jeudi 25 juin 2015

La fraîcheur des aliments

J'étais hier 24 juin 2015 en banlieue parisienne, et je suis entré dans un supermarché. Une affiche au rayon frais (yaourts, fromages) a retenu mon attention :


Que voilà une belle profession de foi! Le consommateur veut consommer des produits frais, le distributeur l'a compris et promet de le faire. Logique, pertinent - rien à redire.

Enfin... cela fonctionne si on ne confond pas les différentes notions engagées dans l'histoire. Le produit est réputé frais lorsqu'il a été fabriqué depuis peu, ce que l'on mesure en jours. Mais comme on ne connait le plus souvent pas la date de fabrication, on compte à rebours, en partant de la date de durabilité minimum (ou Date Limite d'Utilisation Optimale) ou de la Date Limite de Consommation, pour les produits les plus à risque (pour faire simple, les produits d'origine animale). On compte le nombre de jours qui nous séparent de cette date. Ici, le distributeur annonce qu'il va en rester "plusieurs".

Mais pour que le produit soit frais, il faut aussi qu'il ait été conservé à une température basse, dans un réfrigérateur (on parle de "respect de la chaîne du froid"). Si le produit a été stocké à température trop élevée, il aura "consommé" sa DLUO bien avant la date inscrite. Les quelques jours affichés sur l'emballage ne seront qu'un leurre, si l'on se place du point de vue sécurité du consommateur.

Le supermarché l'a bien compris, et les bacs réfrigérés sont suivis, leur température est contrôlée, comme le montre l'enregistrement rangé dans une pochette sur chacun d'entre eux :

Si l'on oublie les fautes d'orthographe, le support d'enregistrement est plutôt bien conçu : il y est rappelé la fréquence de contrôle (2 fois par jour), les limites critiques, le fait que les non-conformités doivent être signalées immédiatement, et une zone est même prévue pour noter l'action corrective éventuelle. C'est une situation bien meilleure que celle que j'avais rencontré à côté de chez moi en 2014.

La pratique est en revanche moins reluisante, et les écarts sont aussi nombreux qu'inadmissibles :
  • la "tolérance" fixée à 4±0.9°C n'est pas acceptable. L'ancienne réglementation prévoyait la conservation à 3°C. De nombreuses négociations plus tard, on a accepté que le "3-virgule-quelque-chose" devienne "<4°C". Il semble que cette tolérance ne suffise pas, et que ce point de vente (si ce n'est pas l'enseigne) vienne de s'offrir un degré Celsius supplémentaire. Je rappelle ici que les Guides de Bonnes Pratiques d'Hygiène exigent un maximum de 4°C, sans tolérance du tout.
  • La tolérance à 4-0.9°C; soit 3.1°C n'en n'est pas une. Il est normal d'avoir 3.1°C ! Dans le même ordre d'idées, la limite est à -18°C maxi, et non pas mini. -20°C est acceptable, bien qu'inférieur à -18°C!
  • Les contrôles ne sont pas faits 2 fois par jour, mais une seule.
  • Les contrôles ne sont même pas faits tous les jours. Bien entendu, il est possible que les bacs ne soient pas utilisés tous les jours. Mais ce qui est certain, c'est qu'à la date du 24 juin, aucun contrôle n'a été réalisé (et j'étais dans le magasin après 16 heures).
  • Certaines températures très élevées (6°C, 7°C, et même 10°C) n'ont, semble-t-il, donné lieu à aucune action corrective. Or, 3 non-conformités sur 7 contrôles, c'est plus de 40% de situations non-conformes.

Pour compléter le tableau, le bac à -18°C dans lequel étaient stockées les glaces affichait "-17°C" (mais comme je ne connais pas la justesse de cet afficheur, je ne peux rien dire). Les sorbets à la framboise que j'ai observés étaient liquides, on pouvait voir par transparence le contenu couler lorsque l'on inclinait l'emballage. Un liquide visqueux, certes, mais un liquide. Je doute fort de la réalité du -17°C dans le sorbet.

Moralité : il y a loin du vouloir au pouvoir!

H

mardi 23 juin 2015

le choeur des vierges (bis repetita)

Il y a 18 mois, j'écrivais un billet sur nos politiques qui découvraient que les USA espionnaient nos dirigeants.

Rien de neuf !

H

mardi 16 juin 2015

Sushis - que de soucis !

Dimanche soir (14 juin 2015), reportage sur France 5 sur l'industrie du Sushi. J'ai eu la chance d'en manger au Japon, en France aussi. Je regarde. Le reportage est bien amené, tout n'est pas totalement nouveau, on se doute un peu que pour diminuer les couts, l'industrie va probablement utiliser des moyens assez classiques, du genre mettre plus de riz et moins de poisson, ou utiliser des poissons moins chers, ou des morceaux moins nobles. Mais ça se regarde bien.

