J'ai été consulté par une étudiante en Mastère sur la thématique des projets de certification qualité des entreprises. Je connais un peu la question, j'ai donc accepté de lire son questionnaire de 3 pages 1/2.
J'ai été très surpris de constater qu'il traitait essentiellement de la "résistance au changement", de l'opportunité de faire, en préalable au projet lui-même, une "étude des comportements" et de l'intérêt d'internaliser les compétences en "accompagnement du changement". À la réflexion, je pense que le sujet est important, et je vais le commenter un peu.
Je crois en effet que la fameuse "résistance au changement" est quelque chose de naturelle et de salutaire. Tout ceux qui identifient dans le changement à venir une dégradation de leurs conditions de travail ou de vie ont raison de combattre le changement en question. De même ceux qui n'arrivent pas à décoder ce qu'on leur présente, et pour lesquels le futur n'est pas clair ont absolument raison de s'accrocher à ce qu'ils connaissent. Si le changement est à l'évidence bénéfique, il passera comme une lettre à la poste. Essayez de proposer à tout votre personnel de leur offrir une C6 de fonction, avec assurance payée et une carte de carburant. Je doute que, même chez les écologistes militants, vous trouverez beaucoup d'opposants! La résistance est donc une réaction normale de personnes intelligentes.
Il me semble qu'on invoque souvent cette "résistance" comme alibi pour expliquer l'échec d'un projet : "ils" ont "encore" résisté ! Mais c'est un alibi de très mauvaise qualité. En réalité, c'est la direction qui n'a pas su montrer les retombées positives aux bénéficiaires du projet. Et parfois, cela aurait été impossible, tant les changements sont objectivement négatifs. Supprimez la voiture de fonction à 50% de ceux qui en ont une, en utilisant une clé de répartition inéquitable (seuls les hommes conservent leur véhicule, ou seuls les plus de 50 ans, ou seuls les membres de la Division Commerciale), vous savez que cela ne passera pas auprès des "victimes". Si vous voulez un projet qui ne génère pas de résistance, choisissez un projet qui améliore la situation de tous (sauf peut-être celle des actionnaires).
Par ailleurs, on illustre très souvent cette résistance au changement avec la "courbe du deuil". Cette représentation est due à Elisabeth Kübler-Ross, une psychiatre du milieu du XXème siècle, qui a modélisé la réaction d'individus face à un deuil au sens propre. Une première phase de sidération, de refus est suivie par des phases de résignation et d'acceptation. C'est le principe de réalité qui est à l’œuvre. Le proche est décédé, il ne reviendra plus, et "la vie continue". Mais dans l'entreprise, la situation est différente. Non seulement on identifie un responsable, mais encore on peut vivre dans l'espoir de le faire revenir en arrière...
Quoi qu'il en soit, il m'est difficile d'imaginer que l'on puisse demander à des individus intelligents de se résigner à une dégradation de leurs conditions de travail, et encore plus que l'on puisse faire appel à des techniques manipulatoires pour leur faire oublier le passé heureux.
Si c'est ça, le management moderne, nos entreprises n'ont pas fini de stagner !
H.
jeudi 12 février 2015
dimanche 4 janvier 2015
Bonne année 2015
Bonne année !
Je vous ai déjà entretenus du site Qualitionnaire, création de mon ami Constant Depièreux.
Comme étrennes, le site a été "hacké". Ou peut-être "cracké" (parce qu'il paraît que les hackers sont des gens qui sont dans le positif, le constructif, le don aux autres). Celui-là n'a pour ambition que de saccager, il jouit de son seul pouvoir de nuisance, utilisant à l'aveuglette des outils qu'il n'a probablement pas créés, et se pensant invincible, dissimulé parmi les programmeurs traquant des secrets d'État. C'est un peu comme les graffeurs de rue et les tagueurs : pour un réel artiste, combien d'imbéciles égocentrés recopiant à l'infini leur laide signature ?
Mais bref, le site est sur les genoux. 8 ans de dons désintéressés et quotidiens (de la part de Constant, bien plus que de mon fait), 60 000 pages (ce n'est pas rien) menacés par un misérable crétin... Bonne année, vous dis-je.
Au nom de la liberté d'expression, peut-on tout accepter ? Au nom du refus de la propriété, doit-on laisser tout détruire ? Quand plus personne n'aura rien, l'égalité sera-t-elle encore un rêve ?
