jeudi 31 octobre 2013

Nimby

Nimby = "not in my backyard" = pas dans mon jardin !

Par cet acronyme, on désigne tous les égoïsmes quotidiens :
  • Bien entendu, il faut une prison, mais pas dans ma commune
  • J'utilise beaucoup les autoroutes, mais il ne faut pas en construire un derrière la maison de famille
  • Je ne me pose pas de questions sur l'origine de l'électricité que je gaspille, mais pas question que le stockage des déchets nucléaires soit localisé dans mon département
  • etc., à l'infini !


C'est aujourd'hui le tour de l'équilibre des comptes de la Nation. Nous sommes tous d'accord sur le fait que le déficit n'est pas une politique, que l'emprunt entraine des couts difficilement supportables, et qu'il faut "faire quelque chose". Unanimité donc sur le besoin d'agir. Les divergences commencent avec l'étude des solutions...

Licencier des fonctionnaires, ou les mettre en chômage partiel, comme pour le récent shutdown américain ? Impensable! Supprimer des régiments ? Oui, si l'État compense le manque à gagner dans les budgets des communes impactées. Surseoir à l'achat de quelques Rafale (127 millions d'€ HT l'unité - le kérosène n'étant pas compris) ? L'avionneur va hurler, mais on y vient (la commande initiale de 320 appareils a été réduite à 286, puis 255 appareils, ce qui fait tout de même beaucoup à mes yeux - mais je n'ai pas fait l'école de guerre, mon avis n'est que citoyen, pas expert. Je ne peux donc pas non plus me prononcer sur la durée de fabrication d'un appareil, 3 ans en moyenne si j'en crois un article de La Tribune).

Si on ne peut pas restreindre la dépense courante, peut-on limiter la dépense exceptionnelle ? ... Vous avez un exemple ? Eh bien, l'État doit-il sauver les banques ? Ohhh Oui, évidemment ! Et les dépôts des épargnants, alors ? Bien sur que l'État (donc les finances publiques) doit intervenir pour les garantir. Oui, mais peut-on au moins poursuivre les dirigeants incompétents, ou malhonnêtes pour les dégâts qu'ils ont commis, alors que dans le même temps ils se sont enrichis ? Certainement pas ! Vous voulez faire peur aux dirigeants d'entreprise, les voir quitter le pays ? (En ce qui concerne ceux qui font perdre des milliards aux banques françaises, je le dis sans détour : oui !)

Il ne reste donc plus que l'impôt. Bonne idée ! il y a trop de gens qui échappent à l'impôt, trop de niches fiscales, oui, réformons l'impôt, faisons payer ceux qui le peuvent. Les footballeurs, par exemple ? Ceux qui gagnent 1 million d'euros par mois, pour une utilité sociale qui reste à démontrer ? Ah non, pas question ! Les clubs de football ne peuvent pas se le permettre, ils ont de telles difficultés financières ! Les clubs de football professionnels sont un modèle d'entreprise dans laquelle les salariés ne se préoccupent à aucun moment de la santé de leur entreprise. Ils n'ont aucune envie - ni aucun besoin - qu'elle se porte mieux ou moins bien, ils ne craignent pas pour leur emploi. Ils sont là pour piller, pour ratisser, pour dépecer leur employeur - lequel est consentant. Les sociologues, les économistes et peut-être bien les psychiatres nous diront un jour pourquoi ça a pu fonctionner.

Qui alors ? Ben, personne ! En fait, la meilleure chose à faire pour que l'exécutif conserve des soutiens parmi les électeurs eut été de faire comme avant : on décide que le déficit n'est pas une solution, mais qu'on va l'utiliser tout de même, et on croise les doigts pour qu'un miracle fasse que le bateau se redresse tout seul.

En tout cas : NIMBY !

H

mardi 29 octobre 2013

soirée thriller...

