le montant de mon impôt, mes crédits, le montant des allocations familiales... Au total, 58 cases à remplir. Autant d'informations qui valent une fortune.
En empruntant 5000€ sur 12 mois à 2.4%, le montant des intérêts est de 65€. Et on pense que je vais PAYER 65 euros pour DONNER des informations ?
Ça me rappelle ma jeunesse ! Rien que pour cela, j'ai le sourire !
H.
mercredi 26 août 2015
Les économies d'échelle
Le 2 juillet 2015 (ce n'est pas vieux), les géants américains Kraft et Heinz onf fusionné et sont devenus KraftHeinz, la 5 ème plus grosse entreprise agroalimentaire du monde, et la 3ème aux USA (derrière devinez qui ? les géants du cola, bien entendu!) Le 12 août, ils annoncent 2500 suppressions de postes, aux USA et au Canada. Ils espèrent en retirer 1.5 milliards de $ d'ici 2017. Avec un montant pareil, la compétitivité ne peut qu'en ressortir en meilleur état.
Aujourd'hui, on apprend que le nouveau-né (une entreprise qui n'a pas deux mois d'âge reste un nouveau-né) rappelle 938 tonnes de jambon de dinde, qui se daube avant la date de consommation optimale ("best used before" chez les Étatsuniens). Ce sont les premiers malades qui se sont plaints... Il y a quelques mois déjà, en avril, Kraft avait rappelé 43 tonnes de saucisses au fromage étiquetés "sans produits laitiers"), ce qui lui avait coûté 380 000 $. Cette fois-ci, l'addition va approcher les 10 millions de dollars.
C'est comme cela que ça fonctionnent les économies d'échelle : on est plus gros, on en fait plus d'un seul coup, ça coute moins cher. Mais dans le même temps, on augmente le risque. Comme on en a fait plus d'un seul coup, si ce qu'on a fait est mauvais, alors on a fait plus de dégâts. Je n'aimerais pas être leur assureur...
Je n'aimerais pas non plus être celui qui n'a pas fait les analyses de risque. Ni celui qui a licencié les contrôleurs. Mais c'est une autre histoire.
H
Aujourd'hui, on apprend que le nouveau-né (une entreprise qui n'a pas deux mois d'âge reste un nouveau-né) rappelle 938 tonnes de jambon de dinde, qui se daube avant la date de consommation optimale ("best used before" chez les Étatsuniens). Ce sont les premiers malades qui se sont plaints... Il y a quelques mois déjà, en avril, Kraft avait rappelé 43 tonnes de saucisses au fromage étiquetés "sans produits laitiers"), ce qui lui avait coûté 380 000 $. Cette fois-ci, l'addition va approcher les 10 millions de dollars.
C'est comme cela que ça fonctionnent les économies d'échelle : on est plus gros, on en fait plus d'un seul coup, ça coute moins cher. Mais dans le même temps, on augmente le risque. Comme on en a fait plus d'un seul coup, si ce qu'on a fait est mauvais, alors on a fait plus de dégâts. Je n'aimerais pas être leur assureur...
Je n'aimerais pas non plus être celui qui n'a pas fait les analyses de risque. Ni celui qui a licencié les contrôleurs. Mais c'est une autre histoire.
H
mardi 18 août 2015
Compétitivité, croissance et qualité.
Il faut aider l'industrie française. Ce n'est pas une supplique, ce n'est pas une idée, c'est un fait. Si l'on veut que le PIB français augmente (la trop fameuse "croissance" sans laquelle aucun espoir n'est permis au plus grand nombre), il faut que l'industrie fonctionne. Jusque là, j'enfonce une prote ouverte.
Comme j'essaie de mettre en œuvre les idées que je défends, et comme j'avais besoin d'un réfrigérateur neuf, j'ai fait l'emplette en février 2012 d'un réfrigérateur-congélateur fabriqué par une marque française. Je ne suis pas certain qu'il ait été assemblé en France, mais au moins une partie du montant de mon achat est arrivé en France. Et comme on a vu, ces dernières années, des manifestations, des pneus brûlés devant des usines de ce groupe (il y en a une à moins de 10 km de chez moi), pour éviter les délocalisations, j'ai le sentiment de faire une bonne action, civique. J'ai aussi pris un modèle plus performant au niveau énergétique : tout pour être fier de son achat militant. Bon, à l'usage, le frigo est plus volumineux à l'extérieur, mais moins à l'intérieur. Ben oui, pour avoir de meilleures performances énergétiques, il est tout simplement mieux isolé, c'est à dire avec un isolant plus épais. Je m'en souviendrai.