H
Je vous ai déjà entretenus du site Qualitionnaire, création de mon ami Constant Depièreux.
Comme étrennes, le site a été "hacké". Ou peut-être "cracké" (parce qu'il paraît que les hackers sont des gens qui sont dans le positif, le constructif, le don aux autres). Celui-là n'a pour ambition que de saccager, il jouit de son seul pouvoir de nuisance, utilisant à l'aveuglette des outils qu'il n'a probablement pas créés, et se pensant invincible, dissimulé parmi les programmeurs traquant des secrets d'État. C'est un peu comme les graffeurs de rue et les tagueurs : pour un réel artiste, combien d'imbéciles égocentrés recopiant à l'infini leur laide signature ?
Mais bref, le site est sur les genoux. 8 ans de dons désintéressés et quotidiens (de la part de Constant, bien plus que de mon fait), 60 000 pages (ce n'est pas rien) menacés par un misérable crétin... Bonne année, vous dis-je.
Au nom de la liberté d'expression, peut-on tout accepter ? Au nom du refus de la propriété, doit-on laisser tout détruire ? Quand plus personne n'aura rien, l'égalité sera-t-elle encore un rêve ?
H
mercredi 31 décembre 2014
Nécrologie
Je découvre avec 6 semaines de retard le décès d'Armand Feigenbaum, à l'âge de 92 ans, et je souhaitais lui rendre hommage. Après Deming, Ishikawa, Juran, Crosby, Goldratt, c'est un des derniers grands noms de la qualité qui nous quitte.
Statisticien de formation (comme tant d'autres !), Feigenbaum fut le premier à utiliser l'expression "qualité totale", et a milité pour étendre le concept de management de la qualité au-delà de la phase de production. Il a aussi parlé de l'"usine invisible", qui génère des couts sans créer de valeur, parfois à hauteur de 30 ou 40% du chiffre d'affaires.
Nous manquons aujourd'hui de penseurs de ce niveau. Puisse 2015 (que je vous souhaite prospère) nous en apporter !
H
Statisticien de formation (comme tant d'autres !), Feigenbaum fut le premier à utiliser l'expression "qualité totale", et a milité pour étendre le concept de management de la qualité au-delà de la phase de production. Il a aussi parlé de l'"usine invisible", qui génère des couts sans créer de valeur, parfois à hauteur de 30 ou 40% du chiffre d'affaires.
Nous manquons aujourd'hui de penseurs de ce niveau. Puisse 2015 (que je vous souhaite prospère) nous en apporter !
H
vendredi 26 décembre 2014
C'est Noël
C'est Noël, et je vous fais deux cadeaux. Plus exactement, je vous rappelle que W. Edwards Deming a fait ces 2 cadeaux à l'Humanité (je suis volontiers grandiloquent en fin d'année) lorsqu'il a publié son livre Out of the Crisis (hrs de la crise) en 1986.
J'ai fait deux dossiers sur mon site à ce sujet :
Ces deux dossiers donnent de très utiles conseils pour redonner de la compétitivité économique à nos entreprises (qui semble-t-il en ont bien besoin).
Je vous souhaite bonne lecture, et je vous souhaite également une excellente année 2015 !
H
J'ai fait deux dossiers sur mon site à ce sujet :
Ces deux dossiers donnent de très utiles conseils pour redonner de la compétitivité économique à nos entreprises (qui semble-t-il en ont bien besoin).
Je vous souhaite bonne lecture, et je vous souhaite également une excellente année 2015 !
H
lundi 22 décembre 2014
Le titre d'ingénieur
Je viens de tomber, presque par hasard, sur un arrêté amusant. Il s'agit de l'Arrêté du 19 novembre 2014 fixant le règlement, la nature et le programme des épreuves des concours externe et interne pour l'accès au corps des ingénieurs électroniciens des systèmes de la sécurité aérienne (NOR: DEVA1417931A ).
La "nature et le programme des épreuves" pour l'admission à un Corps de l'État, ça ne rigole pas. On se dit qu'il faut être ingénieur, et parmi les meilleurs. Le Corps des Mines, celui des Eaux et Forêts, c'est quelque chose. Regardons de plus près...
ANNEXE - PROGRAMME DES CONCOURS EXTERNE ET INTERNE DES INGÉNIEURS ÉLECTRONICIENS DES SYSTÈMES DE LA SÉCURITÉ AÉRIENNE; Admissibilité
En d'autres termes, pour intégrer le corps des ingénieurs électroniciens des systèmes de la sécurité aérienne, il suffit d'avoir le niveau DUT génie électrique, et des notions élémentaires en matière d'aéronefs...