... en ce jour anniversaire du jeudi 29 octobre 1929, avec la soirée Thema sur Arte. Le bal des vautours, ou comment la finance a fait main basse sur le monde et son système.

Je reste pantois devant tant de cynisme, de rapacité, de cupidité. Et je suis surpris de notre passivité collective. Aux côtés des golden boys et des gestionnaires de fonds spéculatifs, du shadow banking et autres spéculateurs, les fermiers généraux de 1789 sont des enfants de chœur. Et le peuple n'avait pas hésité à mettre leur tête au bout de piques. Pour nous, "riches" européens, qui avons encore à perdre, on peut comprendre notre pusillanimité. Mais les économies émergentes, le tiers-monde que nous laissons mourir dans leur misère, ne pourront pas rester longtemps sans réagir.

Entendre ceux qui sont interviewés par les journalistes de Thema expliquer calmement que les caisses d’épargne (américaines) sont devenues des entreprises criminelles me laisse sans voix.

Avoir et à revoir, pour l'édification des masses.

H

lundi 28 octobre 2013

Refondation

Je vous ai déjà parlé du site de mon ami Constant, Refondation.be. Il vient de changer la page d'accueil, et je continue à croire que chacun trouvera avantage à lire et à commenter ses propositions révolutionnaires (bien que très pacifiques).

H

mercredi 23 octobre 2013

l'EFQM

Un lettre reçue aujourd'hui de l'EFQM m'incite à vous recommander de faire un tour sur la page que l'AFNOR consacre à ce modèle. Chacun aura intérêt à s'y plonger, le redressement de la compétitivité devant passer par l'excellence organisationnelle.

H

lundi 21 octobre 2013

Le choeur des vierges...

Ainsi, nos politiques découvriraient-ils, horrifiés, que nos alliés étasuniens ont des comportements fort peu éthiques, et nous espionneraient ? Grande nouvelle, en vérité !

Enseignant en école d'ingénieurs, j'ai eu l'occasion d'assister il y a 4 ou 5 ans, à une conférence donnée par un fonctionnaire de police, de la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur). Cet officier venait régulièrement sensibiliser les élèves (mais il le faisait aussi, nous avait-il dit, pour des cadres d'entreprises) aux diverses formes que peut prendre l'espionnage. Il avait expliqué pourquoi, lorsqu'on se rend aux USA, il faut voyager avec un ordinateur totalement vide (le système d'exploitation + la suite bureautique de son choix), sous peine de voir le contenu recopié lors de "vérifications" aléatoires. Il nous avait expliqué pourquoi il est irresponsable d'utiliser un téléphone de la marque "Mûre" (la "Baie" (berry) "Noire" (black) des anglophones), simplement parce que tous les messages transitent systématiquement par un serveur au Canada, serveur semble-t-il ouvert à tous les vents. Il avait même ironisé sur le fait que les services de sécurité de la Maison Blanche avaient du fabriquer un téléphone avec toutes les fonctionnalités du modèle en question, mais ne passant pas par le réseau classique, parce que le président Obama, nouvellement élu, ne voulait pas abandonner le sien.

Quand je lui avais fait remarquer que j'avais rencontré quelques jours auparavant un cadre supérieur d'Oséo (la banque publique qui prête aux PME innovantes) muni d'un téléphone de cette marque, il avait haussé les épaules : "nous n'avons pas d'autre pouvoir que celui d'alerter". Il est certain que les SMS d'un cadre d'Oséo, parlant d'entreprises innovantes, représentent une valeur informative non négligeable. Ont-ils été espionnés ? Ont-ils conduit les concurrents US à décider d'actions ? Cela restera un mystère.

Ce qui est sûr en revanche, c'est que si moi, je suis au courant, personne ne me fera croire un quart de seconde que nos dirigeants ne le sont pas.

