mercredi 26 août 2015

Les économies d'échelle

Le 2 juillet 2015 (ce n'est pas vieux), les géants américains Kraft et Heinz onf fusionné et sont devenus KraftHeinz, la 5 ème plus grosse entreprise agroalimentaire du monde, et la 3ème aux USA (derrière devinez qui ? les géants du cola, bien entendu!) Le 12 août, ils annoncent 2500 suppressions de postes, aux USA et au Canada. Ils espèrent en retirer 1.5 milliards de $ d'ici 2017. Avec un montant pareil, la compétitivité ne peut qu'en ressortir en meilleur état.

Aujourd'hui, on apprend que le nouveau-né (une entreprise qui n'a pas deux mois d'âge reste un nouveau-né) rappelle 938 tonnes de jambon de dinde, qui se daube avant la date de consommation optimale ("best used before" chez les Étatsuniens). Ce sont les premiers malades qui se sont plaints... Il y a quelques mois déjà, en avril, Kraft avait rappelé 43 tonnes de saucisses au fromage étiquetés "sans produits laitiers"), ce qui lui avait coûté 380 000 $. Cette fois-ci, l'addition va approcher les 10 millions de dollars.

C'est comme cela que ça fonctionnent les économies d'échelle : on est plus gros, on en fait plus d'un seul coup, ça coute moins cher. Mais dans le même temps, on augmente le risque. Comme on en a fait plus d'un seul coup, si ce qu'on a fait est mauvais, alors on a fait plus de dégâts. Je n'aimerais pas être leur assureur...

Je n'aimerais pas non plus être celui qui n'a pas fait les analyses de risque. Ni celui qui a licencié les contrôleurs. Mais c'est une autre histoire.

H

mardi 18 août 2015

Compétitivité, croissance et qualité.

Il faut aider l'industrie française. Ce n'est pas une supplique, ce n'est pas une idée, c'est un fait. Si l'on veut que le PIB français augmente (la trop fameuse "croissance" sans laquelle aucun espoir n'est permis au plus grand nombre), il faut que l'industrie fonctionne. Jusque là, j'enfonce une prote ouverte.

Comme j'essaie de mettre en œuvre les idées que je défends, et comme j'avais besoin d'un réfrigérateur neuf, j'ai fait l'emplette en février 2012 d'un réfrigérateur-congélateur fabriqué par une marque française. Je ne suis pas certain qu'il ait été assemblé en France, mais au moins une partie du montant de mon achat est arrivé en France. Et comme on a vu, ces dernières années, des manifestations, des pneus brûlés devant des usines de ce groupe (il y en a une à moins de 10 km de chez moi), pour éviter les délocalisations, j'ai le sentiment de faire une bonne action, civique. J'ai aussi pris un modèle plus performant au niveau énergétique : tout pour être fier de son achat militant. Bon, à l'usage, le frigo est plus volumineux à l'extérieur, mais moins à l'intérieur. Ben oui, pour avoir de meilleures performances énergétiques, il est tout simplement mieux isolé, c'est à dire avec un isolant plus épais. Je m'en souviendrai.

En mai 2013, plus de froid dans le congélateur. la régulation ne se fait plus, ou se fait très mal. L'appareil est sous garantie, et un technicien intervient. Il a beaucoup de mal à diagnostiquer une panne et, au bout de 3 heures, change le module de régulation.

Comme la régulation ne se fait toujours pas, il revient le lendemain. Passe de nouveau plusieurs heures, remet l'ancienne carte électronique de régulation (et me laisse l'ancienne, puisqu'elle a déjà été sortie du stock et affectée à une intervention), puis change la sonde de température. C'était la bonne action, le frigo refonctionne.

Aujourd'hui (18 août 2015), la porte du frigo me reste entre les mains quand je l'ouvre. Je réussis à ne rien casser dans la cuisine (une bonne étoile veillait sur moi), et je regarde. Les charnières supérieure et inférieure de la porte sont cassées. C'est un alliage léger, genre zamac, et les deux axes sont cassés. Jamais je n'aurais pensé que ce genre de chose pouvait arriver. Il ne s'agit que de deux axes métalliques. Ils ne subissent en théorie que de petits efforts, jamais ils ne devraient casser ! Et bien si, ils cassent !

J'ai passé l'après-midi à chercher sur internet, à appeler des revendeurs, à rencontrer le SAV de l'enseigne qui m'a vendu le truc... Verdict : "nous ne pouvons pas obtenir les pièces demandées. Motif : épuisé définitivement chez le constructeur; il n'existe pas de pièce compatible."

J'ai même appelé la ligne SAV du constructeur. Après avoir tapé "étoile-ceci" et "étoile-cela", le répondeur m'a renvoyé sur un site internet qui ne vend ... aucune pièce détachée, mais des accessoires et des produits d'entretien. Pas mal pour un SAV !

Je résume :
  • le frigo a moins de 4 ans
  • une pièce non stratégique (a priori : pas une pièce d'usure classique) casse
  • sa petite sœur casse également
  • le fabricant est passé à autre chose
  • le client est tout seul face à son problème.

Pour l'instant, la porte du frigo est maintenue en place par du ruban adhésif de déménageur. Ce n'est pas une situation durable. Je vais devoir essayer de bricoler une réparation de fortune (au mastic époxy, probablement). Puis viendra le moment où je devrais me résoudre à faire l'emplette d'un autre réfrigérateur.

À votre avis, aurais-je l'inconscience de commander chez le même constructeur ? Si j'étais vous, je ne parierai pas là-dessus.

Désolé, cher constructeur français. Vous avez voulu économiser quelques centimes en sous-dimensionnant vos charnières. Mon équipement, que je pensais amortir, va partir au recyclage. Et vous avez perdu un client. Et vous en perdrez d'autres. Et vos dirigeants demanderont au bureau d’études de sous-dimensionner d'autres pièces, pour vendre des produits un peu plus mauvais encore, mais aussi un peu moins chers. Belle spirale de l'échec.

Pensez à vos clients, et pensez à vos employés, auxquels vous faites faire des choses dont ils ont honte. Peut-être n'est-il pas trop tard ?

H

lundi 10 août 2015

Incroyables Kiwis

Je viens de tomber sur l'information suivante : les Néo-Zélandais trouvent que leur drapeau ressemble trop à celui de l'Australie, et vont en changer. C'est une initiative du gouvernement.

Il reste pour l'instant 40 dessins, les citoyens vont voter.



Je trouve l'initiative excellente. Pourquoi serions-nous tenus par le passé, obligés de conserver les symboles que nos ancêtres ont choisis, dans des conditions différentes? Chiche de faire la même chose en France, avec notre hymne national ? La Marseillaise contient des paroles agressives, un appel au meurtre, en réponse à une peur permanente d'un agresseur générique. "L'étendard sanglant de la tyrannie est levé contre nous". Nous devons donc nous armer, former des bataillons et faire couler un sang (forcément) impur dans les sillons de nos champs...

Et on voudrait qu'en même temps, on assure la promotion du vivre ensemble. Vous trouvez ça crédible ?

Pour en revenir aux Néo-Zélandais, on ne sait pas ce qu'en pense la reine-mère...

H