Néanmoins, la sécurité reste une priorité des autorités. Ainsi, la morale est sauve !
H
La "nature et le programme des épreuves" pour l'admission à un Corps de l'État, ça ne rigole pas. On se dit qu'il faut être ingénieur, et parmi les meilleurs. Le Corps des Mines, celui des Eaux et Forêts, c'est quelque chose. Regardons de plus près...
ANNEXE - PROGRAMME DES CONCOURS EXTERNE ET INTERNE DES INGÉNIEURS ÉLECTRONICIENS DES SYSTÈMES DE LA SÉCURITÉ AÉRIENNE; Admissibilité
- 1. Épreuves écrites obligatoires
1.1. Mathématiques (durée : 2 heures, coefficient 3) :
L'épreuve se présente sous forme de questionnaires à choix multiple (QCM) portant sur les mathématiques. L'épreuve repose sur le programme pédagogique national en vigueur des DUT GEII (génie électrique et informatique industrielle) et R&T (réseaux et télécommunications) et plus précisément sur les parties communes entre les thèmes 2 (innovation par la technologie et les projets) et 3 (formation scientifique et humaine) du DUT GEII et les unités d'enseignement (UE12 - mise à niveau des compétences transversales et scientifiques, UE22 - développement des compétences transversales et scientifiques et UE32 - renforcement des compétences transversales et scientifiques) du DUT R&T..
Bon, pour les maths, on est loin du niveau ingénieur... - 2. Epreuve technique écrite obligatoire à options (choix d'une seule épreuve)
L'épreuve technique obligatoire à options (GEII ou R&T) repose sur les enseignements communs à tous les DUT dans les domaines de l'informatique, de l'électronique et des réseaux. Elle ne portera donc pas sur les modules complémentaires. Quelle que soit l'option, l'épreuve se présente sous forme de questionnaires à choix multiple (QCM).
2.1. Génie électrique et informatique industrielle (GEII) (durée : 4 heures, coefficient 6) : L'épreuve repose sur le programme pédagogique national : PPN DUT GEII 2013 - thème 1 : composants, systèmes et applications.
2.2. Réseaux et télécommunications (R&T) (durée : 4 heures, coefficient 6) : L'épreuve se base sur le programme pédagogique national : PPN DUT R&T 2013 - Unités d'enseignement UE11 - découverte métiers, UE21 - consolidation métiers, UE31 - approfondissement métiers, UE12 - mise à niveau des compétences transversales et scientifiques, UE22 - développement des compétences transversales et scientifiques et UE32 - renforcement des compétences transversales et scientifiques.
Pour les épreuves d'informatique et d'électronique, on est loin aussi du niveau ingénieur
En d'autres termes, pour intégrer le corps des ingénieurs électroniciens des systèmes de la sécurité aérienne, il suffit d'avoir le niveau DUT génie électrique, et des notions élémentaires en matière d'aéronefs...
Néanmoins, la sécurité reste une priorité des autorités. Ainsi, la morale est sauve !
H
jeudi 18 décembre 2014
Les journalistes
Je suis navré, chers amis, j'ai déjà confirmé ici combien je trouvais votre métier formidable, mais je me dois de vous rappeler que diffuser des informations en direct à des centaines de milliers ou des millions de personnes est une responsabilité importante. Les gens qui vous écoutent vous croient. Et donc si vous dites des choses inexactes, ils vont les répéter. Et quel est l'intérêt de propager des choses inexactes ?
France Inter, donc, avant 8 heures jeudi matin (18 décembre 2014). L'une d'entre vous répète à l'antenne que le CNC limite dorénavant les salaires des acteurs, et qu'il n'est plus possible de toucher 1 million d'euros par film. C'est tout simplement faux. F-a-u-x. Pas vrai. Inexact. Erroné.
Une fois encore, disons-le, ce sont les avances sur recette qui sont supprimées. Un producteur qui peut sortir des cachets de ce montant n'a pas besoin de l'avance sur recettes. C'est tout. Et ce n'est pas si mal !
H
France Inter, donc, avant 8 heures jeudi matin (18 décembre 2014). L'une d'entre vous répète à l'antenne que le CNC limite dorénavant les salaires des acteurs, et qu'il n'est plus possible de toucher 1 million d'euros par film. C'est tout simplement faux. F-a-u-x. Pas vrai. Inexact. Erroné.