En revanche, la réorganisation des services (?) ou la RGPP (?) ou encore des décisions politiques (?) ont conduit les conférences de ces messieurs se raréfier. On ne les voit plus qu'une ou deux fois par an, certains élèves n'en n'ont jamais entendu parler. Petite économie immédiate, mais quel cout au final ?

H.

mardi 24 septembre 2013

Gestion des risques : l'exemple du Titanic

L'Institut National des fautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) dépend des services du Premier Ministre. Cet organisme publie notamment la LIREC, la Lettre d'Information sur les Risques et les Crises.

Le n°40, de septembre 2013 contient un article fort bien écrit, qui prend l'exemple du naufrage du Titanic pour mettre le doigt sur des mauvais réflexes que les dirigeants d'entreprise pourraient avoir lors de l'analyse des "signaux faibles".

bonne lecture !

H .

samedi 7 septembre 2013

compétitivité, économie et journalisme

Encore un billet sur les journaliste ? Mais que m'ont-ils fait, les journalistes, pour que je les harcèle ainsi ?

Ils m'ont fait que je les accueille chez moi (par l'intermédiaire d'un poste de radio), qu'ils passent leurs messages sans que je puisse intervenir, les questionner, les contredire. Alors je le fais dans mon coin, c'est aussi simple que cela.

Ce matin (samedi 7 septembre 2013), c'est l'édito de Nicolas Beytout, dans le 7-9 du week-end sur France Inter, qui m'a fait sursauter. Parlant de la prévision de croissance de 0.5% que l'OCDE fait pour la France, M. Beytout dit, je cite (chacun peut vérifier) : "De ce point de vue, François Hollande a eu raison a posteriori de faire, le quatorze juillet dernier, sa fameuse déclaration sur la reprise. Son pari, car à l'époque c'était un pari, était le bon."

M. Beytout, avec tout le respect que je vous dois, n'allez-vous pas un peu vite en besogne pour dénigrer les propos du Président de la République? Vous avez eu l'occasion d'exercer vos talents de gestionnaire en dirigeant une entreprise de presse, je ne suis pas certain que les résultats économiques que vous avez atteints vous confèrent une grande autorité dans l'analyse économique. Alors reprenons : l'OCDE publie des résultats début septembre. Je ne connais pas le détail des modes de fonctionnement de l'OCDE, mais je serais surpris que la publication d'un rapport se fasse sans passer par un long circuit de lecture, relecture et validation. Circuit lui même précédé d'un processus d'acquisition de données, d'analyse et de conclusion qui doit également prendre "un certain temps".

Si on ajoute à cela que le mois d'août n'est généralement pas propice à l'accélération de ces processus, ne pouvez-vous imaginer que les données analysées par l'OCDE aient également été disponibles à Bercy 6 semaines auparavant ? Et est-ce vous faire injure que d'imaginer que les analystes du Ministère des Finances sont un tout petit peu meilleurs que vous ? En d'autres termes, qu'est-ce qui vous permet de parler de "pari" ? Si vous avez des éléments, donnez-les nous, sinon vos propos apparaissent chargés d'une outrecuidance qui ne vous grandit pas.

Et puis, il y a le n-plus-unième classement du Forum Économique Mondial, dans lequel la France aurait perdu deux places. La belle affaire ! Les données utilisées pour faire ce classement sont pour certaines fausses (l'impôt sur les bénéfices des sociétés serait ainsi, en France, de 65,7%, chiffre ahurissant et dénué de toute réalité), et pour d'autres extrêmement peu reproductibles, puisque obtenues en interrogeant des "business leaders", qui expriment alors des sentiments ou des opinions...

Et comme chaque année, les chiffres sont repris, on se désole des résultats, on vante l'Allemagne ou la Suisse, mais aucun commentateurs ne semble analyser en détail le classement en question.

Mesdames et messieurs les journalistes, c'est pourtant ce qu'on attend de vous ! Vous trouverez sur mon site des éléments qui vous permettraient d'amorcer votre travail.

H