En mai 2013, plus de froid dans le congélateur. la régulation ne se fait plus, ou se fait très mal. L'appareil est sous garantie, et un technicien intervient. Il a beaucoup de mal à diagnostiquer une panne et, au bout de 3 heures, change le module de régulation.
Comme la régulation ne se fait toujours pas, il revient le lendemain. Passe de nouveau plusieurs heures, remet l'ancienne carte électronique de régulation (et me laisse l'ancienne, puisqu'elle a déjà été sortie du stock et affectée à une intervention), puis change la sonde de température. C'était la bonne action, le frigo refonctionne.
Aujourd'hui (18 août 2015), la porte du frigo me reste entre les mains quand je l'ouvre. Je réussis à ne rien casser dans la cuisine (une bonne étoile veillait sur moi), et je regarde. Les charnières supérieure et inférieure de la porte sont cassées. C'est un alliage léger, genre zamac, et les deux axes sont cassés. Jamais je n'aurais pensé que ce genre de chose pouvait arriver. Il ne s'agit que de deux axes métalliques. Ils ne subissent en théorie que de petits efforts, jamais ils ne devraient casser ! Et bien si, ils cassent !
J'ai passé l'après-midi à chercher sur internet, à appeler des revendeurs, à rencontrer le SAV de l'enseigne qui m'a vendu le truc... Verdict : "nous ne pouvons pas obtenir les pièces demandées. Motif : épuisé définitivement chez le constructeur; il n'existe pas de pièce compatible."
J'ai même appelé la ligne SAV du constructeur. Après avoir tapé "étoile-ceci" et "étoile-cela", le répondeur m'a renvoyé sur un site internet qui ne vend ... aucune pièce détachée, mais des accessoires et des produits d'entretien. Pas mal pour un SAV !
Je résume :
À votre avis, aurais-je l'inconscience de commander chez le même constructeur ? Si j'étais vous, je ne parierai pas là-dessus.
Désolé, cher constructeur français. Vous avez voulu économiser quelques centimes en sous-dimensionnant vos charnières. Mon équipement, que je pensais amortir, va partir au recyclage. Et vous avez perdu un client. Et vous en perdrez d'autres. Et vos dirigeants demanderont au bureau d’études de sous-dimensionner d'autres pièces, pour vendre des produits un peu plus mauvais encore, mais aussi un peu moins chers. Belle spirale de l'échec.
Pensez à vos clients, et pensez à vos employés, auxquels vous faites faire des choses dont ils ont honte. Peut-être n'est-il pas trop tard ?
H
Comme j'essaie de mettre en œuvre les idées que je défends, et comme j'avais besoin d'un réfrigérateur neuf, j'ai fait l'emplette en février 2012 d'un réfrigérateur-congélateur fabriqué par une marque française. Je ne suis pas certain qu'il ait été assemblé en France, mais au moins une partie du montant de mon achat est arrivé en France. Et comme on a vu, ces dernières années, des manifestations, des pneus brûlés devant des usines de ce groupe (il y en a une à moins de 10 km de chez moi), pour éviter les délocalisations, j'ai le sentiment de faire une bonne action, civique. J'ai aussi pris un modèle plus performant au niveau énergétique : tout pour être fier de son achat militant. Bon, à l'usage, le frigo est plus volumineux à l'extérieur, mais moins à l'intérieur. Ben oui, pour avoir de meilleures performances énergétiques, il est tout simplement mieux isolé, c'est à dire avec un isolant plus épais. Je m'en souviendrai.
En mai 2013, plus de froid dans le congélateur. la régulation ne se fait plus, ou se fait très mal. L'appareil est sous garantie, et un technicien intervient. Il a beaucoup de mal à diagnostiquer une panne et, au bout de 3 heures, change le module de régulation.