Une fois encore, disons-le, ce sont les avances sur recette qui sont supprimées. Un producteur qui peut sortir des cachets de ce montant n'a pas besoin de l'avance sur recettes. C'est tout. Et ce n'est pas si mal !
H
samedi 13 décembre 2014
Les règles
J'ai déjà abordé le problème des normes, des règlements, des lois, et de la manière dont elles sont perçues par les acteurs économiques.
Deux exemples qui me semblent porter à réflexion :
J'entendais ce matin à la radio un acteur de cinéma, auquel il était posé la question des cachets des acteurs. La question était d'ailleurs étrangement posée, en passant par l'étrange biais des salaires des footballeurs. Pourquoi diable ne pas être direct ? Mais peu importe ici. "Bon, disait (en substance, je ne cite pas) l'acteur, dorénavant, on est limité à neuf cent quatre-vingt dix mille euros." Visiblement, il n'avait jamais touché autant, et donc il ne semblait pas très concerné. Mais visiblement aussi, il avait une vision très déformée de la réalité. De ce que j'ai pu entendre et lire sur la question, il n'est pas impossible à un acteur de toucher un salaire bien plus élevé que 990 000 € pour un film. Rien ni personne ne l'interdit. Ce qui ne sera plus possible c'est d'obtenir l'avance sur recettes et les autres subventions du CNC lorsque la production sera capable de sortir un aussi gros montant pour rémunérer un acteur. La nuance est de taille. Si les subventions sont faites pour aider la production française à passer les barrières (réelles ou supposées) de l'exception culturelle française, on peut imaginer qu'elles soient attribuées aux projets qui en ont réellement besoin. Et qu'à partir du moment où on arrive à isoler dans le budget un million d'euros, ou plus, pour rémunérer pendant quelques semaines ou quelques mois le travail, le talent et la marque qu'est le nom de l'acteur, alors les avances ne sont probablement pas indispensables...
Autre sujet actuel : le compte pénibilité. Une usine à gaz hurlent les employeurs, inapplicable, couteuse, inefficace, "mesure absurde et anxiogène"... "Je vais devoir embaucher 2 personnes à l'année pour remplir les feuilles" ai-je entendu. Et tout le monde de montrer les incohérences et les absurdités, la mesure de l'angle que doit faire la colonne vertébrale avec la verticale pour ouvrir le droit à l'enregistrement ou la présence du chronomètre pour vérifier si les 5 heures quotidiennes seront atteintes ou non...
Ma vision ici, c'est qu'à la base il y avait une idée noble. Et qu'elle a été transformée en usine à gaz parce que les différents acteurs (pas de cinéma, les acteurs sociaux) se sont affrontés sur le terrain de la mesure, essayant de créer un modèle parfait au lieu de s'en tenir à un modèle juste. D'où la mesure des angles (un critère parfait) et sa contrepartie : l'angle est impossible à mesurer, donc inapplicable.
Pourquoi-donc sommes nous collectivement incapables d'accepter l'idée que pour l'immense majorité des postes de travail, le suivi sera extrêmement facile ? Vous travaillez ici ou là : pas de pénibilité, les critères ne seront jamais atteints, ou si rarement que cela ne représente pas un facteur de risque. Vous travaillez ailleurs, les critères seront atteints tous les jours, ou presque. Donc par défaut, ils seront atteints. Et les points pénibilité tombent (ou ne tombent pas) de manière automatique. D'ailleurs, si le Document Unique est bien fait, si l'évaluation des risques au poste de travail a bien été faite (c'est une obligation, annuelle, depuis 2001, on pourrait parler de son application réelle), les postes à risque sont connus et archi-connus. Et l'employeur a tout fait pour les faire disparaitre... Au final, combien y aura-t-il de postes à suivre de manière réellement individuelle ? 10 %? 5 %? moins ? Tiens, d'ailleurs, est-il possible de suivre individuellement l'exposition des salariés aux radiations ionisantes ? Oui ? Chez tous les salariés du nucléaire ? Dans les cabinets de radiologie ? Chez tous les dentistes ? Oui ? Donc, si ce genre de choses est possible, ça pourrait être dupliqué? Sans que l'on ne s'entretue ? Bonne nouvelle !
