vendredi 2 décembre 2016

Encore vous, Monsieur SEUX ?


Décidément, l'un d'entre nous n'a pas de chance. Soit c'est vous, parce que j'épingle régulièrement vos propos, soit c'est moi, parce que je suis à l'écoute de la radio sur laquelle vous distillez vos analyses à l'heure à laquelle vous le faites.

Hier 2 décembre 2016, sur France Inter, vous avez lu votre papier, dans lequel vous avez en un temps record analysé les échecs du président sortant. Vous avez notamment dit ceci : "Ils [les socialistes] n'avaient pas vu que le problème numéro un de notre économie n'était pas budgétaire mais la perte de compétitivité. Et comme François HOLLANDE a commencé par créer un choc de défiance avec les impôts, il a mis quelques mois fatals pour se pencher sur le vrai sujet : les entreprises. Le retard à l'allumage n'a jamais été rattrapé."

Je ne m'étendrai pas sur ce constat étrange, en désaccord avec ce que vous expliquez à longueur de temps : vous dites en gros que le problème n'est qu'un retard à l'allumage de quelques mois - donc que la politique suivie était la bonne, et qu'il suffit de continuer à attendre un peu. Ni sur le fait que vous appelez visiblement de vos vœux l'interventionnisme de l’État - ce que vous récusez d'habitude.

Ce qui me choque, comme toujours, c'est que vous excluez de votre cadre de référence la possibilité que les leviers de compétitivité les plus importants puissent se retrouver à l'intérieur même de l'entreprise, dans des organisations à réformer. Pas en supprimant du personnel, en robotisant ou en recherchant des fournisseurs low-cost ailleurs qu'en France; non  en arrêtant de gaspiller des ressources précieuses en décisions absurdes, en échelons hiérarchiques structurels n'apportant aucune valeur, se contentant de surveiller et de contrôler le travail d'autres surveillants et contrôleurs qui eux-même surveillent et contrôlent d'autres personnes. Ou en laissant écrire des procédures dont le seul objet est de contrôler que d'autres procédures sont bien appliquées. Vous sauriez, Monsieur SEUX, si vous aviez passé quelques temps dans les échelons subalternes d'une entreprise du secteur marchand (ou dans une structure publique, les mauvaises pratiques se retrouvent partout), que les politiques sont totalement impuissants à ouvrir les yeux des chefs d'entreprises qui pensent que les solutions à leurs problèmes passent par des interventions externes. Qui sont persuadés que les erreurs ne peuvent venir que des couches inférieures de la pyramide hiérarchique. Qui ne pensent compétitivité qu'au travers du plan comptable, lequel ne possède aucune rubrique pour les décisions absurdes, les choix stratégiques désastreux ou les gaspillages institutionnalisés.

Tant pis pour ceux qui vous écoutent !

H

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