Après 30 minutes, nous assistons à l'inspection d'un restaurant. L'inspectrice de la DDPP fait des remarques sur le lavabo (cassé depuis 5 jours), sur la poubelle, ouverte, sur les joints du frigo, pas propres, sur les rideaux, pas nettoyés, sur l'utilisation de plaques de polystyrène récupérées sur des caissettes de transport. Elle est dans son rôle, il n'y a rien à dire. Certes, elle pourrait avoir une charlotte, ça ne nuirait pas. Mais bon. "Ici plus qu'ailleurs, l'hygiène doit être irréprochable, car le poisson cru est sensible aux parasites et aux bactéries" nous dit la voix off. En plan moyen, l'inspectrice, qui va poser un thermomètre dans un poisson. "Dans le saumon. Puisque là, ça va être servi cru ?" demande-t-elle. Et là, stupeur : elle a manipulé du matériel souillé, elle ne porte pas de gants, elle manipule un thermomètre dont je vais supposer qu'il était stérile et transporté dans des conditions irréprochables, mais qu'elle vient à l'évidence de contaminer. Et elle l'enfonce entre deux morceaux de poisson, avant de refermer la vitrine, le temps que la température soit prise.


Mais comment peut-on donc ne pas se prémunir contre ce genre de dérapage. La caméra ne la filmait pas à son insu ? Sommes-nous là en présence d'une inspectrice désinvolte, ou d'une inspectrice dont les réflexes sont émoussés ? Le propriétaire du restaurant n'était pas irréprochable, loin de là. Mais s'il avait réagi de manière véhémente, il aurait été dans son rôle.

Que recommander au directeur de son service ? Des formations plus régulières ?

H

jeudi 11 juin 2015

La nécessaire maîtrise des langues étrangères

J'étais ce jeudi dans une institution française, réputée et accueillant de nombreux visiteurs chaque jour. Il y avait notamment un certain nombre de Japonais dans les couloirs.

À l'entrée du restaurant, une affiche annonçait "One furnished flat". J'ai mis du temps à comprendre. Il s'agit d'un plat garni (flat = l'adjectif plat, et furnished : livré avec des trucs dedans) ! Mais pour un anglophone, je pense que la meilleure approximation sera "un appartement meublé". Et pour un non-anglophone et non-francophone (pour un Japonais par exemple), je n'en ai pas la moindre idée...

Ce qui me surprend, ce n'est pas que l'affiche ait pu être écrite ainsi. Après tout, il n'est pas exigé de chacun de maîtriser l'anglais. Ce qui me surprend plus, c'est que personne n'ait remarqué cette approximation incompréhensible, et/ou que personne n'ait pris la moindre action pour la corriger.

Et le respect dû au client et aux partenaires, on en fait quoi ?

HB

PS : sur les outils en accès libre sur Internet, "plat garni", ça se traduit comment ? J'ai testé :
  • Sur Reverso.net : main course
  • Sur Google translation : main dish
  • sur Linguee : garnished dish
  • Bing traducteur : dish garnished
  • Linguatec : dish garnished
  • Voilà traduction : furnished dish
  • Systranet : furnished dish
  • online-translator : flat bedsit (en sachant que bedsit signifie "chambre meublée", et que flat peut se traduire par "appartement")
Pas terrible !

lundi 8 juin 2015

Caramba ! Encore raté !

Le pauvre garçon ! (enfin, j'imagine : les statistiques me laissent penser que je prends moins de risque en attribuant à un homme la responsabilité de cet accident).

Pour les non-anglophones, je traduis. Sur le côté il est écrit "sur la route du succès, il n'y a pas de raccourci". En effet ! Et sur la porte arrière : "notre ressource la plus précieuse se trouve ("est assis") à 63 pieds d'ici" - soit la longueur de la remorque. Sur ce coup-là, pas sûr ! J'imagine qu'elle a dû se faire remonter les bretelles, la "ressource précieuse"!

Ce n'est pas la première fois que je me moque d'une personne sans défense, et qui sait faire des choses dont je suis absolument incapable (conduire un 40 tonnes, comprendre les titres des journaux américains, utiliser les pieds, les yards, les Farenheits). Ce n'est pas bien, je le sais, et donc je culpabilise, ce qui équilibre un peu. Et c'est peut-être même une responsabilité à partager avec le GPS du camion...

Mais je ne pouvais pas passer à côté de l'ironie de la situation (ce n'est pas le chauffeur qui a choisi d'écrire ces slogans sur le véhicule qu'il conduit !)

H