mardi 3 décembre 2013

L'enquête PISA de l'OCDE

L'enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) a été publiée aujourd'hui par l'Organisation de Coopération et de Développement Économique.. Ce document ne montre pas nos lycéens sous leur meilleur jour (on lira avec intérêt le rapport consacré spécifiquement à la France). On en parle beaucoup, on fustige la descente de la France dans le classement... C'est de bonne guerre, puisque nous avons une haute opinion de nous-mêmes, et constater que la Slovénie, la Lettonie, la Pologne ou le Vietnam, pays exotiques que nous connaissons mal, mais que nous nous représentons volontiers comme étant en retard sur nous, ont de meilleurs résultats est plutôt désagréable.

Alors, on pourra dire que les axes sur lesquels les élèves sont notés sont arbitraires (compréhension de l'écrit, mathématiques et matières scientifiques). Mais je ne crois pas qu'un questionnaire sur les langues étrangères, l'histoire, la géographie ou les arts nous positionnerait plus haut sur l'échelle... On peut aussi relativiser, en constatant qu'après tout, nous sommes à la moyenne...

Ce midi, au journal de 13 heures de France Inter, était interviewé Eric CHARBONNIER, un des spécialistes des questions d'éducation à l'OCDE. Ce qu'il dit est bien plus intéressant que toutes les lamentations. Il compare les résultats et les pratiques des pays. Et il dit par exemple:
  • que les pays les moins inégalitaires ont les meilleurs résultats
  • que les pays qui ont les meilleurs résultats envoient leurs professeurs les plus expérimentés dans les secteurs les plus difficiles
  • que les pays qui progressent sont ceux qui ont revu en profondeur leurs programme de formation des enseignants


J'appelle de mes vœux cette prise de conscience de tous les enseignants qui me sont proches (très proches pour certains). C'est une révolution qui doit se faire, elle est en passe de se réaliser dans le monde de la santé et dans celui du médico-social, deux secteurs où, comme à l'école, on travaille "sur de l'humain", "sans clients", et avec une générosité et une abnégation méritoires. Mais la générosité et l'abnégation ne font pas la qualité du service! Les réflexes acquis par un corps social ne tirent pas leur légitimité de leur ancienneté (je pense ici à l'envoi de débutants dans les zones difficiles, quand les plus compétents sont à l'abri). Et surtout, parler de moyens comme préalable à toute réflexion est un billet gratuit pour l'enlisement.

Lisez, et faites lire les résultats de cette étude. Pas seulement le résumé : l'étude ! (oui, c'est en anglais. Ne venez pas me dire que le lycée ne vous a pas préparé(e)(s) à communiquer dans cette langue ?


Pour les États-Unis, il faut enfin savoir que le Prix d'excellence Malcolm Baldrige, qui récompense chaque année les entreprises les plus performantes, a une section spécialisée dans l'éducation. À quand la même chose en France ?

Car enfin, un système éducatif performant, des jeunes instruits, c'est LE levier pour une compétitivité du modèle Français sur le plan international...

H

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