Comme la régulation ne se fait toujours pas, il revient le lendemain. Passe de nouveau plusieurs heures, remet l'ancienne carte électronique de régulation (et me laisse l'ancienne, puisqu'elle a déjà été sortie du stock et affectée à une intervention), puis change la sonde de température. C'était la bonne action, le frigo refonctionne.
Aujourd'hui (18 août 2015), la porte du frigo me reste entre les mains quand je l'ouvre. Je réussis à ne rien casser dans la cuisine (une bonne étoile veillait sur moi), et je regarde. Les charnières supérieure et inférieure de la porte sont cassées. C'est un alliage léger, genre zamac, et les deux axes sont cassés. Jamais je n'aurais pensé que ce genre de chose pouvait arriver. Il ne s'agit que de deux axes métalliques. Ils ne subissent en théorie que de petits efforts, jamais ils ne devraient casser ! Et bien si, ils cassent !
J'ai passé l'après-midi à chercher sur internet, à appeler des revendeurs, à rencontrer le SAV de l'enseigne qui m'a vendu le truc... Verdict : "nous ne pouvons pas obtenir les pièces demandées. Motif : épuisé définitivement chez le constructeur; il n'existe pas de pièce compatible."
J'ai même appelé la ligne SAV du constructeur. Après avoir tapé "étoile-ceci" et "étoile-cela", le répondeur m'a renvoyé sur un site internet qui ne vend ... aucune pièce détachée, mais des accessoires et des produits d'entretien. Pas mal pour un SAV !
Je résume :
- le frigo a moins de 4 ans
- une pièce non stratégique (a priori : pas une pièce d'usure classique) casse
- sa petite sœur casse également
- le fabricant est passé à autre chose
- le client est tout seul face à son problème.
À votre avis, aurais-je l'inconscience de commander chez le même constructeur ? Si j'étais vous, je ne parierai pas là-dessus.
Désolé, cher constructeur français. Vous avez voulu économiser quelques centimes en sous-dimensionnant vos charnières. Mon équipement, que je pensais amortir, va partir au recyclage. Et vous avez perdu un client. Et vous en perdrez d'autres. Et vos dirigeants demanderont au bureau d’études de sous-dimensionner d'autres pièces, pour vendre des produits un peu plus mauvais encore, mais aussi un peu moins chers. Belle spirale de l'échec.
Pensez à vos clients, et pensez à vos employés, auxquels vous faites faire des choses dont ils ont honte. Peut-être n'est-il pas trop tard ?
H
lundi 10 août 2015
Incroyables Kiwis
Je viens de tomber sur l'information suivante : les Néo-Zélandais trouvent que leur drapeau ressemble trop à celui de l'Australie, et vont en changer. C'est une initiative du gouvernement.
Il reste pour l'instant 40 dessins, les citoyens vont voter.
Je trouve l'initiative excellente. Pourquoi serions-nous tenus par le passé, obligés de conserver les symboles que nos ancêtres ont choisis, dans des conditions différentes? Chiche de faire la même chose en France, avec notre hymne national ? La Marseillaise contient des paroles agressives, un appel au meurtre, en réponse à une peur permanente d'un agresseur générique. "L'étendard sanglant de la tyrannie est levé contre nous". Nous devons donc nous armer, former des bataillons et faire couler un sang (forcément) impur dans les sillons de nos champs...
Et on voudrait qu'en même temps, on assure la promotion du vivre ensemble. Vous trouvez ça crédible ?
Pour en revenir aux Néo-Zélandais, on ne sait pas ce qu'en pense la reine-mère...
H
Il reste pour l'instant 40 dessins, les citoyens vont voter.
Je trouve l'initiative excellente. Pourquoi serions-nous tenus par le passé, obligés de conserver les symboles que nos ancêtres ont choisis, dans des conditions différentes? Chiche de faire la même chose en France, avec notre hymne national ? La Marseillaise contient des paroles agressives, un appel au meurtre, en réponse à une peur permanente d'un agresseur générique. "L'étendard sanglant de la tyrannie est levé contre nous". Nous devons donc nous armer, former des bataillons et faire couler un sang (forcément) impur dans les sillons de nos champs...
Et on voudrait qu'en même temps, on assure la promotion du vivre ensemble. Vous trouvez ça crédible ?
Pour en revenir aux Néo-Zélandais, on ne sait pas ce qu'en pense la reine-mère...
H
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