Les règles sont ce qu'on veut en faire. En ce moment, elles sont visiblement des arguments pour ne pas bouger, pour opposer les uns aux autres, pour aller vers le conflit.
Messieurs et mesdames nos élites dirigeantes : pensez-vous réellement que le conflit va amener la compétitivité que vous attendez si ardemment ?
H
Deux exemples qui me semblent porter à réflexion :
J'entendais ce matin à la radio un acteur de cinéma, auquel il était posé la question des cachets des acteurs. La question était d'ailleurs étrangement posée, en passant par l'étrange biais des salaires des footballeurs. Pourquoi diable ne pas être direct ? Mais peu importe ici. "Bon, disait (en substance, je ne cite pas) l'acteur, dorénavant, on est limité à neuf cent quatre-vingt dix mille euros." Visiblement, il n'avait jamais touché autant, et donc il ne semblait pas très concerné. Mais visiblement aussi, il avait une vision très déformée de la réalité. De ce que j'ai pu entendre et lire sur la question, il n'est pas impossible à un acteur de toucher un salaire bien plus élevé que 990 000 € pour un film. Rien ni personne ne l'interdit. Ce qui ne sera plus possible c'est d'obtenir l'avance sur recettes et les autres subventions du CNC lorsque la production sera capable de sortir un aussi gros montant pour rémunérer un acteur. La nuance est de taille. Si les subventions sont faites pour aider la production française à passer les barrières (réelles ou supposées) de l'exception culturelle française, on peut imaginer qu'elles soient attribuées aux projets qui en ont réellement besoin. Et qu'à partir du moment où on arrive à isoler dans le budget un million d'euros, ou plus, pour rémunérer pendant quelques semaines ou quelques mois le travail, le talent et la marque qu'est le nom de l'acteur, alors les avances ne sont probablement pas indispensables...
Autre sujet actuel : le compte pénibilité. Une usine à gaz hurlent les employeurs, inapplicable, couteuse, inefficace, "mesure absurde et anxiogène"... "Je vais devoir embaucher 2 personnes à l'année pour remplir les feuilles" ai-je entendu. Et tout le monde de montrer les incohérences et les absurdités, la mesure de l'angle que doit faire la colonne vertébrale avec la verticale pour ouvrir le droit à l'enregistrement ou la présence du chronomètre pour vérifier si les 5 heures quotidiennes seront atteintes ou non...
Ma vision ici, c'est qu'à la base il y avait une idée noble. Et qu'elle a été transformée en usine à gaz parce que les différents acteurs (pas de cinéma, les acteurs sociaux) se sont affrontés sur le terrain de la mesure, essayant de créer un modèle parfait au lieu de s'en tenir à un modèle juste. D'où la mesure des angles (un critère parfait) et sa contrepartie : l'angle est impossible à mesurer, donc inapplicable.
Pourquoi-donc sommes nous collectivement incapables d'accepter l'idée que pour l'immense majorité des postes de travail, le suivi sera extrêmement facile ? Vous travaillez ici ou là : pas de pénibilité, les critères ne seront jamais atteints, ou si rarement que cela ne représente pas un facteur de risque. Vous travaillez ailleurs, les critères seront atteints tous les jours, ou presque. Donc par défaut, ils seront atteints. Et les points pénibilité tombent (ou ne tombent pas) de manière automatique. D'ailleurs, si le Document Unique est bien fait, si l'évaluation des risques au poste de travail a bien été faite (c'est une obligation, annuelle, depuis 2001, on pourrait parler de son application réelle), les postes à risque sont connus et archi-connus. Et l'employeur a tout fait pour les faire disparaitre... Au final, combien y aura-t-il de postes à suivre de manière réellement individuelle ? 10 %? 5 %? moins ? Tiens, d'ailleurs, est-il possible de suivre individuellement l'exposition des salariés aux radiations ionisantes ? Oui ? Chez tous les salariés du nucléaire ? Dans les cabinets de radiologie ? Chez tous les dentistes ? Oui ? Donc, si ce genre de choses est possible, ça pourrait être dupliqué? Sans que l'on ne s'entretue ? Bonne nouvelle !
Les règles sont ce qu'on veut en faire. En ce moment, elles sont visiblement des arguments pour ne pas bouger, pour opposer les uns aux autres, pour aller vers le conflit.
Messieurs et mesdames nos élites dirigeantes : pensez-vous réellement que le conflit va amener la compétitivité que vous attendez si ardemment ?
H
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