vendredi 15 octobre 2021

Le laboratoire, le CAC40 et l'argent public

Eh bien dites donc !

Cela fait bientôt 2 ans que j'ai laissé ce blog en sommeil et là, coup sur coup, 2 sujets m'interpellent.

Ce matin, en route vers le site de production d'un client, j'écoute France Inter. Et l'indispensable (*) Dominique SEUX vient vanter les mérites du laboratoire Eurofins, qui vient de faire son entrée au CAC40. "En 1987, ils étaient 3 et aujourd'hui, ils sont plus de 50 000 dans le monde". Et c'est vrai. Ce laboratoire est une vraie réussite, sa croissance est impressionnante.

En 1987, j'étais client (l'entreprise dans laquelle je travaillais était cliente) du tout récent laboratoire Eurofins. Les analyses qu'ils étaient les seuls à réaliser coutaient les yeux de la tête (1 échantillon analysé représentait plus de 50% de notre budget d'analyses extérieures) et donnaient des informations impossibles à obtenir d'une autre manière. Grâce à la détermination du rapport 13C / 12C de l'éthanol obtenu par fermentation de sucres, Eurofins était capable de dire si le sucre en question provenait de raisin, d'orange, de betterave ou de canne à sucre. Indispensable pour déceler les adultérations.

Eh bien, Monsieur SEUX, vous ne le savez peut-être pas, mais à l'origine de cette magnifique réussite, il y a de l'argent public. Du talent, bien entendu, mais surtout de l'argent public. Monsieur MARTIN, le fondateur d'Eurofins était un chercheur, au CNRS, si je me souviens bien. À l'époque, les services de la répression des fraudes - donc le ministère des finances - était à la recherche d'une méthode pour prouver les fraudes en chaptalisation (l'ajout de sucre à des moûts de raisin peu mûrs, ou additionnés d'eau) des vins. cette pratique est interdite pour l'immense majorité des vins, très encadrée pour les autres. Les fraudes ont donc lancé un concours, avec un prix. C'est le Dr (ou le Professeur ?) MARTIN qui a été lauréat. Il a quitté son poste de chercheur dans le public, et a créé un laboratoire. Qui a bien grandi depuis.

Ainsi, l'argent public, lorsqu'il est bien utilisé, peut faire les délices des économistes libéraux...

À ceci près que le siège du laboratoire n'est pas en France. Pour des questions fiscales, si j'en crois Monsieur SEUX. Il semble donc que Monsieur MARTIN ne soit pas reconnaissant.

(*) indispensable ... pour que je me remette à écrire !

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