dimanche 29 mai 2016

Éligobiotiques

Je partage une vidéo parue il y a 2 mois, que j'avais ratée, et sur un sujet dont j'ai bien l'impression que la presse l'a largement ignoré. Il s'agit des éligobiotiques, antibiotiques hautement spécifiques en cours de développement à l'Institut Pasteur.


Le concept semble prometteur, et ce nouvel outil de soin, qui pourrait aider à la résolution du très sérieux problème des bactéries infectieuses multi-résistantes, une avancée significative.




Pour voir la vidéo, cliquez ici.

Au passage : les budgets de la recherche sont IN-DIS-PEN-SABLES ! Les réduire : n'y pensez même pas !

H

vendredi 27 mai 2016

Un étudiant courageux

Il se trouve que je donne des cours à des étudiants en Licence Professionnelle "Maintenance" en alternance. Je leur ai demandé de travailler, en groupes de 2 ou 3, sur des outils d'amélioration continue. L'un des groupes a choisi le SMED.

Pour les non-initiés, le SMED (pour Single-Minute Exchange of Die) est une démarche visant à réduire les temps de changements d'outils, ou de formats, à une durée se comptant en "single-minute, ou un nombre de minutes inférieur à 10.. En pratique, il s'agit de diminuer de manière significative les durées de changement. Les rois du SMED sont les écuries de Formule 1, qui changent 4 roues d'une voiture en moins de 5 secondes. Dans l'industrie pharmaceutique, si l'on passe d'une ligne de synthèse à une nouvelle configuration en moins de 2 semaines, alors qu'il fallait 23 jours auparavant, on pourra tout de même dire que l'on a fait du SMED.

Comme le groupe souhaitait apporter plus que des éléments récupérés sur le Net, l'un des étudiants a demandé à son tuteur d'entreprise l'autorisation d'entamer un projet SMED réel. L'ayant obtenu, il a choisi de travailler sur une machine d'usinage, la machine en question étant saturée. Toute minute gagnée sur les changements d'outils est donc une minute de production vendable libérée.

Avec une approche très simple (et même, à la limite du simpliste - mais ce n'est pas un reproche, il s'est lancé seul), et un temps limité, il a réussi à récupérer 15 minutes productives sur les 25 minutes de changement initiales.

Il y a environ 6 changements par jour, soit 1 h 30 de récupérées chaque jour (production en 2 x 8). La machine génère 4000 € de chiffre d'affaires par heure.

Cet étudiant, de sa propre initiative, en travaillant sur une seule machine, vient de faire gagner 6000 € par jour à son entreprise.

Je ne sais pas ce que je ferai au prochain qui me répètera que la compétitivité des entreprise ne peut passer que par la diminution des charges salariales, ou par la limitation par la loi du montant des indemnités en cas de licenciement abusif.

Il y a des jours où je me dis que je devrais faire de la politique...

H

mercredi 25 mai 2016

Suivi fournisseurs

Le graphique ci-dessous provient du service achats d'une PME. On y voit la performance des fournisseurs en matière de respect du délai de livraison.
Sur les premiers mois, les données restaient dans l'entreprise. La responsable des achats constatait une performance moyenne assez médiocre. Et brutalement, la situation s'améliore; les réceptions accusant 15 jours de retard ou plus ont quasiment disparu.

Que s'est-il donc passé ? Rien - ou presque. Les fournisseurs ont commencé à recevoir un courriel, avec leur performance. Et les réactions ont été très similaires : "Ah, mais nous ne savions pas que nous n'étions pas bons", "Oh, mais dorénavant nous allons faire attention", "Nous allons regarder à quoi nous nous engageons avant d'accepter la commande", "Nous allons vous appeler et faire une livraison partielle si nous rencontrons des difficultés", etc.

Communiquez avec vos fournisseurs. Pas besoin de réclamer, de menacer, de se fâcher. Montrez que vous prêtez attention à un critère, et parlez-en. Le fournisseur n'ayant jamais intérêt à mécontenter un client, il va agir.

J'ai trouvé le graphe si parlant que je n'ai pu m'empêcher de vous le montrer.

H

vendredi 6 mai 2016

Paradigme

Vendredi matin (6 mai 2016), sur France Inter. Le débat économique porte sur la rémunération des patrons du CAC 40. 4 millions d'euros en moyenne chaque année, soit 170 ans de SMIC. Est-ce plus ou moins justifié que les 15 millions d'euros touché par tel ou tel footballeur ? Bref, les banalités habituelles dans un débat qui ne fait pas beaucoup avancer la réflexion.

Sauf qu'à un moment, on parle des pays qui limitent, et de la France, qui a fixé comme rémunération maximum la somme de 450 000 € annuels pour les entreprises publiques. Et là, j'ai la surprise d'entendre, de la bouche de Dominique SEUX (directeur délégué du quotidien Les Échos, l'un des "débatteurs" attitrés) l'énormité suivante (je cite) : "Avec pour résultat, c'est que ceux qui vont à la tête de ce type d'entreprises publiques, par exemple EDF, ont déjà fait leur fortune avant. Voilà, bon !"

Pourquoi énormité ? Pour deux raisons :
* D'abord parce que que l'expression "ceux qui vont dans ce type d'entreprises" pourrait laisser supposer qu'ils y vont à reculons, sans motivation. Et c'est extrêmement choquant. Quand on est appelé par le gouvernement à la tête d'une entreprise publique, on va faire son travail avec enthousiasme - ou on laisse sa place.
* Ensuite et surtout parce qu'il semblerait inéluctable que les chefs des grandes entreprises n'ont comme seule moteur que le désir de faire fortune. "Voilà, bon !" Pour accepter de ne gagner "que" 450 000 euros par an (soit tout de même 37 500 euros par mois - je n'ai jamais gagné autant), il faudrait donc nécessairement "avoir fait [sa] fortune avant". Je le répète c'est très choquant.

Mais d'où tirez-vous, cher Monsieur SEUX, que l'aptitude à diriger les grandes entreprises est définitivement liée à la cupidité ?

Et comment se fait-il que, dans le studio, telle représentation ne fait bondir personne ?

H